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Martyre, témoignage et lignées sociales en paystamoul

(xviie-xviiie siècles)

Published online by Cambridge University Press:  01 August 2023

Margherita Trento*
Affiliation:
EHESSmargherita.trento@ehess.fr

Résumé

Cet article s’intéresse au martyre du missionnaire jésuite saint Joãode Brito (1647-1693) et aux débuts de son culte en pays tamoul, entre ancragedans des dynamiques locales et vastes horizons impériaux. Comment un jésuiteportugais, agent du catholicisme mondial moderne, est-il devenu une figure silocalement ancrée ? Et comment le dernier jour de sa vie est-il devenu le débutd’une dévotion tamoule qui dure maintenant depuis trois siècles ? Un ensemblevarié de sources permet d’aborder ces questions : les rapports, écrits enplusieurs langues, des premières enquêtes menées dans le cadre de lacanonisation de Brito, où ses catéchistes figuraient parmi les principauxtémoins ; un traité missionnaire en tamoul ; et une vie de Brito en tamoulécrite par l’un de ses catéchistes et conservée sous la forme d’un manuscrit surôles. Deux éléments se dégagent de cette exploration. Au début duxviiie siècle, être témoin d’un martyre était ainsi un moyend’acquérir un certain degré de sainteté, et donc une autorité spirituelle etsociale transmissible au sein des lignées familiales. En outre, en assistant àla vie et à la mort de Brito, les chrétiens laïcs tamouls ont trouvé un moyend’inscrire leur propre vie dans l’histoire du catholicisme à l’échelle locale etmondiale.

Abstract

Abstract

This article examines the martyrdom of the Jesuit missionary Saint João deBrito (1647-1693) and the beginnings of his cult, at once embedded in the localdynamics of the Tamil country and extending towards broad imperial horizons. Howdid a Portuguese Jesuit, an agent of modern global Catholicism, become such alocally anchored figure? And how did the last moments of Brito’s life initiate aTamil devotion that has lasted for over three centuries? A diverse array ofsources is used to address these questions: the multilingual archives producedduring early inquiries in support of Brito’s canonization (particularly thewitness statements of his catechists), a missionary treatise in Tamil, and alife of Brito composed in Tamil by one of his catechists and preserved in apalm-leaf manuscript. Two conclusions emerge from this study. In the earlyeighteenth century, witnessing a martyrdom could be a means of acquiring acertain degree of sanctity, and thus a spiritual and social authoritytransmissible within family lineages. Moreover, by witnessing Brito’s life anddeath, Tamil Christian laymen found a way of inscribing their own lives into thehistory of Catholicism on both local and global scales.

Type
Le fait religieux à l'épreuve du monde
Copyright
© Éditions de l’EHESS

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References

1 Les noms de personnes sont transcrits selon l’orthographe de la langue d’origine ou selon celle que l’on trouve dans les sources des xviie-xviiie siècles ; quant aux toponymes, l’orthographe française est privilégiée.

2 Ces groupes ont fait l’objet de nombreuses études anthropologiques. Louis Dumont a réalisé sa première enquête ethnographique auprès d’une sous-caste des Kaḷḷar : Louis Dumont, Une sous-caste de l’Inde du Sud. Organisation sociale et religion des Pramalai Kallar, La Haye, Mouton, 1957. Sur le même groupe, voir également le récent travail de Zoé E. Headley, « Of Dangerous Guardians and Contested Hierarchies: An Ethnographic Reading of a South Indian Copper Plate », in A. Murugaiyan (dir.), New Dimensions in Tamil Epigraphy: Select Papers from the Symposia Held at EPHE-SHP, Paris in 2005, 2006 and a Few Invited Papers, Madras, Cre-A Publishers, 2012, p. 253-281.

3 Selva J. Raj, « Transgressing Boundaries, Transcending Turner: The Pilgrimage Tradition at the Shrine of St. John de Britto », in S. J. Raj et C. G. Dempsey (dir.), Popular Christianity in India: Riting between the Lines, Albany, SUNY Press, 2002, p. 85-111, ici p. 87.

4 La logique a été décrite par David Dean Shulman, Tamil Temple Myths: Sacrifice and Divine Marriage in the South Indian Śaiva Tradition, Princeton, Princeton University Press, 1980. Elle a été appliquée aux divinités villageoises et, par analogie, aux pirs musulmans d’Inde du Sud et aux saints chrétiens comme Brito par Susan Bayly dans Saints, Goddesses and Kings: Muslims and Christians in South Indian Society, 1700-1900, Cambridge, Cambridge University Press, 1989, et par David Mosse dans « Catholic Saints and the Hindu Village Pantheon in Rural Tamil Nadu, India », Man, 29-2, 1994, p. 301-332.

5 Comme nous avons pu l’observer lors d’un travail de terrain à Oriyur en février 2017, accompagnée de P. Anand Amaladass SJ.

6 Cette approche a été développée par Ines G. Županov, « Le repli du religieux. Les missionnaires jésuites du xviie siècle entre la théologie chrétienne et une éthique païenne », Annales HSS, 51-6, 1996, p. 1201-1223.

