Research Article
La mangue en Afrique de l’Ouest francophone : les systèmes de production et les itinéraires techniques
- Henri Vannière, Christian Didier, Jean-Yves Rey, Thierno Mamadou Diallo, Sidiki Kéita, Morodjan Sangaré
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- Published online by Cambridge University Press:
- 15 February 2005, pp. 383-398
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Introduction. Les systèmes de production du manguier en Afrique de l’Ouest sont très variés. Chacun d’eux s’est développé dans un contexte spécifique où l’itinéraire technique et la composition variétale des plantations contribuent à la diversité observée. L’étude entreprise devrait permettre de mieux comprendre l’influence des débouchés potentiels sur l’évolution de cette filière horticole. Les principaux systèmes de plantation. Dans la région étudiée, l’essentiel des vergers de manguiers exploités a moins de 10 ha ; leur production est extensive et utilise peu d’intrants. Ils appartiennent en majorité à des planteurs dont l’activité principale est centrée sur l’agriculture. Certaines plantations proches de 100 ha, trouvées au Sénégal ou en Côte d’Ivoire, appartiennent à des exportateurs et bénéficient d’un encadrement technique. Les itinéraires techniques. L’étude des itinéraires techniques utilisés en vergers de manguiers en Afrique de l’Ouest a permis d’analyser les aspects de production de plants, choix du site, aménagement du verger avant plantation, plantation et entretien des arbres, protection contre les incendies, alimentation hydrique, ainsi que l’effet du marché d’exportation sur le choix variétal et l’offre variétale au cours d’une campagne de récolte. Maladies et ennemis. Un inventaire des problèmes pathologiques et des maladies physiologiques susceptibles de dévaloriser la production a été effectué. Commercialisation. Cette partie a permis de distinguer les exportations intercontinentales, nécessitant une organisation spécifique de la récolte et du conditionnement, et les marchés locaux, nationaux et régionaux. La transformation. Aujourd’hui, la part des mangues transformées en Afrique de l’Ouest n’utilise qu’une proportion infime de la production totale. Conclusion et perspectives. À côté d’une production traditionnelle qui présente des signes de fragilité apparaissent des vergers modernes. Plus qu’une intensification des vergers, par ailleurs nécessaire, une rationalisation des pratiques agronomiques, de la protection phytosanitaire, de la récolte ou de la manipulation des fruits est incontournable. En aval, la filière d’exportation se trouve confrontée à une évolution rapide des réglementations exogènes, basées sur des normes qualitatives et sanitaires de plus en plus strictes.
Relation entre la fermeté de la mangue fraîche et la teneur en amidon de la pulpe
- Marc Valente, Manuel Dornier, Georges Piombo, Maggy Grotte
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- Published online by Cambridge University Press:
- 15 February 2005, pp. 399-410
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Introduction. La fermeté du fruit et la teneur en amidon de la pulpe sont deux critères physico-chimiques d’un grand intérêt pour un fruit climactérique comme la mangue. Ils constituent deux bons indicateurs de la maturité des fruits à la cueillette, et de leur degré de maturation en cours de conservation. À notre connaissance, peu d’études font le lien entre la teneur en amidon de la pulpe, composé majeur de la mangue au stade de la cueillette, et la fermeté du fruit. Matériel et méthodes. Deux méthodes d’évaluation de la fermeté du fruit entier ont été mises en œuvre : une méthode pénétrométrique destructive permettant d’accéder à la force développée pour pénétrer le fruit jusqu’à une profondeur de 5,5 mm (F5) et une méthode acoustique impulsionnelle non destructive permettant de déterminer un coefficient global d’élasticité (E) du fruit. La teneur en amidon a été déterminée sur un échantillon, représentatif de la pulpe entière du fruit, traité par hydrolyse acide puis enzymatique. Le glucose libéré a été dosé par chromatographie ionique. Les essais ont été réalisés sur 133 fruits au total, appartenant à deux populations de mangues des variétés Keitt et Amélie et couvrant une gamme étendue de maturité. Résultats et discussion. La teneur en amidon de la pulpe se révèle bien corrélée aux deux paramètres de fermeté F5 et E mesurés sur fruit entier. Les meilleurs coefficients de corrélation ont été obtenus pour la population de mangues Keitt (r = 0,89 pour E ; r = 0,88 pour F5) et pour la population rassemblant l’ensemble des fruits des deux variétés (r = 0,83 pour E ; r = 0,76 pour F5). La variété Amélie se distingue par un faible coefficient de corrélation entre la teneur en amidon et la fermeté pénétrométrique F5 (r = 0,60), le coefficient d’élasticité E demeurant encore relativement bien corrélé à la teneur en amidon (r = 0,75). Conclusion. La méthode acoustique impulsionnelle peut constituer un outil intéressant capable d’apprécier, de manière non destructive, le potentiel de conservation des fruits par l’évaluation concomitante de la fermeté globale du fruit et de la teneur résiduelle en amidon de sa pulpe. Le coefficient de corrélation observé entre le coefficient d’élasticité E et la teneur en amidon diffère selon la variété de mangue. Lorsque ce coefficient de corrélation est élevé, la technique acoustique impulsionnelle peut donner, indirectement, d’aussi bonnes informations sur le niveau de dégradation de l’amidon dans le fruit en cours de conservation qu’une méthode destructive comme celle du test à l’iode.
