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La monnaie de bronze lagide et les temples égyptiens

La diffusion de la monnaie de bronze en Thébaïde au IIIe siècle av. J.-C.

Published online by Cambridge University Press:  20 January 2017

Gilles Gorre*
Affiliation:
Université Rennes 2

Résumé

Le système monétaire de l’Égypte ptolémaïque, instauré par Ptolémée I, était composé de pièces d’or, d’argent et de bronze, ces dernières n’ayant eu qu’une valeur fiduciaire. Alors qu’il réforma le système fiscal, Ptolémée II (284-246 av. J.-C.) imposa le paiement en monnaie de bronze d’un certain nombre de taxes dont il accorda une partie des revenus aux temples. Le clergé disposa dès lors de monnaie de bronze. Or, étant donné que de nombreux Égyptiens étaient employés dans les temples, on peut en déduire que cela permitla diffusion des pièces de bronze dans l’ensemble du pays du fait de la rétribution des travailleurs. Ptolémée II, par sa politique, favorisa donc la circulation de cette monnaie.

Abstract

Abstract

The monetary system of Ptolemaic Egypt, established under King Ptolemy I, was composed of silver and bronze coins, the latter having only a fiduciary value. When he reformed the tax system, Ptolemy II (284-246 BCE) required the payment in bronze currency of numerous taxes–part of the proceeds of which were allotted to the temples. The clergy was therefore paid in bronze coins. Given that many Egyptians were employed by the temples, they were equally paid in bronze coins, which would explain the widespread distribution of this coinage in the country. Ptolemy II’s policy thus promoted the circulation of this form of currency.

Type
Économie de l'Égypte ancienne
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2014

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Footnotes

*

Cet article a été enrichi des remarques de François de Callataÿ, Michel Chauveau,Willy Clarysse, Frédérique Duyrat, Catharine Lorber, Karine Karila-Cohen, JulienMonerie, Bérangère Redon, Gaëlle Tallet, Anne-Emmanuelle Veïsse et StéphanieWackenier, qu’ils en soient remerciés. Les hypothèses présentées ici n’engagent quel’auteur.

References

1 Sur ces taxes, voir Muhs, Brian, Receipts, Scribes, and Collectors in Early Ptolemaic Thebes(O. Taxes 2), Louvain, Peeters, 2011 Google Scholar.

2 La taxe sur le sel est au centre du système de taxe en numéraire ptolémaïque. Voir Clarysse, Willy et Thompson, Dorothy J., Counting the People in Hellenistic Egypt, vol. II,Historical Studies, Cambridge, Cambridge University Press, 2006, p. 3940 Google Scholar ; Monson, Andrew, From the Ptolemies to the Romans: Political and Economic Change in Egypt, Cambridge, Cambridge University Press, 2012, p. 265 CrossRefGoogle Scholar. À la différence de la gabelle dela France médiévale et moderne, la taxe sur le sel ptolémaïque n’est pas liée à l’achatdu produit, mais correspond à un taux dont le montant est fixé par la Couronne. Cette” gabelle » fait suite à une autre capitation, la « taxe sur l’attelage », qui ne touche qu’unepartie des hommes, probablement des exploitants agricoles disposant d’un certainniveau de fortune d’après le nom même de la taxe. Voir, dans ce volume, l’article deJuan Carlos Moreno García, en particulier p. 51, où l’auteur souligne l’appartenance àl’élite paysanne de ces « laboureurs ». Le paiement de cette taxe sur l’attelage peut sefaire en grande partie avec du monnayage d’argent d’après les montants mentionnéspar les reçus.

3 Pour les Grecs, le métal de référence est l’argent : c’est donc pour ce monnayageque la valeur monétaire de la pièce se rapproche le plus de son poids métallique.Cela est moins vrai pour la monnaie d’or, dont la valeur est fixée par rapport à lamonnaie d’argent.

4 Le poids, variable pour des pièces de même valeur, ne joue qu’un rôle secondaire(mais pas nul, voir l’étude à paraître de DanWOLF dans American Journal of Numismatics,25, 2013). Voir Faucher, Thomas et Picard, Olivier, « Principes de classement », inO. PICARD et al. (dir.), Les monnaies de fouilles du Centre d’études alexandrines. Les monnayagesde bronze à Alexandrie, de la conquête d’Alexandre à l’Égypte moderne, Alexandrie, Centred’études alexandrines, 2012, p. 17-21Google Scholar, ici p. 19-20.

5 Ainsi, dans les papyrus Berlin 3145 et Marseille 296, seul l’argent est utilisé pour lesestimations en numéraire, alors que dans les contrats de mariage antérieurs ou posté-rieurs, datés au nom des souverains grecs, c’est le numéraire de bronze qui est employé.

6 En Grèce, comme en Égypte, l’apparition de la monnaie frappée suit la monnaiepesée (métaux pesés). Voir Descat, Raymond, «Monnaie multiple et monnaie frappéeen Grèce archaïque », Revue numismatique, 6e série, 157, 2001, p. 6981 CrossRefGoogle Scholar ; Id., «Argyrônetos.Les transformations de l’échange dans la Grèce archaïque », in P. VAN ALFEN (dir.),Agoranomia: Studies in Money and Exchange presented to John H. Kroll, New York, American Numismatic Society, 2006, p. 21-36 ; Kroll, John H., «The Monetary Use of Weighed Bullion in Archaic Greece », in Harris, W. V. (dir.), The Monetary Systems of the Greeksand Romans, Oxford, Oxford University Press, 2008, p. 1237 CrossRefGoogle Scholar.