7 S. Bayly, Saints, Goddesses and Kings, op. cit.

8 Je reprends ici une expression de E. Valentine Daniel, Fluid Signs: Being a Person the Tamil Way, Berkeley, University of California Press, 1984. Les travaux d’Ā. Civacuppiramaṇiaṉ, longtemps associés au Department of Folklore du St. Xavier’s College de Palayamkottai, ont étudié avec finesse la culture villageoise tamoule et en particulier les rituels chrétiens.

9 L’autrice a découvert ce manuscrit (BNF, Indien 469, sur lequel l’article reviendra plus en détail) dans le contexte du projet « Texts Surrounding Texts » (TST, FRAL 2018, ANR & DFG).

10 Les témoignages des enquêtes de canonisation n’ont jusqu’à maintenant pas fait l’objet d’une grande attention, contrairement à ceux enregistrés dans d’autres types de procès de droit canonique tels que les procès d’Inquisition. Ces derniers ont suscité un débat historiographique portant notamment sur la possibilité de lire les dépositions des personnes interrogées (bien qu’elles soient biaisées par le processus inquisitoire en lui-même) à contre-courant du discours officiel de l’Église, afin de comprendre et de réintégrer dans le récit historique la vie de ces acteurs subalternes, comme dans le cas célèbre du meunier Domenico Scandella, dit Menocchio, étudié par Carlo Ginzburg dans Le fromage et les vers. L’univers d’un meunier du xvie siècle (Il formaggio e i vermi. Il cosmo di un mugnaio del ’500, Torino, Einaudi, 1976). Voir aussi Andrea Del Col (éd.), Domenico Scandella detto Menocchio : i processi dell’Inquisizione, 1583-1599, Pordenone, Ed. Biblioteca dell’Immagine, 1990.

11 Pascal Marin, « Penser la croyance à la lumière du témoignage. Lorsque l’adhésion à la parole d’un autre permet de devenir soi-même », Revue française d’éthique appliquée, 2-8, 2019, p. 77-89.

12 Christian Renoux, « Une source de l’histoire de la mystique moderne revisitée : les procès de canonisation », Mélanges de l’École française de Rome. Italie et Méditerranée, 105-1, 1993, p. 177-217.

13 Pour les aspects narratifs de la vie de Brito, s’agissant en particulier de ses jeunes années, nous empruntons à Augustin Saulière SJ, Red Sand: A Life of St. John de Britto, S.J., Martyr of the Madura Mission, Madurai, De Nobili Press, 1947, et à Albert M. Nevett SJ, John de Britto and His Times, Anand, Gujarat Sahitya Prakash, 1980, ainsi qu’aux sources primaires présentées ci-après dans l’article.

14 Pour une synthèse des informations dont on dispose sur la famille de João de Brito, voir Marquês de São Payo, « A ascendência de S. João de Brito », Brotéria, XLIV, 6, 1947, p. 634-639.

15 Lennart Bes, « The Setupatis, the Dutch, and Other Bandits in Eighteenth-Century Ramnad (South India) », Journal of the Economic and Social History of the Orient, 44-4, 2001, p. 540-574.

16 Rakunāta Tēvaṉ, mieux connu dans l’historiographie sous le nom de Rakunāta Kiḻavaṉ, prit le titre de Cētupati, « le Seigneur du Pont d’Adam », et fonda un petit royaume à Ramnad ; voir S. Khadhirvel, A History of the Maravas, 1700-1802, Madurai, Madurai Publishing House, 1977, p. 33-50. Il n’encourageait pas les missionnaires jésuites, à la différence des Nāyaks du Madurai, qui se montraient relativement accommodants vis-à-vis de la mission : voir à ce propos Margherita Trento, Writing Tamil Catholicism: Literature, Persuasion and Devotion in the Eighteenth Century, Leyde, Brill, 2022, p. 77-81.

17 C’est le cas, par exemple, d’Antonio Criminali (1520-1549), dont la mort en Inde du Sud pourrait s’expliquer par un pessimisme systématique (voire un état dépressif). Voir Gian Carlo Roscioni, Il desiderio delle Indie. Storie, sogni e fughe di giovani gesuiti italiani, Turin, Einaudi, 2001, p. 39-40.

18 Pour une analyse de la conversion de Taṭiya Tēvaṉ et du rôle de Brito dans le contexte politique du Maravar, voir S. Bayly, Saints, Goddesses and Kings, op. cit., p. 397-404.

19 La situation exacte de ce village, entouré par la forêt, n’est pas claire ; pour une localisation possible, voir S. Ponnad SJ, « Through Marava in the Footsteps of St. John de Britto », Caritas, 45-1, 1961, p. 58-65.

20 En dépit de sa nature hagiographique, Red Sand, le roman écrit par Augustin Saulière à l’époque de la canonisation de Brito, comporte un récit précis et bien documenté de sa vie, y compris de ses jeunes années.

