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Wittgenstein et son œuvre posthume*

Published online by Cambridge University Press:  13 April 2010

Mathieu Marion
Affiliation:
Université d'Ottawa

Extract

Wittgenstein est mort en 1951 et on attend toujours une édition de ses œuvres complètes. Ce n'est qu'en 1994 que sont parus, accompagnés d'un volume d'introduction à l'ensemble du projet d'édition de la main du directeur de publication, Michael Nedo, les deux premiers d'une série de quinze volumes, les Wiener Ausgabe, qui reproduiront l'intégralité des écrits de Wittgenstein, de son retour à Cambridge en janvier 1929 à la première version du Big Typescript en 1933, avec index et concordances. D'après le catalogue établi par Georg Henrik von Wright, il s'agit des articles suivants: MS 105 à 114 et 153 à 155, TS 208 à 218. Ces deux premiers volumes reproduisent les manuscrits écrits entre janvier ou février 1929 et l'été 1930, soit les MS 105, 106, 107 et 108. Ils constituent l'aboutissement d'une véritable saga entourant l'œuvre posthume de Wittgenstein, dont il vaut la peine de rapporter ici quelques-uns des faits marquants.

Type
Critical Notices/Études critiques
Copyright
Copyright © Canadian Philosophical Association 1996

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References

Notes

1 La version la plus récente du catalogue de Wright, von, The Wittgenstein Papers, est reproduite en appendice au volume Ludwig Wittgenstein, Philosophical Occasions, 1912–1951, Indianapolis, IN, Hackett Publishing, 1993, p. 480510Google Scholar

2 Pour plus de détails cf Jaakko Hintikka, «An Impatient Man and His Papers», Synthese, vol. 87 (1991), p. 183201.Google Scholar

3 «As they think fit.» Une partie du testament de Wittgenstein est reproduite dans Nedo, M., Wiener Ausgabe. Einführung-Introduction, p. 5152.Google Scholar

4 II faut d'ailleurs signaler que de nombreux passages des MS 105–108 se retrouvent dans les Philosophische Bemerkungen (TS 208) et sont done déjà publiés. De plus, de découpages en réagencements, certains des passages retenus dans les Philosophische Bemerkungen (TS 208) se retrouvent aussi dans le Big Typescript (TS 213) et sont done publiés dans la Philosophische Grammatik (Francfort, Surhkamp, 1969). II faut bien comprendre que ces passages trouvent leur contexte original — et done toute leur signification — dans les MS 105–108 et il faut par ailleurs faire l'effort de comprendre pourquoi Wittgenstein a retenu certains passages plutot que d'autres. L'exemple donne plus bas de l'abandon du langage phénoménologique est très révélateur à cet egard: l'étude des manuscrits — done des passages qui n'ont pas été retenus — permet d'éclairer des propos qui seraient autrement dimcilement comprehensibles, tels que le §1 des Philosophische Bemerkungen (Francfort, Surhkamp, 1964). Le lecteur remarquera que certains des passages des MS 105-107 cités dans cette étude furent reproduits dans les Philosophische Bemerkungen, de façon tronquee et en dehors de leur contexte.

5 Anthony Kenny, Cf., «From the Big Typescript to the Philosophical Grammar», dans The Legacy of Wittgenstein, Oxford, Blackwell, 1984, p. 2437.Google Scholar

6 Pour plus de détails sur le projet norvégien, cf. Claus Huitfeld et Viggo Rossvaer, The Norwegian Wittgenstein Project Report 1988, The Norwegian Computing Centre for the Humanities, rapport nº 44, 1989.

7 «Wir haben uns viel gekü²t drei Stunden lang und es wahr sehr schön.»

8 Wittgenstein, L., Vermischte Bemerkungen, Francfort, Surhkamp, 1977.Google Scholar

9 «Mendelssohn is nicht eine Spitze sondern eine Hochebene. Das Englische an ihm

10 « […] etwas erotisches und ritterliches.» Cf. par contre la remarque, codée cette fois-ci, très instructive sur les rapports avec Ramsey dans le second volume (WA, vol. 2, p. 49).