7 Avec l’équivalence de cinq statères (correspondant à 20 drachmes ou 120 oboles)pour un dében (10 qité), voir Chauveau, Michel, «La première mention du statèred’argent en Égypte », Transeuphratène, 20, 2000, p. 137144 Google Scholar. Le statère et la drachmesont, à l’origine, des unités de poids mais ils ont également acquis, anciennement, lesens d’unité monétaire. Les valeurs des unités pondérales et monétaires ne corres-pondent que dans le cas de l’argent qui est le métal de référence. Le terme « dében »désigne une unité de poids mais, avec l’introduction de la monnaie grecque, il acquiertle sens d’unité monétaire.

8 C’est le camp péloponnésien qui innove en introduisant la monnaie de bronze. Cettedernière était déjà connue par les Grecs de mer Noire et de Sicile qui utilisent deslourdes pièces de bronze comme subdivision de la monnaie d’argent, voir Séléné PSOMA,«Tas Sitarchias Kai Tous Misthous ([Arist.], Oec. 1351b): Bronze Currencies and Cash-Allowances in Mainland Greece, Thrace and the Kingdom of Macedonia », Revue belgede numismatique et de sigillographie, 155, 2009, p. 3-38.

9 Il faut tout de même tenir compte du fait qu’une partie de ces pièces sont desimitations frappées en Égypte, voir Rider, Georges Le, «Cléomène de Naucratis », Bulletin de correspondance hellénique, 121-1, 1997, p. 7193, ici p. 84-86CrossRefGoogle Scholar. Il existe égalementun monnayage proprement égyptien, mais qui représente un faible volume monétaire :Id., « Le monnayage d’or et d’argent frappé en Égypte sous Alexandre », in J. LECLANT(dir.), Alexandrie, une mégapole cosmopolite, Paris, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1999, p. 11-23, ici p. 15-18 ; Hélène NICOLET-PIERRE, «Les monnaies enÉgypte avant Alexandre », in F. DUYRAT et O. PICARD (dir.), L’exception égyptienne…, op. cit., p. 7-16.

10 Comme cela est également souligné dans l’article de Damien Agut-Labordère p. 86.

11 de Callataÿ, François, «L’instauration par Ptolémée Ier Sôter d’une économiemonétaire fermée », in Duyrat, F. et Picard, O. (dir.), L’exception égyptienne ? Productionet échanges monétaires en Égypte hellénistique et romaine, Le Caire, IFAO, 2005, p. 117134,ici p. 126Google Scholar.

12 En revanche, des offrandes initialement versées en nature ont pu évoluer en taxespayées en espèces. C’est, par exemple, le cas du pélanos de Delphes : originellementoffrande d’une sorte de pain, elle devient une taxe devant être réglée en monnaie, voirGeorges ROUGEMONT (éd.), Corpus des inscriptions de Delphes, vol. 1, Lois sacrées et règlementreligieux, Athènes, École française d’Athènes, 1977, p. 9. Mais cet exemple ne montrepas que la diffusion de la monnaie n’est pas un préalable à l’existence de taxes enmonnaie. L’évolution qui consiste à passer de l’offrande d’un pain au paiement d’unetaxe en espèce diffère de l’évolution du passage d’un paiement en nature d’une taxe(dont le montant pourrait être évalué en unité de compte) à un paiement en espèce.

13 Muhs, Pour Brian, Tax Receipts, Taxpayers, and Taxes in Early Ptolemaic Thebes, Chicago, The Oriental Institute of the University of Chicago, 2003, p. 7 Google Scholar : « the newmoney taxes may actually have stimulated an increased monetization of the Egyptianeconomy ; farmers who had previously paid most of their taxes in kind, as a portion of the harvest, now also had to earn additional cash to pay their money taxes, presumably by selling an additional part of their harvest or by selling their labor ».

14 Rider, Georges Le, «Histoire économique et monétaire de l’Orient hellénistique », Annales du Collège de France, 98, 1998, p. 783809, ici p. 805Google Scholar.

15 François de CALLATAŸ, «Les monnayages d’époque hellénistique », in F. DUYRAT et O. PICARD (dir.), L’exception égyptienne…, op. cit., p. 205-209, ici p. 208.

16 C’est notamment vrai dans l’Arsinoïte, à proportion de deux tiers-un tiers, commeen témoigne le papyrus Count 1 (254-231 av. J.-C.) qui enregistre 3 472 cavaliers dotésde cent aroures de terre contre 1 426 cavaliers recevant un salaire.

17 L’armée ptolémaïque vient de faire l’objet d’une étude générale qui fait le pointsur ses différents aspects et, notamment, l’évolution de la composition et de l’implanta-tion des forces militaires dans le pays, voir Fischer-Bovet, Christelle, Army and Societyin Ptolemaic Egypt, 323-30 BC, Cambridge, Cambridge University Press Google Scholar, à paraître en2014. Nous remercions l’auteur de nous avoir permis de consulter le manuscrit qui nousrenseigne sur l’inégale répartition des forces militaires sur le territoire au IIIe siècle(chap. 4.1), le nombre limité de recrutements égyptiens et leur localisation dans le Delta(introduction du chap. 5, chap. 8.3 et tableau 8.2), les mariages mixtes (chap. 7.1.3), oul’essor du recrutement des Égyptiens et Gréco-Égyptiens aux IIe et Ier siècles av. J.-C.(chap. 4.1, 7.2.1 et 8.7).