21 Lettre de Francisco Laines aux Pères de la Compagnie de Jésus (Madurai, 11 fév. 1693), in Frederico Gavazzo Perry Vidal (éd.), Um original do beato João de Brito conservado inédito na Biblioteca da Ajuda, agora dado à estampa e seguido da publicação de outras espécies respeitantes a éste Missionário-Mártir existentes na dita biblioteca, Lisbonne, Divisão de publicações e biblioteca, Agência geral das colónias, 1944, p. 69-70. La lettre originale est conservée à Lisbonne, bibliothèque de Ajuda (BAL), Cod. 51-VI-34, fol. 73r-85r, ici fol. 84v (nous traduisons du portugais) : « Le jour même où j’appris que notre glorieux Confesseur [Brito] avait été emprisonné, je me mis immédiatement en route pour le Maravar pour faire ce qui était nécessaire. Après avoir marché plusieurs jours, en grande hâte et dans des souffrances incroyables, je reçus la nouvelle certaine de son martyre. Je voulais continuer mais les Chrétiens qui m’accompagnaient, et les Gentils présents, m’expliquèrent que si je continuais de marcher, j’exposerais cette pauvre Chrétienté à une nouvelle persécution sans l’espoir d’une issue favorable. Je dus donc me raviser et me retirer dans un petit village où je pouvais plus commodément aider ceux qui étaient encore en prison et recueillir les saintes reliques du martyr ou les enterrer de manière décente. »

22 Pierre-Antoine Fabre, « Vocation et martyre dans les Vocationes illustres », Rivista storica italiana, 132-3, 2020, p. 1032-1048, ici p. 1035.

23 Pour une liste des vies de Brito, voir Auguste Carayon, Bibliographie historique de la Compagnie de Jésus ou catalogue des ouvrages relatifs à l’histoire des Jésuites depuis leur origine jusqu’à nos jours, Paris, Auguste Durand, 1864, p. 233-236.

24 La famille a pu tirer profit du martyre de Brito, comme l’attestent deux lettres de recommandations signées de la main du roi du Portugal Pierre II pour faire obtenir une charge à un membre de la famille du jésuite, notamment au titre de son lien avec le martyr. Ces documents sont publiés dans Gavazzo Perry Vidal (dir.), Um original do beato João de Brito , op. cit., p. 106-110.

25 Sur Jean-Baptiste Maldonado, voir Stefan Halikowski-Smith, « Tempestatem, Quæ cum Adventuro D. Francisco Pallu Timero Potest: Jean-Baptiste Maldonado SJ, a Missionary Caught between Loyalties to the Portuguese Padroado and the Political Ascendancy of the Missions Étrangères de Paris in the Siam Mission », Revista de Cultura-Review of Culture (International Edition), 34, 2010, p. 34-51.

26 Lettres édifiantes et curieuses, écrites des missions étrangères par quelques missionnaires de la Compagnie de Jésus, vol. 2, Paris, Nicolas Le Clerc, 1707, p. 1-56.

27 Sur les Lettres édifiantes et curieuses, voir Sylvia Murr, « Les conditions d’émergence du discours sur l’Inde au siècle des Lumières », in M.-C. Porcher (dir.), Inde et littératures, Paris, Éd. de l’EHESS, 1983, p. 233-284.

28 Sur la controverse des rites malabares, le travail de Paolo Aranha fait autorité. Voir en particulier Paolo Aranha, « Sacramenti o saṃskārāḥ ? L’illusione dell’accommodatio nella controversia dei riti malabarici », Cristianesimo nella storia, 31, 2010, p. 621-646 ; id., « The Social and Physical Spaces of the Malabar Rites Controversy », in G. Marcocci et al. (dir.), Space and Conversion in Global Perspective, Leyde, Brill, 2014, p. 214-232.

29 Francisco Laines SJ, Defensio indicarum missionum: Madurensis, nempe Maysurensis, & Carnatensis, edita, occasione decreti ab Ill.mo D. Patriarcha Antiocheno D. Carolo Maillard de Tournon visitatore apostolico in Indiis Orientalibus lati ; & suscepta a Francisco Laineze Societate Jesu electo Episcopo Meliaporensi […] Superiorum permissu, Rome, Ex Typographia reverendæ cameræ apostolicæ, 1707.

30 Ibid., p. 83 (nous traduisons du latin) : « En effet, après m’être rendu dans la région du Maravar, et l’avoir trouvée merveilleusement fertile grâce au sang du Vénérable Père João de Brito, je fis une récolte extrêmement abondante, puisqu’au cours des deux années que j’y passai, je purifiai plus de 13 600 [âmes] à la fontaine sacrée [fonts baptismaux], aussi vrai que je célébrai 550 baptêmes en un seul jour. Non seulement mes bras ne pouvaient presque plus supporter la charge, mais mon corps tout entier était proche de mourir en raison de la si douce fatigue du Ministère saint. »

31 Voir Vincenzo Criscuolo, « Prospero Lambertini (Benedetto XIV) Promotore della Fede presso la Congregazione dei Riti », in N. U. Buhlmann et P. Styra (dir.), Signum in bonum : Festschrift für Wilhelm Imkamp zum 60. Geburtstag, Regensburg, Verlag Friedrich Pustet, 2011, p. 125-217. Prospero Lambertini (1675-1758) a été une figure centrale pour la redéfinition de la sainteté moderne avec son traité De servorum Dei beatificatione et beatorum canonizatione. La version de ce traité qui fait autorité a été publiée dans les huit premiers volumes des œuvres complètes de Lambertini éditées par Emmanuel de Azevedo (dir.), S.S.D.N. Benedicti XIV opera in duodecim tomos distribuita, Rome, Nicolaus et Marcus Palearini academiæ liturgicæ conimbricensis typographi, 1747-1751.

