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Confessions philosophiques: Coleridge et Marcel1

Published online by Cambridge University Press:  09 June 2010

Ernest Joos
Affiliation:
Loyola de Montréal

Extract

Si l'on en croit Marcel Proust il faut admettre qu'on n'écrit qu'une seule œuvre. Mais alors on doit également accepter comme vraie l'inverse de cette proposition, notamment, si les préoccupations d'un auteur ne se suivent pas, si l'écrivain ou le philosophe voltige d'une fleur à l'autre, s'il se laisse tenter par mille aventures de l'esprit il peut à la rigueur mériter le titre peu flatteur de dilettante. La grandeur de toute œuvre de vie consiste dans sa profonde unité, unité qui se forme derrière, ou si l'on veut au-delà des systèmes ou des théories. Heidegger nomme l'impenśe de l'auteur ce que Gide appelle la part du Dieu ou la part du diable. Mais l'impensé n'est le caché, le voilé que par rapport à ce qui est dévoilé, à ce qui est pensé. Il n'est donc autre que l'infra-structure. C'est à cette structuration alors que l'impensé doit son importance dans l'édifice de nos pensées. Autrement dit, les pensées claires ont leur racine dans le clair-obscur. Il y a toutefois un clair-obscur qui n'en est un que pour le lecteur. L'auteur y est plus à l'aise. C'est le domaine des confessions. Les confessions peuvent prendre des formes différentes, toutefois leur caractéristique générate permet de les distinguer des autres œuvres. Ainsi, quand un philosophe décide de publier son œuvre de jeunesse, dirions-nous, cela tombe dans la catégorie des confessions, tout comme les entretiens avec… et les testaments philosophiques.

Type
Critical Notices—Études Critiques
Copyright
Copyright © Canadian Philosophical Association 1972

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References

2 Marcel, Paul Riœeur-Gabriel, Entretiens, Aubier-Montaigne, Coll. Présence et Pensée, 1968Google Scholar.

3 Marcel, Gabriel, « Mein philosophisches Testament », Actes du XVe Congrès Int. de Phil., Vienne, 1968, vol. VI, p. 6474Google Scholar.

4 Ibid., p. 69.

5 Jean Wahl, Cahiers de Royawnont, Phil. III, Husserl, p. 30.

6 Coleridge et Schelling, p. 228: « On ne saurait selon Coleridge attacher trop d'importance à cette conception du péché originel; c'est un fait métaphysique… »

7 Voir l'œuvre de Kierkegaard.

8 Gabriel Marcel, Homo Viator, p. 358: « En présence des forces ennemies dont chaque jour voit s'étender l'action dévastatrice, à la veille de destructions qui peuvent réduire à néant les êtres et les choses qui sont nos raisons de vivre, permettez-moi d'invoquer cet esprit de métamorphose qui, de notre monde fugace, sait extraire l'inaltérable. Pour un instant, plaçons-nous sous son égide. Laissons-nous pénétrer par l'espérance qu'il saura nous transmuer nousmêmes assez intimement pour qu'il nous soit donné d'offrir à des circonstances désertiques une âme rajeunie, consentante, accordée à l'insondable. »