18 Ibid., le tableau 6.1 recense les clérouquies du IIIe siècle jusqu’au milieu du IIe siècleav. J.-C. : la Thébaïde est représentée par 19 exemples contre 1 459 pour le reste dupays, or l’auteur souligne, dans l’introduction du chapitre 7, que c’est justement laclérouquie qui permet l’intégration des soldats dans le milieu local. L’évolution dela présence militaire en Thébaïde peut être également illustrée par les forteresses : au IIIe siècle, outre celles sur la frontière sud, trois sont connues (Thèbes, Hiéraconpoliset Edfou), après 186 av. J.-C., quarante sont attestées.

19 Vandorpe, Katelijn, « Paying Taxes to the Thesauroi of the Pathyrites in a Century of Rebellion (186-88 BC) », in Mooren, L. (éd.), Politics, Administration and Society in theHellenistic and Roman World, Louvain, Peeters, 2000, p. 405436 Google Scholar, ici p. 420.

20 Vandorpe, Katelijn, «The Ptolemaic Epigraphe of Harvest Tax (shemu) », Archivfür Papyrusforschung und verwandte Gebiete, 46-2, 2000, p. 169232, ici p. 171-173Google Scholar.

21 Quaegebeur, Jan, «Documents égyptiens et rôle économique du clergé en Égyptehellénistique », in LipińSki, E. (dir.), State and Temple Economy in the Ancient Near East, Louvain, Departement Orientalistiek, Katholieke Universiteit Leuven, 1979, vol. 2,p. 707729, ici p. 717Google Scholar.

22 Ma, Voir John, Antiochos III et les cités de l’Asie Mineure occidentale, trad. par Bardet, S., Paris, Les Belles Lettres, [1999] 2004, p. 19 et 21Google Scholar, sur l’importance de la violence dansle fonctionnement des monarchies hellénistiques : « il faut prendre garde que la violence joue un rôle constitutif dans les rapports de domination au sein des Empires hellénis-tiques et dans les structures de contraintes ou d’exploitation »23 - Nous ne parlons pas de la frappe de la monnaie qui relève évidemment, et pardéfinition, d’unmonopole royal, mais de permettre l’accès de la monnaie à la population,c’est-à-dire, très concrètement, de s’assurer que la majorité de la population puisse êtreen état d’avoir en sa possession des pièces.

24 Voir Manning, Joe G., Land and Power in Ptolemaic Egypt: The Structure of LandTenure, Cambridge, Cambridge University Press, 2003 CrossRefGoogle Scholar, p. 4 et 6 sur le maintien desstructures économiques traditionnelles avec la conquête macédonienne et p. 231 sur lecaractère graduel des évolutions et ce, particulièrement en Haute-Égypte.

25 Hopkins, Keith, «Taxes and Trade in the Roman Empire (200 B.C.-A.D. 400) », The Journal of Roman Studies, 70, 1980, p. 101125, ici p. 102CrossRefGoogle Scholar.

26 B. MUHS, Tax Receipts…, op cit., p. 11.

27 Urkunden der Ptolemäerzeit, I 98, l. 139 ; I 99, l. 8-10 et 18 ; I 101, l. 9 ; Sammelbuchgriechischer Urkunden aus Ägypten v, 7617, l. 44. Voir Agut-Labordère, Damien, «La au Serapeum : les (petites) affaires de Ptolémaios », in JöRDENS, A. et Quack, J. F.(éd.), Ägypten zwischen innerem Zwist und äusserem Druck: Die Zeit Ptolemaios’VI. bis VIII., Wiesbaden, Harrassowitz, 2011, p. 276291 Google Scholar ; Legras, Bernard, Les reclus grecs du Sara-pieion de Memphis. Une enquête sur l’hellénisme égyptien, Louvain, Peeters, 2011, p. 181 Google Scholar.

28 W. CLARYSSE et D. J. THOMPSON, Counting the People…, op. cit., vol. II, p. 48-49 et177-186, en particulier p. 185-186.

29 Vandorpe, Katelijn, « Agriculture, Temples and Tax Law in Ptolemaic Egypt », Cahiers de recherches de l’Institut de papyrologie et d’égyptologie de Lille, 25, 2005, p. 165171 Google Scholar.

30 Gorre, Gilles, Les relations du clergé égyptien et des Lagides d’après les sources privées, Louvain, Peeters, 2009, p. 522526 Google Scholar.

