Il serait impossible d'exposer en trois quarts d'heure l'œuvre dont j'ai à vous parler. La Conférence diplomatique qui s'est réunie à Genève au mois d'avril dernier a siégé pendant près de quatre mois. Elle a mis sur pied quatre conventions, comprenant au total 429 articles (sans compter les Annexes). Les questions sur lesquelles elle s'est prononcée sont parfois très compliquées. Je ne puis évidemment pas songer à les passer toutes en revue. D'ailleurs ce que vous attendez de moi ce n'est certainement pas une analyse des textes. C'est plutôt une vue d'ensemble de l'effort accompli et des résultats obtenus. Je vais done essayer de dégager le sens général des nouvelles conventions et de marquer la place qu'elles occupent dans l'histoire de la Croix-Rouge. Pour cela, il faut d'abord que nous fassions un retour en arrière, afin d'établir la perspective.

Le Comité international de la Croix-Rouge vient de rééditer Un Souvenir de Solférino, ce livre d'Henry Dunant qui a bouleversé l'Europe de 1862 et lancé l'idée d'une protection des blessés sur le champ de bataille. C'est la dixième édition française de cet ouvrage qui a été traduit en allemand, en anglais, en hollandais, en danois, en norvégien, en italien, en japonais et même en espéranto.