Hostname: page-component-8448b6f56d-c47g7 Total loading time: 0 Render date: 2024-04-24T08:56:44.160Z Has data issue: false hasContentIssue false

La construction des ziggurats sous la troisième dynastie d'Ur

Published online by Cambridge University Press:  07 August 2014

Extract

Les ziggurats sont probablement les monuments les plus caractéristiques de la Mésopotamie antique. À ce titre, elles ont fait l'objet de nombreuses études. Pour la plupart, celles-ci portent sur la fonction ou l'aspect de ces édifices. À l'heure actuelle, on ne sait toujours pas bien à quoi elles servaient ni même quel aspect elles avaient. La masse considérable de ces bâtiments a empêché que des fouilles de grande envergure y soient menées, à quelques rares exceptions près, mais on sait qu'elles se présentaient sous la forme de gigantesques tours à étages ou plus précisément d'une superposition de terrasses de taille décroissante dont la dernière était très probablement surmontée d'un temple (Fig. 1). Les bâtiments fouillés n'étant conservés que très partiellement — la ziggurat d'Ur, la mieux conservée avec celle de Tchoga Zambil, a livré une première terrasse à peu près complète et une partie de la deuxième (Fig. 2) — de nombreuses hypothèses de reconstitution s'affrontent, notamment quant au nombre et à la taille des terrasses. On ignore également quelles cérémonies avaient réellement lieu dans le temple du sommet évoqué par Hérodote pour la ziggurat de Babylone.

Le propos de la présente étude n'est ni de définir la fonction exacte de ces bâtiments, ni même d'en préciser la morphologie mais de s'intéresser uniquement à leur mode de construction et aux moyens mis en œuvre. Nous disposons, en effet, grâce aux fouilles partielles menées sur plusieurs bâtiments, d'informations concernant les techniques et les matériaux de construction. Par ailleurs, l'étude des textes nous apporte quantité de données sur les ouvriers, leur statut ou l'organisation du travail. À l'époque de la troisième dynastie d'Ur, où apparaissent les premières ziggurats, se met en place une véritable bureaucratie qui impose une standardisation non seulement des mesures (et notamment des dimensions des briques) mais également des tâches journalières demandées aux ouvriers. Cela nous permet de mettre en parallèle les données textuelles et les données archéologiques afin d'essayer de comprendre quels furent les enjeux «logistiques» liés à ces constructions et quelles furent les solutions techniques apportées. On s'en tiendra donc à une période assez courte et bien définie dans le temps marquée par l'apparition de ces bâtiments: l'époque de la troisième dynastie d'Ur.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © The British Institute for the Study of Iraq 1998