11 Ceux qui s'intéressent aux rapports avec Brouwer découvriront ici que pour Wittgenstein, fidéle au point de vue du Tractatus, «Le fondamental n'est que la repetition d'une operation)) («Das Fundamentale ist nur die Wiederholung einer Operation») (WA, vol. 1, p. 102) et que pour lui l'intuitionnisme se réduit à l'idée que chaque répétition possède son individualité (WA, vol. 1, p. 101–102)!

12 Wittgenstein, L.Tractatus logico-philosophicus, traduction de Granger, G.-G., Paris, Gallimard, 1994, §6.02-6.022 et 6.241.Google Scholar

13 Ibid., §6.031.

14 Ramsey, F. P., Foundations, Londres, Routledge, 1978, p. 168.Google Scholar

15 «Mann könnte meine Auffassung so darstellen: das Wort “unendlich” is nur in der Ausdruckweise “adinfinitum” richtig gebraucht.»

16 «Meine Theorie soil darin gipfeln: Es gibt keinen unendlichen Satz.»

17 Cf. F. P. Ramsey, Foundations, p. 191 sq. Sur la philosophie des matéematiques de Wittgenstein durant sa période de transition, le lecteur consultera Pasquale Frascolla, Wittgenstein's Philosophy of Mathematics, Londres, Routledge, 1994; Marion, Mathieu, Wittgenstein, Finitism, and the Foundations of Mathematics (à paraître), Oxford, Clarendon Press, 1997.Google Scholar

18 «Die Physik strebt nämlich Warheit d. h. richtige Voraussagungen der Ereignisse an währenddas die Phänomenologie nicht tut sie strebt Sinn nicht Wahrheit an.»

19 L'article «Some Remarks on Logical Form», Proceedings of the Aristotelian Society, suppl. au vol. 9 (1929), p. 162171, dont les ébauches se trouvent dans le MS 106, contient l'argument de Wittgenstein.CrossRefGoogle Scholar

20 «Ich werde scheinbar, wider meinen willen, auf die Arithmetik zurückgeworfen.»

21 «Man könnte gewiss statt der Logik der Tautologie ein Logik der Gleichungen setzen.»

22 «Das lä² es erscheinen als könnte innerhalb des Elementarsatzes eine Konstruktion möglich sein. D. h. als gäbe es eine | logische | Konstruktion, die nicht mit hilfe der Wahrheitsfunktionen arbeitet.»

23 Cette terminologie n'est pas sans rappeller celle de la Logische Aufbau der Welt de Carnap (1928). En l'absence de manuscrits couvrant l'annee 1928, il est difficile de juger l'impact des discussions avec les membres du Cercle de Vienne. Ceci rend l'interpretation des écrits de 1929–1930 d'autant plus difficile. En particulier, la question de l'origine du «vérificationnisme» (WA, vol. 2, p. 84), omniprésent dans ces manuscrits, ne peut être éclaircie de façon satisfaisante. On a dans le passé beaucoup insisté sur ce qui oppose Wittgenstein à Carnap. Mais cf. Jaakko Hintikka, «Ludwig's Apple Tree: On the Philosophical Relations between Wittgenstein and the Vienna Circle», dans Stadler, F., dir., Scientific Philosophy: Origins and Development, Amsterdam, Kluwer, 1993, p. 2746.CrossRefGoogle Scholar

24 «Eine Hypothese ist ein Gesetz zur Bildung von Sätze. Mann konnte auch sagen: eine Hypothese is ein Gesetz zur Bildung von Erwartungen.»

25 «Das Reden von Sinnesdaten und der unmittelbaren Erfahrung, hat den Sinn, daβ wir eine nicht-hypothetische Darstellung suchen.»

26 «Meine Schwierigkeit ist wieder eine der Beziehungen des I. und II. Systems.»

27 «Die Sprache selbst gehort zum zweiten System.»