32 Pour une description de ce tournant historique, voir Sabina Pavone, « Propaganda, diffamazione e opinione pubblica. I gesuiti e la querelle sui riti malabarici », in M. Donattini, G. Marcocci et S. Pastore (dir.), L’Europa divisa e i nuovi mondi. Per Adriano Prosperi, vol. 2, Pise, Edizioni della Normale, 2011, p. 203-216.

33 Sur la tension entre collectivité et individualité dans le martyre, voir Pierre-Antoine Fabre, « Les quarante ‘martyrs du Brésil’ (1570) et leur procès en béatification (1854) : historiographie et hagiographie dans la longue Compagnie de Jésus », Rivista di storia del cristianesimo, 15-2, 2018, p. 321-340.

34 Les documents originaux de l’enquête de 1695, rédigés en portugais, sont conservés dans les Archives apostoliques du Vatican (ci-après AAV, anciennement Archives privées apostoliques du Vatican), Cong. Rit., Proc. 1699. Une traduction en italien de ces documents est conservée dans l’Archivum Romanum Societatis Iesu (ci-après ARSI), APG-SJ 717, Processus super Martyrio (Mylapore, 1695).

35 AAV, Cong. Rit., Proc. 1699 : « […] acompanhou ao dito P[adre] do primeiro dia da sua prizão, athe a ultima hora do seu martyrio, e foy hum dos que furtarão suas reliquias, e o viram tambem com seus olhos o Bramane Arlapâ cazado e morador em Madurey, q[ue] a occasião de sua prizão se achava com o dito P[adr]e ; e fou co’ elle prezo ; o cathequista Mutû, Arlandren, e Mariadasso todos tres servidores do dito Padre, q[ue] selhe ajuntarão vindo prezos de Canddamaniquam aldea do dito Maravâ, onde assistião em huã igreja, que tinha a aly o dito Padre, Xilvenaiquem, e Arlapâ, q[u]e furtarão co’ elle testemunha suas reliquas ; Cheganadâ, Chinapen, Anddi, Arlapa Cottegarâ todos moradores nas terras do Maravâ, que incubertos seguiã de longe ao dito Padre, e os sois ultimos vendo ai Padre ja posto de joelhos no lugar do martyrio por não poder incubrirse mais, se forão abraçar come elle, e a hum lhe cortarão o narij, e as orelhas, e a outro as orelhas só. »

36 Par exemple, le titre de Nāyakkaṉ, accolé au nom de Ciluvai, fait référence à une caste d’origine télougu, parfois appelé « les Nordiques » (vaṭukar), qui s’est installée dans la région tamoule à l’époque de Vijayanagara. Ciluvai Nāyakkaṉ et son fil Mariyatācaṉ appartenaient donc à cette caste. Quant à Aruḷ Paṟaiyaṉ, l’un des hommes qui demanda à accompagner Brito en prison la veille de son exécution, il appartenait probablement à une caste dalit (paṟaiyar). Malheureusement, seuls quelques témoins de 1695 ont précisé à quelle caste ils appartenaient lors des audiences, alors que cette information a été plus systématiquement enregistrée dans les enquêtes ultérieures (comme celle de 1726, voir ci-après).

37 La liste des catéchistes qui ont soutenu le point de vue de Laines sur les rites malabars, fournie en annexe de son traité, comprend de nombreux catéchistes de Brito qui avaient entre-temps quitté le Marava pour s’installer dans d’autres régions ; voir F. Laines SJ, Defensio indicarum missionum, op. cit., p. 605-628.

38 La seule exception était Pero Luís Bramane. Le court article qui lui est consacré constitue toujours une analyse intéressante du choix de ne pas admettre les convertis indiens au sein de la Compagnie ; voir Joseph Wicki, « Pedro Luis, Brahmane und erster indischer Jesuit (c. 1532-1596) », Neue Zeitschrift fur Missionswissenschaft, 6, 1950, p. 115-126.

39 Carlos Mercês De Melo, The Recruitment and Formation of Native Clergy in India (16th-19th Century): An Historico-Canonical Study, Lisbonne, Agência Geral do Ultramar Divisão de Publicações e Biblioteca, 1955.

40 Pour une explication et une analyse du terme, voir Fr. Perroquin SJ, The History of Vadakkankulam Christianity [1908], Shenbaganur, Archives jésuites de la province de Madurai (ci-après JEMPARC), 217/459.