31 Dans chaque localité égyptienne, une grande partie de la communauté est attachéeau temple, voir Cénival, Françoise de, Les associations religieuses en Égypte d’après lesdocuments démotiques, Le Caire, IFAO, 1972 Google Scholar : les associations religieuses ne concernentpas que les prêtres étant donné qu’une « foule de ‘paysans et serviteurs du dieu’ […]assiste au moins à la séance plénière de l’année et venait affirmer sa volonté de participeraux offrandes du temple », p. 150-152 ; les textes réglementant les associations religieuses s’appliquent à « tous ceux qui se rattachent au temple de façon quelconque,incluant les familles des prêtres ou au moins toute personne ayant occasionnellementquelque fonction dans le temple », p. 172-173. Ces « auxiliaires laïques », selon l’expres-sion de Michel Malaise dans son compte rendu publié dans la Revue belge de philologie etd’histoire, 55-1, 1977, p. 201-202, sont distincts du personnel sacerdotal proprement dit,dont ils sont séparés par la catégorie des pastophores qui constituent un corps inter-médiaire, voir SchöNborn, Hans-Bernhard, Die Pastophoren im Kult der ägyptischen Götter, Meisenheim am Glan, Anton Hain, 1976 Google Scholar.

32 Agut-Labordère, Damien, «Les ‘petites citadelles’. La sociabilité du tmy ‘ville’,‘village’ à travers les sagesses démotiques », in Gorre, G. et Kosmann, P. (dir.), Espaceset territoires de l’Égypte gréco-romaine, Paris, Droz, 2012, p. 107122, ici p. 115-116Google Scholar ; voir lacontribution de Juan Carlos Moreno García, en particulier p. 52-54, où l’auteur montreles liens de dépendance, notamment par les prêts, qui lient les membres des commu-nautés villageoises et qui, pour l’époque ptolémaïque, permettent de comprendre lemécanisme de diffusion de la monnaie à l’ensemble de la population à partir d’uneélite économique.

33 Katary, Sally, «Distinguishing Subclasses in New Kingdom Society on Evidenceof the Wilbour Papyrus », in García, J. C. Moreno (dir.), Élites et pouvoir dans l’Égypteancienne, Lille, Presses universitaires de Lille, 2010, p. 263320, ici p. 289-290Google Scholar ; cetteimportance est aussi documentée pour l’époque perse, voir Pestman, Pieter Willem et Vleeming, Sven Pieter (éd.), Les papyrus démotiques de Tsenhor (P. Tsenhor). Les archivesprivées d’une femme égyptienne du temps de Darius Ier , Louvain, Peeters, 1994 Google Scholar.

34 G. GORRE, Les relations du clergé égyptien…, op. cit., p. 495-501.

35 J. QUAEGEBEUR, «Documents égyptiens… », art. cit., p. 727. Le principe général estde déposséder le temple de la perception des revenus fonciers au profit d’agents royauxet de redistribuer une partie de ces revenus sous forme de subventions royales.

36 La chronologie de l’instauration de ce culte est connue, voir Cadell, Hélène, « Àquelle date Arsinoé II Philadelphe est-elle décédée ? », in Melaerts, H. (éd.), Le cultedu souverain dans l’Égypte ptolémaïque au IIIe siècle avant notre ère, Louvain, Peeters, 1998,p. 14 Google Scholar.

37 Willy CLARYSSE et Katelijn VANDORPE, «The Ptolemaic Apomoira », inH.MELAERTS(éd.), Le culte du souverain…, op. cit., p. 5-42.

38 Fabienne BURKHALTER et Olivier PICARD, «Le vocabulaire financier dans les papy-rus et l’évolution des monnayages lagides en bronze », in F. DUYRAT et O. PICARD (dir.),L’exception égyptienne…, op. cit., p. 53-78, ici p. 57.

39 Reden, Sitta von, Money in Ptolemaic Egypt: From the Macedonian Conquest to the Endof the Third Century BC, Cambridge, Cambridge University Press, 2007, p. 50 Google Scholar sq. L’auteurdéveloppe dans les pages suivantes le lien entre la monnaie d’or et le culte dynastique.

40 Lorber, Catharine C. et Olivier, Julien, «Three Gold Coinages of Third-CenturyPtolemaic Egypt », Revue belge de numismatique et de sigillographie, 159, 2013, p. 49150 Google Scholar.

41 Les rentes attribuées aux temples sont ainsi mentionnées en valeur annuelle puisen valeur quotidienne, voir Préaux, Claire, L’économie royale des Lagides, Bruxelles, Fondation égyptologique reine Élisabeth, 1939, p. 531 Google Scholar ; F. de CÉNIVAL, Les associationsreligieuses…, op. cit., p. 144, note que les versements d’offrandes et les cotisations desprêtres doivent être effectués mensuellement.

42 K. VANDORPE, « Agriculture, Temples and Tax Law… », art. cit., p. 166.

43 Nous remercions C. Lorber pour cette remarque. Voir Thiers, Christophe (éd.), Ptolémée Philadelphe et les prêtres d’Atoum de Tjékou. Nouvelle édition commentée de la « stèlede Pithom » (CGC 22183), Montpellier, Université Paul-Valéry, 2007, p. 7980 et 121-122Google Scholar, qui y voit un versement en argent-métal, cependant le terme hødß utilisé peut toutaussi bien avoir le sens générique d’argent-monnaie. Ainsi, pour préciser la nature dunuméraire, le texte emploi une tournure précise :mhø n nbw, « versé en or », est mentionnéjuste avant. De plus, changer le bronze en argent impliquerait un coût supplémentairetrès élevé pour la Couronne.

44 G. GORRE, Les relations du clergé égyptien…, op. cit., p. 606-611.

45 Plus précisément, ces taxes sont évaluées en monnaie d’argent mais payées enmonnaie de bronze, voir Clarysse, Willy et Thompson, Dorothy J., « An Early PtolemaicBank Register From the Arsinoite Nome », Archiv für Papyrusforschung und verwandteGebiete, 55-2, 2009, p. 230260, ici p. 231-232Google Scholar.