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

Références

Allinger-Csollich, W. 1991. Birs Nimrud I. Die Baukörper der Ziqqurat von Borsippa. Ein Vorbericht, Bagh. Mitt. 22, p. 383499.Google Scholar
Aurenche, O. 1977. Dictionnaire illustré multilingue de l'architecture du Proche-Orient ancien (Institut Français d'Archéologie de Beyrouth, hors série et Coll. de la Maison de l'Orient Méditerranéen Ancien 3, Archéologie 2), Maison de l'Orient et Diffusion de Brocard, Lyon et Paris.Google Scholar
Banks, E. J. 1912. Bismaya or the Lost City of Adab, Knickerbocker Press, G. P. Putnam's Sons, New York et Londres.Google Scholar
Baqir, T. 1944. Iraq Government excavations at Aqar Quf, first interim report 1942–1943, Iraq, supplément, p. 316.Google Scholar
Busink, T. A. 1969. L'origine et l'évolution de la ziggurat babylonienne, JEOL 21, p. 91142.Google Scholar
Castellino, G. 1957. Urnammu three religious texts, ZA 52, p. 157.CrossRefGoogle Scholar
Crawford, V. E. 1959. Nippur, the holy city, Archaeology 12/2, p. 7483.Google Scholar
Dunham, S. 1982. Bricks for the temples of Šara and Ninurra, RA 76, p. 2741.Google Scholar
Durand, J.-M. 1997. Documents épistolaires du palais de Mari I (LAPO 16/1), Éditions du Cerf, Paris.Google Scholar
Edzard, D. O. 1987. Deep-rooted skyscrapers and bricks: ancient Mesopotamian architecture and its imagery, dans: Mindling, M., Geller, M. J. et Wainsbrough, J. E. (éds), Figurative Language in the Ancient Near East, SOAS, University of London, Londres, p. 1324.Google Scholar
Englund, R. K. 1991. Hard work — where will it get you? Labor management in Ur III Mesopotamia, JNES 50, p. 255–80.Google Scholar
Fischer, C. 1905–1906. Excavations at Nippur, Philadelphie.Google Scholar
Gasche, H.et al. 1989. Ḥabl aṣ-Ṣaḫr 1986, nouvelles fouilles, NAPR 2, p. 2370.Google Scholar
George, A. R. 1993. House Most High. The Temples of Ancient Mesopotamia (Mesopotamian Civilizations 5), Eisenbrauns, Winona Lake, Indiana.Google Scholar
Ghirshman, R. 1966. Tchoga Zanbil I. La ziggurat (MDAI XXXIX), P. Geuthner, Paris.Google Scholar
Hall, R. et Woolley, C. L. 1927. Ur Excavations I. Al-'Ubaid, Oxford University Press, Oxford.Google Scholar
Heinrich, E. et Seidl, U. 1967. Grundrißzeichnungen aus dem Alten Orient, MDOG 98, p. 2445.Google Scholar
Hesse, A. 1972. Métrologie statistique d'éléments architecturaux des palais achéménides de Suse (briques et bases carrées), Cahiers de la DAFI 2, p. 219–41.Google Scholar
Hilprecht, H. V. 1903. Die Ausgrabungen der Universität von Pennsylvania im Bêl-Tempel zu Nippur, J. C. Hinrichs, Leipzig.Google Scholar
Houben, H. et Guillaud, H. 1989. Traité de construction en terre (L'Encyclopédie de la construction en terre I), Parenthèses, Marseille.Google Scholar
Huot, J.-L.et al. 1987. Larsa (10e campagne, 1983) et “Oueili (4e campagne, 1983). Rapport préliminaire, ERC, Paris.Google Scholar
Joannès, F. 1989. Archives de Borsippa. La famille Ea-ilûta-bâni. Étude d'un lot d'archives familiales en Babylonie du VIIIe au Ve siècle av. J.-C., Droz, Genève.Google Scholar
Joannès, F. 1994. Construisons Dour-Sharroukin!Les Dossiers d'Archéologie (hors série n° 4: Khorsabad, capitale de Sargon II), p. 1219.Google Scholar
Jordan, J. 1930. Ausgrabungen in Uruk-Warka 1928/29, UVB I, p. 143.Google Scholar
Jordan, J. 1931. Ausgrabungen in Uruk 1929/30, UVB II, p. 355.Google Scholar
Kraus, F. R. 1990. The Role of the Temple from the Third Dynasty of Ur to the First Dynasty of Babylon (Monographs on the Ancient Near East 2, 4), Undena Publications, Malibu.Google Scholar
Lackenbacher, S. 1982. Le roi bâtisseur. Les récits de construction assyriens des origines à Teglatphalasar III (Études assyriologiques), ERC, Paris.Google Scholar
Legrain, L. 1933. Restauration de la stèle d'Ur-Nammu, RA 30, p. 111–15.Google Scholar
Lenzen, H. J. 1941. Die Entwicklung der Zikkurat von ihren Anfängen bis zur Zeit der III. Dynastie von Ur (ADFU 4), Otto Harrassowitz, Leipzig.Google Scholar
Lenzen, H. J. 1960. Die beiden Hauptheiligtümer von Uruk und Ur zur Zeit der III. Dynastie von Ur, Iraq 22, p. 127–38.CrossRefGoogle Scholar
Lewy, H. 1949. Studies in Assyro-Babylonian mathematics and metrology, Or NS 18, p. 40–67 et 137–70.Google Scholar
Loftus, W. K. 1857. Travels and Researches in Chaldaea and Susiana; with an Account of Excavations at Warka, the “Erech” of Nimrod, Shúsh, “Shushan the Palace” of Esther, in 1849–52, James Nisbet and Co., Londres.Google Scholar
Maekawa, K. 1987. Collective labor service in Girsu-Lagash: the pre-Sargonic and Ur III periods, dans: Powell, M. A. (éd.), Labor in the Ancient Near East (AOS 68), American Oriental Society, New Haven, Conn., p. 4971.Google Scholar
