In early 2022 the UK National Archives (TNA) suddenly withdrew one of its most sensitive archival collections from public access. There was no warning, and, for a considerable time, no explanation, thus fuelling a decades-long ‘legacy of suspicion’ about the underlying motives of TNA, the Foreign Office and even the entire British government. This article traces that story using early speculations expressed by users (and potential users) of the so-called ‘Foreign and Commonwealth Office migrated archives’, information eventually provided by TNA, and an analysis of some requests submitted under the UK Freedom of Information legislation. It concludes with a discussion of a new TNA programme to open up the collection to the national archives of the countries from which the records were removed at independence.

Début 2022, les Archives nationales britanniques (TNA) ont brusquement retiré de l’accès public l’une de leurs collections archivistiques les plus sensibles. Sans prévenir ni, très longtemps, fournir d’explication, ce retrait a alimenté le nuage de suspicion qui plane depuis des décennies sur les motifs profonds des Archives nationales, du Foreign Office, voire du gouvernement britannique dans son ensemble. Cet article retrace cette histoire en se référant aux premières spéculations exprimées par les usagers (existants et potentiels) des archives dites migrées (Foreign and Commonwealth Office Migrated Archives), aux informations qu’ont fini par fournir les Archives nationales, ainsi qu’à une analyse de certaines demandes déposées au titre de la loi britannique sur la liberté d’accès à l’information. Il conclut par une discussion sur un nouveau programme des Archives nationales visant à ouvrir cette collection aux archives nationales des pays d’origine des documents retirés au moment de l’accession à l’indépendance.