46 W. CLARYSSE et D. J. THOMPSON, Counting the People…, op. cit. Les catégoriesrépondent à des critères variés : l’âge, le sexe, la profession, l’ethnie, voir p. 48-50, 55-56,65, 71-72, 125-186 et 342.

47 B. MUHS, Tax Receipts…, op cit., et Id., Receipts, Scribes, and Collectors…, op cit.

48 Nous ne détaillerons pas ici davantage ces reçus. Outre à B. MUHS, Tax Receipts…, op cit., nous renvoyons à Gilles GORRE, «Comptabilité égyptienne et pratique moné-taire grecque. Comment payer la capitation sous Ptolémée II et Ptolémée III, d’aprèsla documentation thébaine », in G. GORRE et A. MARANGOU (dir.), La culture matériellegrecque dans la vallée thébaine, Rennes, PUR, à paraître. Les documents problématiquesconcernent des reçus où la taxe sur le sel, qui est une capitation universelle, est payéeconjointement avec d’autres taxes, ne concernant que des catégories particulières de lapopulation. Cette documentation est datée entre 243 et 223 av. J.-C. Doivent êtreajoutés des documents datés entre 258 et 243 av. J.-C., qui mentionnent, de façon isolée,ces taxes payées avec la taxe sur le sel à partir de 243.

49 Il s’agit des séries 03 et 04 de ce monnayage, voir Thomas FAUCHER et Olivier PICARD, «Les séries des IVe et IIIe s. », in O. PICARD et al. (dir.), Les monnaies de fouillesdu Centre d’études alexandrines…, op. cit., p. 22-59.

50 Ibid., p. 35-36 : un doute pourrait subsister sur la valeur la plus faible de la série 03qui pourrait être non l’hémiobole mais un dichalque ou tetartemorion, ayant donc lavaleur d’un quart d’obole. Si l’existence de cette pièce était confirmée, elle ne résoudraitpas le problème de l’absence de huitième d’obole, c’est-à-dire de chalque, indispensablepour matérialiser les montants mentionnés dans certains reçus.

51 Si la plus petite pièce frappée est l’hémiobole et qu’il est donc impossible dematérialiser la fraction d’un quart d’obole, ce taux monte alors à environ 10%, en tou-chant la même catégorie de population, voir G. GORRE, «Comptabilité égyptienne etpratique monétaire grecque… », art. cit.

52 La formulation démotique, qui comporte, dans sa version complète attestée àÉléphantine, le verbe in, « apporter quelque chose », ne laisse aucun doute. Les reçusde Thèbes contiennent une formule abrégée.

53 Gilles GORRE, «Les monnaies lagides et les papyrus démotiques », in O. PICARD etal. (dir.), Les monnaies de fouilles du Centre d’études alexandrines…, op. cit., p. 109-124, ici p. 109. Le degré de précision supplémentaire du démotique pourrait indiquer quel’utilisation de ces nouvelles pièces de bronze n’est pas si évidente que cela.

54 W. CLARYSSE et D. J. THOMPSON, Counting the People…, op. cit., vol. II, p. 50.

55 Pierce, Richard H., «Notes on Obols and Agios in Demotic Papyri », The Journal of Egyptian Archaeology, 51, 1965, p. 155159 CrossRefGoogle Scholar. Pour un dernier état de la question, voir Vleeming, Sven Peter, Muhs, Brian et Brinker, A. A. Den, A Berichtigungsliste of Demotic Documents, Louvain, Peeters, 2005, § 65Google Scholar.

56 Nous détaillons et argumentons plus longuement cette hypothèse dans G. GORRE,«Comptabilité égyptienne et pratique monétaire grecque… », art. cit.

57 La monnaie d’argent se raréfie mais ne disparaît pas complètement, voir G. LERIDER, «Histoire économique et monétaire de l’Orient hellénistique », art. cit., p. 804.

58 Burkhalter, Fabienne, «La place de la monnaie dans l’économie royale ptolé-maïque d’après les sources papyrologiques », in Descat, R. (dir.), Approches de l’économieroyale hellénistique, Saint-Bertrand-de-Comminges, De Boccard, 2006, p. 275285, icip. 283-285Google Scholar.

59 Cependant, une telle pratique était possible en France jusqu’en 1914, où l’essentield’une somme pouvait être payé avec des billets de 50, 100, 500 ou 1 000 francs, monnaiefiduciaire qui serait l’équivalent, dans le système égyptien, des pièces de bronze,complétées par des pièces d’or de vingt ou quarante francs ou des pièces d’argent d’unquart, un demi, 1, 2 et 5 francs.

60 Les taxes devant être payées en espèces étaient très clairement distinguées, àl’époque ptolémaïque, des taxes devant être payées en nature (huile, grain, etc.), unpaiement de substitution en nature semble donc pouvoir être exclu.

61 G. GORRE, Les relations du clergé égyptien…, op. cit., p. 144. Dans le cas précis de cepersonnage, ce titre pourrait s’expliquer par la pesée des céréales.

62 AuréliaMASSON, «Lematériel grec provenant du quartier des prêtres », inG. GORREet A. MARANGOU, La culture matérielle grecque…, op. cit.