Mallowan, M. E. L. 1966. Nimrud and its Remains (2 vols.), British School of Archaeology in Iraq, Collins, Londres.Google Scholar
McCown, D. E.et al. 1967. Nippur 1. Temple of Enlil, Scribal Quarter, and Soundings (OIP 78), University of Chicago Press, Chicago.Google Scholar
Moorey, P. R. S. 1966. A re-consideration of the excavations on Tell Inghara (East Kish), 1923–1933, Iraq 28, p. 1851.CrossRefGoogle Scholar
Nemet-Nejat, K. R. 1993. Cuneiform Mathematical Texts as a Reflection of Everyday Life in Mesopotamia (AOS 75), American Oriental Society, New Haven, Conn.Google Scholar
Neugebauer, O. et Sachs, A. 1945. Mathematical Cuneiform Texts (AOS 29), American Oriental Society, American Schools of Oriental Research, New Haven, Conn.Google Scholar
Neumann, H. 1987. Handwerk in Mesopotamien (Untersuchungen zu einer Organisation in der Zeit der III. Dynastie von Ur) (Schriften zur Geschichte und Kultur des alten Orients 19), Akademie Verlag, Berlin.Google Scholar
Neumann, H. 1996. Der sumerische Baumeister (šidim), dans: Veenhof, K. R. (éd.), Houses and Households in Ancient Mesopotamia (CRRAI XL, Leiden, 5–8 juillet 1993; PIHANS 68), NINO, Leiden, p. 153–69.Google Scholar
Parrot, A. 1949. Ziggurats et tour de Babel, Albin Michel, Paris.Google Scholar
Peters, J. P. 1897. Nippur, or Explorations and Adventures on the Euphrates (2 vols.), Knickerbocker Press, G. P. Putnam's Sons, New York et Londres, 1897.Google Scholar
Postgate, J. N. 1980. Palm-trees, reeds and rushes in Iraq ancient and modern, dans: Barrelet, M.-Th. (éd.), L'Archéologie de l'Iraq (Colloque du CNRS n° 580, Paris 13–15 juin 1978), éd. du CNRS, Paris, p. 99109.Google Scholar
Powell, M. A. 1982. Metrological notes on the Esagila Tablet and related matters. Appendix II: Bricks as evidence for metrology, ZA 72, p. 116–23.CrossRefGoogle Scholar
Powell, M. A. 1987–1990. Maße und Gewichte, RLA VII, p. 457517.Google Scholar
Robson, E. 1996. Building with bricks and mortar: quantity surveying in the Ur III and Old Babylonian periods, dans: Veenhof, K. R. (éd.), Houses and Households in Ancient Mesopotamia (CRRAI XL, Leiden, 5–8 juillet 1993; PIHANS 68), NINO, Leiden, p. 181–90.Google Scholar
Roth, M. T. 1995. Law Collections from Mesopotamia and Asia Minor (SBL Writings from the Ancient World 6), Scholars Press, Atlanta, Georgia.Google Scholar
Safar, F., Mustafa, M. A. et Lloyd, S. 1981. Eridu, State Organization of Antiquities and Heritage, Bagdad.Google Scholar
Sauvage, M.à paraître. La brique et sa mise en œuvre, des origines à l'époque achéménide, ERC, Paris.Google Scholar
Sallaberger, W. 1992. Anmerkung zu den neusumerischen Texten über Schilfrohr, BSA 6, p. 123–4.Google Scholar
Schmid, H. 1995. Die Tempelturm Etemenanki in Babylon (BaF 17), Verlag Philipp von Zabern, Mainz-am-Rhein.Google Scholar
Sollberger, E. et Kupper, J.-R. 1971. Inscriptions royales sumériennes et akkadiennes (LAPO 3), Éditions du Cerf, Paris.Google Scholar
Somers Clarke, F. S. A. et Engelbach, R. 1930. Ancient Egyptian Masonry, the Building Craft, Oxford University Press, Humphrey Milford, Londres.Google Scholar
Steinkeller, P. 1987. The foresters of Umma: toward a definition of Ur III labor, dans: Powell, M. A. (éd.), Labor in the Ancient Near East (AOS 68), American Oriental Society, New Haven, Conn., p. 73115.Google Scholar
Vicari, J. et Bruschweiler, F. 1985. Les ziggurats de Tchoga-Zanbil (Dur-Untash) et de Babylone, dans: Le dessin d'architecture dans les sociétés antiques (Actes du Colloque de Strasbourg, 26–8 janvier 1984), Université de Strasbourg, Strasbourg, p. 4757.Google Scholar
Waetzoldt, H. 1972. Untersuchungen zur neusumerischen Textilindustrie (Studi economici e tecnologici 1), Centro per le Antichità e la Storia dell'Arte del Vicino Oriente, Roma.Google Scholar
Waetzoldt, H. 1987. Compensation of craft workers and officials in the Ur III period, dans: Powell, M. A. (éd.), Labor in the Ancient Near East (AOS 68), American Oriental Society, New Haven, Conn., p. 117–41.Google Scholar
Waetzoldt, H. 1992. ‘Rohr’ und dessen Verwendungsweisen anhand der neusumerischen Texte aus Umma, BSA 6, p. 125–46.Google Scholar
Wiseman, D. J. 1972. A Babylonian architect?, AnSt 22, p. 141–7.Google Scholar
Woolley, C. L. 1939. Ur Excavations V. The Ziggurat and its Surroundings, Oxford University Press, Oxford.Google Scholar
Woolley, C. L. 1965. Ur Excavations VIII. The Kassite Period and the Period of the Assyrian Kings, Trustees of The British Museum, Londres et University Museum, Philadelphie.Google Scholar
Woolley, C. L. et Mallowan, M. E. L. 1976. Ur Excavations VII. The Old Babylonian Period, Trustees of The British Museum, Londres et University Museum, Philadelphie.Google Scholar