Le choix d'un taux d'actualisation est central dans l'évaluation de projets,d'autant plus que l'horizon sur lequel porte le projet est long. Ladiscussion sur le taux d'actualisation approprié a ainsi connu un regain devigueur à propos de projets à caractère environnemental, caractérisés par untrès grand éloignement dans le temps des coûts et/ou des bénéfices, réduitsà un niveau insignifiant par l'actualisation. Cet article est une synthèsedes apports les plus récents de la littérature sur l'actualisation etl'environnement. La première approche consiste à remplacer le critère debien-être social utilitariste escompté de l'approche usuelle par un autrecritère, en se fondant sur des considérations d'équité intergénérationnelle.La deuxième se place sur un plan positif et non plus normatif, contestel'idée d'un taux de préférence pure pour le présent constant et justifie pardes considérations psychologiques sa décroissance au cours du temps. Latroisième approche enfin justifie par l'incertitude sur le futurl'utilisation d'un taux d'escompte de la consommation décroissant au courtdu temps et faible à long terme. On met en évidence la grande difficultéqu'il existe à déterminer la « bonne » procédure concernant le choix d'untaux d'actualisation. Les arguments qui conduisent à adopter un tauxd'escompte de la consommation décroissant au cours du temps sont cependanttrès convaincants, et l'article plaide pour cette approche. Le Royaume-Uni(dans le "Green Book") et la France (dans le rapport du groupe Lebègue pourle Commissariat Général au Plan) la retiennent d'ailleurs officiellementdepuis peu, bien que d'importantes difficultés d'ordre pratiquesubsistent.