63 Cette défiance envers la monnaie de bronze fiduciaire dans les sociétés habituéesà employer des poids d’argent est bien documentée pour la Babylonie à lamême époque,voir Graslin, Lætitia et Monerie, Julien, « ‘Compter, peser, diviser’. L’introduction dunuméraire en Babylonie (VIe-IIIe siècles av. J.-C.) », in Pion, P. et Formoso, F. (dir.), Monnaie antique, monnaie moderne, monnaie d’ailleurs. Métissages et hybridations, Paris, DeBoccard, 2012, p. 5565, ici p. 62Google Scholar.

64 À l’instar des francs ou, plus encore, des marks, conservés par les Européens bienaprès l’instauration de l’euro.

65 Comme nous le confirme Lorber, Catharine, «The Grand Mutation: PtolemaicBronze Currency in the Second Century B.C. », in Bussi, S. (dir.), Egitto: amministrazione,economia, società, cultura dai Faraoni agli Arabi, Milan, Università degli Studi, 2013,p. 135158 Google Scholar.

66 Babelon, Ernest, Traité des monnaies grecques et romaines, Paris, E. Leroux, 1901,vol. 1, col. 435436 Google Scholar.

67 Elayi, Josette et Elayi, Alain G., Trésors de monnaies phéniciennes et circulation monétaire(Ve-IVe siècles avant J.-C.), Paris, Gabalda, 1993, p. 6267 Google Scholar, étudient le trésor d’Al Mina(1936) constitué de cinquante-cinq pièces, pesant le plus fréquemment entre 0,06 et0,08 g (0,04 g pour la plus légère) ; Id., The Coinage of the Phoenician City of Tyre in the Persian Period, 5th-4th Cent. BCE, Louvain, Peeters, 2009, p. 321. Une pièce dont lepoids est dans cet ordre de grandeur, imitation égyptienne de frappe athénienne, estconnue pour le IVe siècle av. J.-C., voir Goyon, Georges, «La plus ancienne monnaiefrappée en Égypte : un tritemorion », Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale, 87, 1987, p. 219223 Google Scholar.

68 Voir A. MASSON, «Le matériel grec… », art. cit. ; Id., « Le quartier des prêtres à l’estdu lac Sacré dans le Temple d’Amon de Karnak », thèse de doctorat, université ParisIV-Sorbonne, 2008.

69 Vargyas, Péter, «Monetary Hoards in the Egyptian Museum», in Csabai, Z. (dir.), From Elephantine to Babylon: Selected Studies of Péter Vargyas on Ancient Near Eastern Economy, Budapest, L’Harmattan, 2010, p. 156164, ici p. 160 et 161Google Scholar : « an equally significantnumber of the hoard [par rapport à celui du premier millénaire, jusqu’à la fin de laseconde domination perse], some twenty, date from the Hellenistic and Roman periods,an era when in theory only coined money was put into circulation. This may point tothe fact that at the time when coins reached Egypt, the use of weighed silver as moneywas already very deep-rooted, ant that this remained the social practice among atleast part of the indigenous population for much longer period of time than is usuallyadmitted » et « precious metals were used not only for prestige purposes but also as ameans of payment, both the institutional and private spheres » ; voir également Id.,«The Alleged Silver Bars of the Temple of Ptah: Traditional Money Use in Achaeme-nid, Ptolemaic and Roman Egypt », p. 165-176, ici p. 167 : « hoard evidence shows thatuncoined silver continued to be used in Egypt well after the invention of coinage,during the Ptolemaic, and to a much lesser degree the early Roman period as well ».

70 Stolper, Matthew W., Late Achaemenid, Early Macedonian, and Early Seleucid Recordsof Deposit and Related Texts, Naples, Istituto universitario orientale, 1993, n. 5, p. 10 Google Scholar, lestextes évoquent un « package that has been wrapped, tied and sealed, with sealingsfixed to the knots ». Si la réalité matérielle de l’objet est certaine, la nature de sonusage dans un contexte d’échange et de paiement reste débattue, voir Graslin-Thomé, Lætitia, Les échanges à longue distance en Mésopotamie au Ier millénaire. Une approche écono-mique, Paris, De Boccard, 2009, p. 358359 Google Scholar.

71 La différence avec la Mésopotamie réside dans le poids des morceaux d’argent : auIIIe siècle av. J.-C., les tablettes ne font pas connaître de poids inférieur au demi-sicle,soit quatre grammes. Des poids beaucoup plus faibles sont attestés aux époques plushautes (VIe-début Ve siècle av. J.-C. : la plus petite fraction étant 1/60 de sicle, voi Jursa, Michael, Aspects of the Economic History of Babylonia in the First Millenium B.C.:Economic Geography, Economic Mentalities, Agriculture, the Use of Money and the Problemof Economic Growth, Münster, Ugarit-Verlag, 2010, p. 631 Google Scholar) et après aux IIe et Ier siècles,mais concernent du bronze qui se diffuse alors comme moyen de paiement. L’absencede ces poids dans la documentation du IIIe siècle pourrait s’expliquer par un biaisdocumentaire, la documentation du IVe-IIIe siècle étant bienmoins importante que cellesdes siècles antérieurs et postérieurs.