41 Le catéchiste résident (vācal upatēciyar) figure parmi les fonctions administratives locales dans un manuscrit sur l’histoire du village de Sarugani, compilé par le prêtre d’une paroisse jésuite à la fin du xixe siècle ; voir Anonyme, Crâmam de Sarougany [c. 1882], JEMPARC, 217/278.

42 Alors que la fonction paraliturgique des catéchistes n’est souvent qu’insinuée dans beaucoup de documents catholiques de l’époque, elle est décrite (de manière péjorative) dans des textes luthériens ; voir Johann Lucas Niekamp, Histoire de la mission danoise dans les Indes orientales, Qui renferme en abrégé les relations que les missionnaires évangéliques en ont données, depuis l’an 1705 jusqu’à la fin de l’année 1736, vol. 1, Genève, Henri-Albert Gosse & Comp., Libraires & Imprimeurs, 1745, p. 234 : « Dans certains lieux du Royaume de Madure où il n’y a point de Missionnaires, les Catéchistes en font les fonctions, qui consistent à lire quelques lambeaux de livres de dévotion, à réciter les prières de la Messe & à chanter une Litanie. »

43 Gianbattista Buttari à son frère (Madurai, 4 sept. 1740), Archivio della Pontificia Università Gregoriana (APUG), Miscellanea 292, p. 655-667, ici p. 663-664 : « Ciascun missionario nella sua Residenza elegge otto, ò più Catechisti divisi in varie Popolazioni, dove sono i Cristiani. […] Or due di questi debbono sempre stare dove in quel tempo risiede il missionario, mentre p[e]r alcuni mesi stà in una Chiesa, e poi si porta in un altra, per commodo de’ Cristiani. Ciò presupposto, quando vengono li Cristiani per confessarsi, dato il segno, e radunati tutti in Chiesa, ciascuno (nemine excepto) viene esaminato, o dal missionario, o dalli Catechisti di quella residenza, se sà la Dottrina Cristiana, e l’orazioni : e ne’ giorni di grande concorso si radunano tutti i Catechisti di quella residenza, e ciascuno viene con li Cristiani delle Popolazioni a lui soggette, e tutti esaminano li penitenti sopra la Dottrina &c. […] Così preparatisi si da loro un pezzetto di foglia di palma scritto quale essi in andare a confessarsi devono dare al missionario in contrasegno che sanno la dottrina Cristiana, gli atti delle virtù Teologali, e che si sono preparati per la Confessione. »

44 La traduction en italien du témoignage de Ciluvai Nāyakkaṉ (Xilue Naiquen) est conservée dans l’ARSI, APG-SJ 717, fol. 42v-46r.

45 ARSI, APG-SJ 717, fol. 44r : « […] anche fù carcerato con esso lui esso testimonio, e dando ad esso testimonio un soldato diversi colpi con una corda, et havendolo colto uno sopra l’occhio destro gli saltò fuori, il quale dal detto Padre gli fu messo di nuovo dentro colle sue mani et havendoglielo Benedetto, rimase esso testimonio immediatamente sano, e che viddero questo Vedapà, e Canagapà nativi di Maissur, et habitanti di Tanjaor, che erano anche catechisti del detto Padre. »

46 Témoignage de Pierre Martin, recueilli les 17 et 18 déc. 1715, AAV, Cong. Rit., Proc. 1694, fol. 124r (nous traduisons de l’italien) : « Car on m’informa que, quelques jours avant qu’il [Brito] soit mis à mort, le fils d’un de ses catéchistes ayant été battu par ces barbares et frappé à l’œil, au point que son œil était sorti de son orbite, le serviteur de Dieu – le consolant de ses propres mains – lui avait remis l’œil en place en faisant le signe de croix, comme il me semble l’avoir entendu dire, si bien que le fils du catéchiste n’a gardé aucune cicatrice ni aucune séquelle, et je l’ai vu plusieurs fois puisqu’il est plus tard devenu mon catéchiste à la mission du Madurai, dans la région du Marava. »

47 Les procès-verbaux originaux des séances de l’enquête de 1726, rédigés en tamoul et en portugais, sont conservés dans les AAV, Cong. Rit., Proc. 1697. Une traduction en italien de ces documents est conservée dans l’ARSI, APG-SJ 726, Processus super Martyrio (Mylapore, 1726).

48 Voir Kristin C. Bloomer, Possessed by the Virgin: Hinduism, Roman Catholicism, and Marian Possession in South India, New York, Oxford University Press, 2018.

49 AAV, Congr. Rit., Proc. 1697, fol. 224v.

50 ARSI, APG-SJ 717, Processus super Martyrio (Mylapore, 1695), fol. 39r-43v. Si Mariyatācaṉ évoque bien l’histoire de son père dans cette première déclaration, il ne le fait que brièvement. Il était en effet inutile d’entrer dans les détails puisque Ciluvai Nāyakkaṉ lui-même devait être interrogé immédiatement après son fils.

