Hostname: page-component-76fb5796d-2lccl Total loading time: 0 Render date: 2024-04-27T21:15:48.492Z Has data issue: false hasContentIssue false

Quelques fonctions de la formalisation en sociologie

Published online by Cambridge University Press:  28 July 2009

Get access

Extract

L'importance du formalisme en sociologie est souvent contestée. Le réquisitoire le plus brutal est celui de Sorokin (i); il est assez connu pour qu'il ne soit pas necessaire d'en rappeler les attendus; pour le résumer brièvement, la formalisation serait soit purement sténographique, soit inutile, soit absurde. Le premier chef d'accusation, s'il est parfois Justifié, ignore l'importance que peut revetir pour le développement d'une théorie ou d'une hypothèse la parcimonie de l'explication et le caractère identifiable des variables utilises; en ce sens, certaines études, bien que ne conduisant à aucune déduction qui ne soit du ressort du raisonnement syllogistique, présentent des systèmes suffisamment clairs et cohérents pour qu'on puisse éventuellement y appliquer un langage plus puissant.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Archives Européenes de Sociology 1963

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

(1) Sorokin, P., Tendances et déboires de la sociologie américaine (Paris, Aubier, 1959).Google Scholar

(2) Le problème a été traité par Thurstone dans ses travaux sur les comparaisons par paires; voir Torgerson, W., Theory and methods of scaling (New York, Wiley, 1958).Google Scholar L'idée exposée ici vient de Kendall, M. G., «Further contributions to the theory of paired comparisons», Biometrics, II (1955), p. 43CrossRefGoogle Scholar, et Berge, Claude, La théorie des graphes et ses applications (Paris, Du). nod, 1958), pp. 128 sq.Google Scholar

(3) Pour obtenir l'élément de la i émeligne et de la j ème colonne du produit de deux matrices, A et B, on multiplie le premier élément de la ligne i de A par le premier élément de la colonne j de B, le deuxième é1ément de la ligne i de A par le deuxième élément de la colonne j de B, et ainsi jusqu'au dernier élément* puis on somme les produits ainsi obtenus.

(4) P* (Ai) est obtenu en faisant le rapport P4) (A1)/(P(4) (A1) + P(4)(A2) + … + P(4) (A5)). Les valeurs de P* sont, comme on peut le voir facilement, à peu près identiques si elles sont calculées a partir de P(3), F(4), P(5)… Cette propriété selon laquelle, pour certaines matrices, la distribution des quantités marginales ne change pas quand on l'élève à despuissances de plus en plus grandes a été utilisée dans des contextes extrêmement différents, non seulement dans les processus markoviens d'apprentissage, mais aussi dans les analyses de groupes: voir Paul Lazarsfeld et Merton, Robert K., «Friendship as social process: a substantive and methodological analysis»Google Scholar, in Berger, Morroe et al. , Freedom and Control in Modern Societies (New York, Van Nostrand, 1954), 1866.Google Scholar

(5) Festinger, Voir Leon, «Matrix analysis of group structures»Google Scholar, in Lazarsfeld, P. et Rosenberg, Morris, The language of social research (Glencoe, The Free Press, 1955), 357368.Google Scholar

(6) Boudon, Voir Raymond, «Propriétés individuelles et propriétés collectives: un problème d'analyse écologique», Revue française de sociologie, IV (1963), 275299.CrossRefGoogle Scholar

(7) Le théorème correspondant à l'équation [20.4] est donné sous une autre forme par Robinson, W. dans «Ecological correlation and the behavior of individuals», American Sociological Review, XV (1950), 351357.CrossRefGoogle Scholar Voir aussi Lazarsfeld, P., «The algebra of dichotomous systems»Google Scholar, in Solomon, H., Studies in item analysis and prediction (Stanford, Stanford U. Press, 1961).Google Scholar

(8) Simon, Herbert, Models of man (New York, Wiley, 1957), chap, vi:Google Scholar «A formal qualitatheory of interactions in social groups.»

(9) Ibid. chap, VII: «Mechanisms involved in pressures toward uniformity in group» et «Mechanisms involved in group pressures on deviate members».

(10) McCleery, Richard, «Policy change in prison management»Google Scholar; Allen Barton et Bo Anderson, , «Change in an organizational system: formalization of a qualitative study»Google Scholar, in Etzioni, A., Complex organizations (New York, Holt, Rinehart, 1961).Google Scholar

(11) Le modèle proposé ci-dessous dérive d'une analyse de séries criminologiques séculaires entreprise en collaboration avec A. Davidovitch.

(12) Dans le cas où S1 et S2 représentent deux segments d'un organisme de sélection professionnelle, les éléments «valables» sont les éléments les plus aptes; si S1 est le Parquet et S2 le juge d'instruction, les éléments «valables» sont les affaires qui ne doivent pas aboutir à un non-lieu; si S1 est le ministère public et S2 le tribunal, les éléments «valables» correspondent aux condamnations et les éléments «non valables» aux acquittements.

(13) Voir, par exemple, Goldberg, S., Introduction to difference equations (New York, Wiley, 1958).Google Scholar

(14) Pour éclairer cette notion, prenons un modèle très simple où la valeur d'une variable en t est proportionnelle à sa valeur à l'instant antérieur: Vt = aVt–1. En appliquant l'équation pour des valeurs successives de t on a: V1 = aV0 V2 = aV1 = a2V0; …; Vt = atV0. Considérant la valeur initiale de Vt le comportement du système dans le temps dépend du paramètre structurel a: on peut déterminer des classes de valeurs de a correspondant à des types de comportement du système. Si, par exemple, a est négatif, il est évident que le système sera oscillatoire; si a est positif, et inférieur à I, le système va tendre vers un équilibre nul; si a est supérieur à 1, V va prendre des valeurs de plus en plus élevées au cours du temps.

(15) Bien que la méthode «compréhensive», issue de Dilthey, Rickert, etc., soit largement passée de mode, on trouve encore, implicitement ou explicitement, chez de nombreux auteurs, l'idée que les faits sociaux sont, de par leur nature, immédiatement intelligibles. II serait facile de trouver une multitude d'exemples analogues où la Verstehende Soziologie est prise en défaut.

(16) Qu'on nous permette ici, prolongeant les présentes remarques, de citer Lévi-Strauss: «A la suite de Rousseau, et sous une forme qui me paraît décisive, Marx a enseigné que la science sociale ne se båtit pas plus sur le plan des événements que la physique à partir de données de la sensibilité: le but est de construire un modèle, d'étudier ses propriétés et les différentes manières dont il réagit au laboratoire, pour appliquer ensuite ces observations à l'interprétation de ce qui se passe empiriquement et qui peut être fort éloigné des prévisions.» Tristes tropiques (Paris, Plon, 1955), p. 49.Google Scholar

(17) Cf. Gurvitch, G., «La conscience collective dans la sociologie de Durkheim», in Essais de sociologie (Paris, Sirey, 1939).Google Scholar

(18) Cf. Vierkandt, A., Gesellschaftslehre (Stuttgart 1923).Google Scholar

(19) Par exemple: «[…] un être, psychique si l'on veut, mais qui constitue une individualité psychique d'un genre nouveau.» Règles de la méthode sociologique (Paris, P.U.F., 1950), p. 103.Google Scholar

(20) Les considérations suivantes sont inspirées par les travaux de Davis, James A., voir notamment: «The effects of group composition; a technique of analysisAmerican Sociological Review, XXVI (1961).Google Scholar

(21) De la division du travail social (Paris, Alcan, 1893), p. 84.Google Scholar