28 «Es käme dann statt einer Beschreibung jener unartikulierte laut heraus wit dem manche Autoren die Philosophie gem anfangen möchten [“Ich habe, um mein Wissen wissend, bewu²t etwas”]. J. Man kann eben nicht vor dem Anfang anfangen.»

29 «Es ist käme ich mit der phänomenologischen Sprache in einem verzauberten Sumpf wo alles Erfaβbare verschwindet.»

30 «Die philosophische Gegend meines Gehirn liegt noch immer im Dunkeln. Und erst wenn da wieder das Licht angezündet wirdgeht die Arbeit wieder an.»

31 «Bin voll von / dummen / eitlen Gedanken. Faul und zertstreuungssüchtig.»

32 «Das Unmittelbare ist in ständigem Fluβ begriffen. (Es hat tatsachlich die Form eines Stroms) Es ist ganz klar, da² wenn man hier das Letzte sagen will man eben auf die Grenze der Sprache kommen mu², die es ausdruckt.»

33 «Die ärgsten philosophischen Irrtümer entstehen immer wenn man unserer — gewohnliche — physicalische Sprache im Gebiet des unmittelbar Gegebenen anwenden will.»

34 «Die Bloβe “ich nehme x wahr” ist schon aus derphysikalischen (Welt) Ausdruckweise genommen und x soll hier ein physikalischer Gegenstand — z. B. ein Körper — sein. Es ist schon falsch diese Redeweise in der Phänomenologie zu verweden wo dann x ein Datum bedeutet muβ. Denn nun kann auch “ich” und “nehme wahr” nicht den Sinn haben wie oben.»

35 «Alle unsere Redeformen sind aus der normalen physicalischen Sprache hergenommen und in die Erkenntnistheorie oder Phänomenologie nicht zu gebrauchen ohne schiefe Lichter auf den Gegenstand zu werfen.»

36 «Die Annahme da² eine phänomenologische Sprache möglich wäre und die eigentlich erst das sagen würde was wir in der Philosophie ausdriicken müssen/ wollenlist — glaube ich — absurd. Wir müssen mit unserer gewöhnlichen Sprache auskommen und sie nur richtig verstehen.»

37 «Konnte heute etwas mehr philosophieren. Gott sei Dank

38 M. B., et Hintikka, J., Investigating Wittgenstein, Oxford, Blackwell, 1986; traduction francaise: Investigations sur Wittgenstein, Liege, Mardaga, 1991.Google Scholar

39 Sur ces questions, le lecteur consultera aussi avec beaucoup de profit Stern, David, Wittgenstein on Mind and Language (New York, Oxford University Press, 1995)CrossRefGoogle Scholar; Noe, Alva, «Wittgenstein, Phenomenology and What it Makes Sense to Say», Philosophy and Phenomenological Research, vol. 54 (1994), p. 142.CrossRefGoogle Scholar

40 «Es gibt nicht — wie ichfrüher glaubte — eine primäre Sprache im gegensatz zu unserer gewöhnlichen der “secundären”.»

41 Waismann, Friedrich, Philosophical Papers, Dordrecht, Reidel, 1977, p. 421.CrossRefGoogle Scholar

42 «Die Wahrscheinlichkeit einer Hypothese hat ihr Maβ darin wieviel Evidenz nötig ist um es vorteilhaft zu machen, sie umzustofieny»

43 Wright, G. H. von, «Wittgenstein's Views on Probability)), dans Wittgenstein et le problème d'une philosophie de la science, Paris, CNRS, 1970, p. 113133.Google Scholar Le lecteur trouvera de très intéressantes remarques dans Sahlin, N.-E., «On the Philosophical Relations between Ramsey and Wittgenstein», dans Hintikka, J. et Puhl, K., dir., The British Tradition in 20th Century Philosophy: Proceedings of the 17th International Wittgenstein-Symposium, Vienne, Hölder-Pichler- Tempsky, p. 150163.Google Scholar