51 Le témoignage original de Mariyatācaṉ en portugais est conservé dans les AAV, Cong. Rit., Proc. 1697, fol. 172r-178v, ici fol. 172r. La traduction en italien est conservée à l’ARSI, APG-SJ 726, fol. 664r-694v.

52 AAV, Cong. Rit., Proc. 1697, fol. 172v.

53 AAV, Cong. Rit., Proc. 1697, fol. 173r.

54 Le miracle de Mariadagen/Mariyatācaṉ, guéri d’une tumeur de la peau, est déjà raconté dans une lettre de Carlo Colano à João da Costa (14 septembre 1696), AAV, Cong. Rit., Proc. 1698, fol. 104r-109r, en particulier fol. 108r. Le même miracle apparaît dans l’un des articles interrogatoires de l’enquête de 1726 de la manière suivante dans AAV, Cong. Rit., Proc. 1697, fol. 20v-21r (nous traduisons du latin) : « 43. Comme il était, et il est vrai [qualiter veritas fuit, et est] que dans la ville de Vaipur sur la côte malabare il y avait un garçon appelé Mariyatācaṉ, souffrant d’une telle maladie pustuleuse et à l’article de la mort, […] si défiguré par la tumeur que son corps n’avait plus forme humaine, selon les dires de témoins informés, cela était et est de notoriété publique, &c. [prout testes informati deponunt fuit et est publicum &c.] 44. Comme il était, et il est vrai que les parents de ce Mariyatācaṉ, dépourvus de toute assistance de leur prochain, implorèrent l’aide de la Sainte Vierge Marie et l’intercession du Vénérable Père João de Brito, le père de l’enfant ayant été son catéchiste. Ils récitaient des litanies avec les passants, lorsque l’enfant malade, qui avait depuis longtemps perdu l’usage de la parole, se tournant immédiatement vers son père avec une mine réjouie, lui dit que la Sainte Vierge lui était apparue au milieu d’une nuée d’anges, avec le Vénérable Martyr João de Brito à sa droite, et avait obtenu de Dieu une bonne santé [pour lui], et après une heure, la boursouflure disparut entièrement, et l’enfant fut complètement débarrassé de toutes les humeurs qui s’écoulaient, selon les dires de témoins informés, cela était et est de notoriété publique, &c. »

55 AAV, Cong. Rit., Proc. 1697, fol. 176r.

56 Voir AAV, Cong. Rit., Proc. 1697, fol. 52r. Pour cette enquête, les catéchistes ont fait leurs dépositions en portugais mais ont signé en tamoul, tandis que l’instituteur Āṭippaṉ a témoigné et signé en tamoul.

57 Comme le montre, par exemple, le fait que le missionnaire luthérien Bartholomäus Ziegenbalg (1682-1719) ait commencé par traduire la doctrine luthérienne pour les communautés de pécheurs de Tranquebar (Tharangambadi) en portugais et qu’il n’ait travaillé que plus tard à une version en tamoul. Voir également le bref article de Julien Vinson, « La langue portugaise dans l’Inde », Revue de linguistique et de philologie comparée, 41, 1908, p. 292.

58 La lettre originale en latin de Beschi est conservée dans les AAV, Cong. Rit, Proc. 1697 (page non numérotée au début) ; une transcription est conservée dans l’ARSI, APG-SJ 726, fol. 9r-12v.

59 Il existe plusieurs manuscrits et éditions imprimées de ce texte. Dans cet article, nous faisons référence à Costanzo Giuseppe Beschi, Vīramāmuṉivar, Vētaviḷakkam : iḥtu mikunta kīrttip peyarpeṟṟa meymmaṟai pōtaka vīramāmuṉivar eṉṉuñ cecucapaik kuruvākiya irājariṣi tairiyanāta cuvāmiyār avarkaḷāl aruḷicceyyappaṭṭatu, Putuvai, Mātākkōyil accukkūṭam, 1936.

60 C. G. Beschi, Vētaviḷakkam, op. cit., p. 222 : « nammuṭaiya cattiya vētattai eṇpikka ulakameṅkum ataṟkāka valiyap pirāṇaṉait tantu, kōṭākōṭi pērkaḷ cāṭci colliyirukka, nīṅkaḷ antac cāṭcikaḷait tēṭi puṟa nāṭṭiṟkup pōkāmal iṅkētāṉē ataṟkuc cāṭciyaic colli uṅkalukku eṇpikkum poruṭṭāka āṇṭavar aruḷānanta cuvamiyait terintukoṇṭār. »

61 Peter Schalk, « Images of Martyrdom among Tamils », in Oxford Handbooks Online, Oxford, Oxford University Press, 2016, 10.1093/oxfordhb/9780199935420.013.45.