72 Crum, Walter Ewing, A Coptic Dictionnary, Oxford, Clarendon Press, 1939, p. 398,col. aGoogle Scholar.

73 Il n’y a qu’une seule découverte : le trésor Assiout IGCH 1702 qui concerne quatrepièces. Voir Frédérique DUYRAT, «Le trésor de Damanhour (IGCH 1664) et l’évolutionde la circulation monétaire de l’Égypte hellénistique », in F. DUYRAT et O. PICARD(dir.), L’exception égyptienne…, op. cit., p. 17-52, ici p. 36 et 50.

74 Reade, Julian, « A Hoard of Silver Currency from Achaemenid Babylon », Iran, 24, 1986, p. 7989 CrossRefGoogle Scholar, note que jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le Hacksilber, lorsqu’ilétait trouvé, était souvent directement envoyé à la fonderie.

75 Kevin BUTCHER, Archaeology of the Beirut Souks: AUB and ACREExcavations in Beirut,1994-1996 (Berytus 45-46), vol. 1, Small Change in Ancient Beirut: The Coin Finds from Bey006 and Bey 045. Persian, Hellenistic, Roman and Byzantine Periods, Beyrouth, AmericanUniversity of Beirut, 2001-2002, p. 25.

76 Ces taxes supplémentaires sont attestées isolément sous le règne de Ptolémée II.À partir de l’an 5 de Ptolémée III, en 243 av. J.-C., elles sont collectées en même tempsque la taxe sur le sel.

77 Dans l’hypothèse où il est impossible de matérialiser un quart d’obole.

78 G. GORRE, «Comptabilité égyptienne et pratique monétaire grecque… », art. cit.Ces capitations supplémentaires sont donc d’une nature tout à fait différente de la taxede l’obole, laquelle ne touche pas une catégorie de privilégiés qui sont, avant tout, lesHellènes et les communautés attachées à l’armée, voir W. CLARYSSE et D. J. Thompson, Counting the People…, op. cit., vol. II, p. 71-72 et 342. Les contribuables thébains ne sontpas privilégiés en étant exemptés de cette taxe mais c’est parce qu’ils sont privilégiésqu’ils la paient.

79 Tout comme en français le mot « argent » désigne à la fois la monnaie et le métal,à l’époque pharaonique, hedj signifie à la fois une unité de poids valant 91 g (le dében)et un métal. Ce métal est à l’origine l’argent mais, au cours de l’époque ptolémaïque, hedj désigne le plus couramment le bronze, le métal argent étant alors indiqué par uneautre expression. Du fait de l’introduction de la monnaie grecque, le terme acquiertégalement une nouvelle acception comme unité de valeur valant vingt drachmes.

80 C. PRÉAUX, L’économie royale des Lagides, op. cit., p. 274 ; P. VARGYAS, «The AllegedSilver Bars of the Temple of Ptah… », art. cit.

81 Pestman, Pour Pieter Willem, Marriage and Matrimonial Property in Ancient Egypt: AContribution to Establishing the Legal Position of the Woman, Leyde, E. J. Brill, 1961, p. 105 Google Scholar :à l’époque ptolémaïque, la formulation des contrats de mariage « goes back to an oldtradition ».

82 Cuvigny, Hélène, «Les avatars du chrysous dans l’Égypte ptolémaïque et romaine », Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale, 103, 2003, p. 111131, ici p. 112Google Scholar.

83 Selon l’expression de Bingen, Jean, «L’Égypte gréco-romaine et la problématiquedes interactions culturelles », in Bagnall, R. S. et al. (dir.), Proceedings of the SixteenthInternational Congress of Papyrology, New York, 24-31 July 1980, Ann Arbor, Scholars Press, 1981, p. 318, ici p. 10Google Scholar.

84 G. GORRE, Les relations du clergé égyptien…, op. cit., p. 285-304.

85 Ibid., p. 306-308 et 611-614.

86 Faucher, Thomas et al., «Un atelier monétaire à Karnak au IIe s. av. J.-C. », Bulletinde l’Institut français d’archéologie orientale, 111, 2011, p. 143163 Google Scholar. Les auteurs se demandents’il s’agit d’un atelier de faux-monnayeur, tout en considérant que l’hypothèse est « diffi-cilement imaginable » (p. 162), mais ils ne prennent pas en considération la mention de« l’argent du trésor de Ptah », le rôle des temples dans le contrôle des poids et mesureset comme centre économique.

87 Un tel atelier monétaire, dans le contexte des temples, était déjà connu à Mirgissa,voir Georges LE RIDER, «Monnaies trouvées à Mirgissa », Revue numismatique, 6e série,11, 1969, p. 28-35, ici p. 35, mais l’auteur n’établit pas de lien entre la frappe de monnaieet le sanctuaire. Catharine Lorber, à qui nous devons cette référence, nous fait remarquer que «many of our bronze hoards come from temple sites, for example theAnubieion at Saqqara (CH VIII, 310), the Nectanebo Wall at Karnak (CH X, 451-452),the Ramesseum at Thebes (IGCH 1699), two from the necropolis at Birabi-Luxor (IGCH1700 ; CH X, 450), the North Bubastid Door at Karnak (CH X, 454), several from theSacred Animal Necropolis at Saqqara (CH IX, 692-694), Karnak baths (CH X, 459),Achoris chapel at Karnak (CH X, 463). Of course, we know about these hoards becauseof the choices of archaeologists to excavate temple sites but the hoards still illustratethe fact that bronze coinage was accumulating in the hands of priests. »

88 «Mon maître me favorisa de nouveau en me donnant son sceau pour la grandefonction de la fille du roi, sœur du roi, épouse du roi […] Arsinoé », stèle British Museum379, l. 11-12. Cette « délégation » du sceau royal peut être datée car elle est mentionnéedans l’inscription entre l’acquisition de la charge de prophète de Philotéra et celle deprophète d’Arsinoé II, c’est-à-dire dans le cadre des grandes réformes des années 260.Voir G. GORRE, Les relations du clergé égyptien…, op. cit., p. 290 et 296, en modifiant latraduction que nous avions originellement proposée de ce passage.