62 M. Trento, Writing Tamil Catholicism, op. cit., p. 118-121.

63 V.M. Gnanapragasam, « Contribution of Fr. Beschi to Tamil », thèse de doctorat, University of Madras, 1965, p. 49-50.

64 C. G. Beschi, Vētaviḷakkam, op. cit., p. 230-231 : « coṉṉa putumaikaḷāl ārōkkiyam aṭainta pērkaḷ ellāraiyum nāmē kaṇṭu pēciṉōm. avarkaḷ coṉṉatai ārāya vēṇtum eṉṟu cāṭciyāyk kūṭa niṉra anēkam pērkaḷai vevvēṟē aḻaittu, nuṇukkamāyc cōtittu, cattiyamuṅ koṇṭu kēṭṭa iṭattil ellārum antap putumaikaḷ campavitta nēramum iṭamum vakaiyuñ coṉṉatilē caṟṟum vēṟṟumaiyiṉṟi otta cāṭciyai colla kēṭṭom. »

65 Ce manuscrit, intitulé Vētacāṭciyar rācariṣi aruḷāṉantacuvāmi tivviya vētattukkāka maṟavaṉ cīrmaiyil piṭipaṭṭup pāṭuppaṭṭa avaruṭaiya carittiram que l’on peut traduire par « Vie du martyr João de Brito, arrêté et torturé dans le Maravar au nom de la vraie foi », est conservé à la BNF, Indien 469.

66 Ce texte semble en particulier constituer la base des chapitres 23 et 24 de l’ouvrage d’A. Saulière, Red Sand, op. cit.

67 BNF, Indien 469, fol. 1r-2r : « Icēcumariyē tuṇai. Vētacāṭciyāṉa rācariṣi aruḷāṉantacuvāmi tivviyavētattukkāka maṟavaṉ cīrmaiyil piṭipaṭṭup pāṭupaṭṭa avaruṭaiya carittiram caṟuvēcuraṉukku sttōttiramuṇṭākavum tirucapaiyākiya kiṟīsttuvarkaḷ yāvarum aṟintu tēvavicuvācapattinampikkaiyil ttiṭapaṭavum aruḷāṉantaṉ yeḻutikiṟēṉ. Nāṉ piṟanta eṭṭāṉāḷ yinta vētacāṭciyāṉa kuruvāṉavar tammuṭaiya pēriṭṭu ñāṉasnāṉaṅ kuṭuttu petta[sic, peṟṟa]takappaṉaip pōlē vicārittu yeṉṉai vaḷattār paṭippittār. Piṟapāṭu ttiruccapaik kāriyamāka cintu rāṭciya viṭṭu ṟōmāpurikkup payaṇam āy kappaleṟu cīrmaikkup pōy, maṟupaṭi tēvavutaviyāl ccinturāṭciyattukku vantu cēntavuṭaṉē, yentakappaṉ naṉṟi yaṟintavaṉāy yeṉṉai yaḻaittuk koṇṭu pōy avar pātattil tūyam paṇṇaccolli kkaṭṭaḷai yiṭṭoppivittar. Anta ṉāḷ mutal koṇṭu, avaruṭaiya pātattil avarukkup pūcaikk’ utavi ceytu koṇṭu, kaṭṭaḷai yiṭṭa maṟṟavūḻiyamuñ ceyt’, avarai viṭṭup piṟiyāmal iruntēṉ. Ippaṭi yirukkiṟa pōtu maṟavaṉcīrmaiyil anta cīrmaikk’ uṭaiya rekuṉātatēvaṉ tivviyavētattukku virōtiyāy iruntatiṉālē avaraip piṭikkiṟa pōtu ṉāṉ kūṭap piṭipaṭṭ’, avarōṭē kūṭa ciṟaicālaiyilē yiruntapaṭiyiṉālē avar aṉupavitta kasttina vātai yavamāṉam aṭi niṟpantam itu mutalāṉa turitaṅkaḷai yaṉupavittu, kaṭaciyāy avar vētacāṭciyāṉa carittira meyākavē kūṭa yiruntēṉ, kaṇṇāka kaṇṭēṉ aṟintēṉ: ippō naṭanta carittiram caṟuvēcuraṉukku stōttiramuṇṭāka yeḻutikiṟēṉ. »

68 Ines G. Županov, Disputed Mission: Jesuit Experiments and Brahmanical Knowledge in Seventeenth-Century India, New Delhi, Oxford University Press, 1999, p. 244 ; Margherita Trento, « Śivadharma or Bonifacio? Behind the Scenes of the Madura Mission Controversy (1608-1619) », in I. G. Županov et P.-A. Fabre (dir.), The Rites Controversies in the Early Modern World, Leyde, Brill, 2018, p. 91-121.

69 Voir Selva J. Raj, « Transgressing Boundaries, Transcending Turner », art. cit.

70 Les titres attribués aux missionnaires jésuites à partir du début du xviie siècle incluent plusieurs termes associés à l’origine à la spiritualité hindoue : swami (cuvāmi), gourou (kuru), raja-rishi (rājariṣi).

71 BNF, Indien 469, fol. 41v-42r : « […] tamatu ciracai maṟavaṉukkuk koṭuttu vētacāṭciyāy mokṣattukk’ eḻunt’ aruḷiṉār. Tiṉapiṟak’ avaruṭaiya iraṇṭu kaikaḷaiyuṅ kālkaḷaiyun tarittārkaḷ. At’ eṉ eṉṟāl eḻunt’ iruntu paṟantu pōvāṉ pillikkāṟaṉ eṉṟu kālkaḷaiyuṅ kaikaḷaiyun tarittuppoṭṭārkaḷ ».

72 Pour des éléments complémentaires concernant cette ballade anonyme sur la vie de sainte Marguerite, probablement composée au xviiie siècle, voir l’introduction de K. Jayakumar, R. Jayalakshmi et R. Rajarathinam (dir), The Defender of the Faith. Arc. Marikarutammāḷ ammāṉai, Madras, Institute of Asian studies, 1996. L’expression dont il est ici question (pilli vañcaṉai) se trouve à la page 30 dans la même édition du texte.

73 L’histoire de ce titre à l’époque médiévale n’est pas clairement établie : il désigne probablement des groupes (castes) non brahmaniques chargés des pratiques dévotionnelles dans les temples. À partir de la période moderne, le terme paṇṭāram est utilisé pour désigner les membres d’institutions monastiques (maṭam) non brahmaniques. Voir Margherita Trento, « Translating the Dharma of Śiva in Sixteenth-Century Chidambaram: Maṟaiñāṉa Campantar’s Civatarumōttaram with Preliminary List of the Surviving Manuscripts », in F. De Simini et C. Kiss (dir.), Śivadharmāmṛta: Essays on the Śivadharma and its Network, vol. 2, Studies on the History of Śaivism, Naples, UniOr, 2021, p. 101-144, ici p. 131. Par imitation, à partir du début du xviiie siècle, les Jésuites endossèrent le rôle de missionnaires paṇṭāram non brahmaniques.

74 Ines G. Županov, « Conversion, Illness and Possession: Catholic Missionary Healing In Early Modern South Asia », in I. G. Županov et C. Guenzi (dir.), Divins remèdes. Médecine et religion en Asie du Sud, Paris, Éd. de l’EHESS, p. 263-300.

75 M. Trento, Writing Tamil Catholicism, op. cit., p. 60-68.

76 J. Pujo SJ, « The Cult of St. J. de Britto », Caritas, 57-2, 1973, p. 73-81.

77 S. Ponnad SJ, « Through Marava in the Footsteps of St. John de Britto », art. cit.

78 Ce qui place Brito dans le cercle restreint des saints chrétiens dont les pouvoirs de guérison sont également invoqués par les hindous et les musulmans. Pour une étude du cas de saint Antoine, qui en est un autre exemple, voir Brigitte Sébastia, Les rondes de saint Antoine. Culte, affliction et possession en Inde du Sud, Paris, Aux lieux d’être, 2004.

79 Sur la littérature chrétienne et la formation des catéchistes au tournant du xviiie siècle, voir M. Trento, Writing Tamil Catholicism, op. cit., en particulier les chapitres 1 et 2.

80 Talia Ariav, « Intimately Cosmopolitan: Genealogical Poets and Orchestrated Selves in 17th-18th Century Sanskrit Literature from South India », thèse de doctorat, University of Chicago, 2022, p. 12-24.

81 Sur ces monastères shivaïtes, voir Kathleen Iva Koppedrayer, « The Sacred Presence of the Guru: The Velala Lineages of Tiruvavatuturai, Dharmapuram, and Tiruppanantal », thèse de doctorat., McMaster University, 1990 ; et M. Trento, « Translating the Dharma of Śiva… », art. cit.

82 Tēvacakāyam Piḷḷai a été canonisé le 15 mai 2022.

83 La principale source sur cette famille, sur laquelle nous préparons un autre article, est : Fr. Arpudam SJ, A Genealogical Study of the Catholic Vellala Families at Vadakankulam [1915], JEMPARC 217/463 ; le journal intime de Cavarirāya Piḷḷai et l’histoire de sa famille ont été publiés pour la première fois par Yōvāṉ Tēvacakāyaṉ Cavarirāyaṉ (dir.), Cavarirāya Piḷḷai vamca varalāṟu: The ancestors of Savariraya Pillai; A catechist of the Church Missionary Society, Palayamkottai, Sri Vijaya Laksmi Vilasam press, 1899 ; id., Cavarirāya Piḷḷai carittiram: The life od Savariraya Pillai; A catechist of the Church Missionary Society, vol. 1, From 1801 to 1836, Palayamkottai, Sri Vijaya Laksmi Vilasam press, 1900. Les deux ouvrages ont été réédités par Ā. Civacuppiramaṇiyaṉ (dir.), Upatēciyar Cavarirāyapiḷḷai (1801-1874), Nākarkōyil, Kālaccuvaṭu patippakam, 2006.

84 An., Vētacāṭciyāṉa tēvacakāyam piḷḷai carittiram : iẖtu cēcucapaikkurucuvāmiyārkaḷil oruvarāṟ ceyyappaṭṭatu, Putuvai, Caṉmavirākkiṉi mātākkōyilaic cērnta accukkūṭam, 1892, p. 77.