89 La titulature aulique ptolémaïque révélant non pas une proximité physique réelleavec le souverain, mais l’exercice d’une responsabilité civile ou militaire en son nom,voir Mooren, Leon, The Aulic Titulature in Ptolemaic Egypt: Introduction and Prosopography, Bruxelles, Paleis der Academiën, 1975 Google Scholar, et Id., La hiérarchie de cour ptolémaïque. Contri-bution à l’étude des institutions et des classes dirigeantes à l’époque hellénistique, Louvain,Peeters, 1977.

90 G. GORRE, Les relations du clergé égyptien…, op. cit., p. 513 sq.

91 En distinguant les taxes perçues en unités pros argurion, « à la valeur de l’argent »,et les taxes perçues avec des unités pros chalkon, « à la valeur du bronze ».

92 T. Faucher et O. Picard, «Les séries des IVe et IIIe s. », art. cit., p. 37-38, pro-posent la date de 261 av. J.-C. pour la série 03. Les auteurs la retiennent d’après la datede la taxe sur les oléagineux, mais celle-ci est postérieure à l’instauration de la capitationen 264 av J.-C., et sur l’absence demonnaie de la série 03 dans les fouilles du camp lagidede Koroni, en Attique, nécessairement évacué à la fin de la guerre de Chrémonidèsen 263/262. Une telle datation implique que les réformes posant les règles fiscales etmonétaires qui perdurent, aumoins dans leurs grandes lignes, jusqu’à la fin de la périoden’ont pas été conçues en même temps, une période de trois ans les séparant. Outre lecaractère aléatoire des découvertes archéologiques, cela semble impossible, les diffé-rents aspects des réformes de Ptolémée II (monétaires, fiscales et lagides) paraissantétroitement imbriqués. C. Lorber, que nous remercions ici, nous fait part d’un autreargument supplémentaire en faveur d’une datation en 264 av. J.-C., malgré l’absencede découverte de cette pièce en Attique : «Once the Series 2 coins had been acceptedin circulation in Greece, it would have been somewhat problematic to introduce areformed coinage there, since the Ptolemaic kingdom didn’t have an administrativeapparatus in place to manage the transition. So, I can imagine that Series 3 was intro-duced in Egypt before the end of the Chremonidian War, but the Ptolemaic armycontinued to use the old Series 2 coinage to finance the war effort. »

93 Avant 243, seuls trois documents, entre 258 et 255, attestent des fractions inférieuresà l’hémiobole, voir B. Muhs, Receipts, Scribes, and Collectors…, op. cit., no 67, 68 et 69.

94 En 254 av. J.-C., la pratique des paiements échelonnés sur l’année est abandonnéepour un paiement annuel qui implique désormais de réunir des sommes dont le montantde trois oboles constitue une base très fréquente.

95 T. Faucher et O. Picard, «Les séries des IVe et IIIe s. », art. cit., p. 45.

96 W. Clarysse et D. J. Thompson, Counting the People…, op. cit., vol. II, p. 51-52. Iln’est pas actuellement possible d’être plus précis sur la nature exacte de cette évolution.

97 K. Vandorpe, « Agriculture, Temples and Tax Law… », art. cit., p. 168 : «The sub-vention system is introduced for the temples somewhere before 196 B.C. », et p. 169,l’auteur propose de lier cette réforme à la réforme fiscale de 223.

98 Nous avons proposé de situer cette réforme entre le 7 janvier et le 22 septembre197, d’après la comptabilité différente de deux papyrus grecs concernant des opérationseffectuées en monnayage de bronze : le document de janvier 197 (C. Ptol. Sklav. 9,l. 18-19) montre l’usage du système comptable grec traditionnel (obole/drachme), tandisque le document du 22 septembre (P. Petrie II 32 (1)) montre l’adoption du systèmedécimal et l’abandon des subdivisions de la drachme, voir G. GORRE, «Les monnaieslagides… », art. cit., p. 124. Notre démonstration est aussi reprise p. 69 dumême ouvrage.

99 Gorre, Gilles, «P. Berlin 13593, nouvelle interprétation », Archiv für Papyrusforschungund verwandte Gebiete, 56-1, 2010, p. 7790 Google Scholar, ici p. 86 sq.

100 Comme cela a été bien démontré par Lorber, Catharine C., « A Revised Chrono-logy for Coinage of Ptolemy I », The Numismatic Chronicle, 165, 2005, p. 4564 Google Scholar, ici p. 56-60.101 - Voir l’article de D. Agut-Labordère p. 80, 82 et 86-88.