Pollinisation et fécondation de Hylocereusundatus et de H. costaricensis à l’île de la Réunion
- Fabrice Le Bellec
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- Published online by Cambridge University Press:
- 15 February 2005, pp. 411-422
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Introduction. Deux espèces de pitaya coexistent à la Réunion : Hylocereus undatus et H. costaricensis. Ces deux espèces, introduites, s'y reproduisent végétativement et, bien qu'elles fleurissent, ne produisent que rarement des fruits. Une étude a donc été menée pour vérifier les causes de l’improductivité de ces espèces et apprécier le rôle d’éventuels agents pollinisateurs. Matériel et méthodes. Deux modes de pollinisation libre (nocturne ou diurne) et deux modes de pollinisation contrôlée (croisement interspécifique manuel et autopollinisation) ont été comparés sur une parcelle plantée avec les deux espèces H. undatus et H. costaricensis intercalées. Les observations ont porté sur la viabilité du pollen, la nature des agents pollinisateurs, les conditions de pollinisation et la fructification. Résultats. Nous avons vérifié que l’absence de productivité des deux clones d’Hylocereus en conditions naturelles était due à leur auto-incompatibilité. En effet, aucune fécondation n’a été observée sur les 200 autopollinisations effectuées en 1999. Cette auto-incompatibilité n’est pas liée à une stérilité du pollen dont la viabilité in vitro s’est révélée satisfaisante. D'autre part, si les abeilles jouent un rôle dans la fécondation des deux clones, les fruits résultant de ces pollinisations libres sont significativement moins lourds que ceux issus d’une pollinisation manuelle croisée. Discussion et recommandations. Seule une pollinisation croisée et manuelle peut donc permettre aux deux clones d’Hylocereus présents sur l’île de la Réunion de produire des fruits de qualité. Un itinéraire technique de fécondation est proposé.
Productivité fruitière du karité (Vitellaria paradoxa Gaertn. C. F., Sapotaceae) dans les parcs agroforestiers traditionnels au Burkina Faso
- Niéyidouba Lamien, Sibiri Jean Ouédraogo, Ousmane Boukary Diallo, Sita Guinko
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- Published online by Cambridge University Press:
- 15 February 2005, pp. 423-429
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Introduction. Notre étude a eu pour objectif de comparer la production fruitière des karités de parcs agroforestiers à celle d’arbres présents dans les formations naturelles. Matériel et méthodes. La production fruitière de karités a été évaluée à l’aide d’un inventaire systématique effectué en 2002 sur trois transects établis à cheval sur deux types de peuplements : un parc agroforestier et une formation naturelle. Cet inventaire a permis de prélever dix fruits par arbre, qui ont été mesurés et pesés. Le rendement en amandes sèches a été évalué sur la production de deux lots de 25 arbres localisés l’un dans un parc agroforestier et l’autre dans une formation naturelle. Résultats. Nos résultats ont montré que 94 % des arbres des parcs agroforestiers avaient fructifié pendant la période d’étude contre 56 % des arbres présents dans les formations naturelles. Le rendement moyen en amandes des arbres des parcs, d’environ 4 kg·arbre–1, a été statistiquement supérieur à celui des arbres des formations naturelles (1,5 kg·arbre–1 environ). Il en a été de même pour les longueurs moyennes (3,7 cm contre 2,9 cm) et les largeurs moyennes (3,0 cm contre 2,3 cm) des fruits des arbres analysés dans l’un et l’autre des deux types de peuplements échantillonnés. Le poids moyen d’une amande sèche des arbres des parcs agroforestiers, de 4,5 g environ, a différé significativement de celui des arbres des formations naturelles (2,6 g). Discussion et conclusion. Les karités des parcs agroforestiers peuvent donc être considérés comme des « arbres-plus » par rapport à ceux des formations naturelles.
Development of a technique to sample and quantify pineapple internal atmosphere
- Marc Lebrun, Marie-Noelle Ducamp
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- Published online by Cambridge University Press:
- 15 February 2005, pp. 431-435
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Introduction. As a living organism, fruit is a site of intense gas exchange due to respiration. Carbon dioxide, oxygen and ethylene are the main components involved in this biological activity; they influence the fruit maturity and ripening phenomena. To help studies on pineapple ripening, this paper presents an easy technique to recover and measure the internal atmosphere of pineapple. Materials methods. Experiments were performed with 30 pineapples (two varieties) at the maturity stage. After a procedure validation with standard gas, the sampling technique was applied to pineapple pieces. The fruit’s internal atmosphere was released after scratching the fruit into a calcium chloride-saturated brine. The recovered gas was transferred into an air-tight flask equipped with a septum and a bladder. The headspace was analysed with a gas chromatograph or an IR analyser, at atmospheric pressure. Results. Twenty complete procedure cycles were done with three different standard gases to test the reproducibility of the technique. Each pineapple of each variety was sampled once according to the procedure. All of the results were situated in the best standardisation range for reproducibility. Conclusion. The main advantages and drawbacks of the technique are presented.
Mineral and nutritive value of Dennettia tripetala fruits
- Donatus Ebere Okwu, Frank N.I. Morah
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- Published online by Cambridge University Press:
- 15 February 2005, pp. 437-442
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Introduction. Dennettia tripetala G. Baker (Annonaceae), or pepper fruit tree, is a well-known Nigerian spicy medicinal plant. The mineral, vitamin and nutrient composition of the fruit of Dennettia tripetala were determined. Materials and methods. Ripe fruits of Dennettia tripetala were analysed for proximate composition, and mineral and vitamin contents. Results and discussion. Our work showed that Dennettia tripetala contained crude protein (15.31%), total carbohydrate (62%), crude fibres (9.84%), crude lipids (3.47%) and moisture (8.0%). It had a calorific value of 480.24 g cal·100 g–1 of fresh fruit, and mineral content comprised: calcium (1.80%), phosphorus (0.33%), potassium (2.50%) and magnesium (0.42%). Trace elements included iron, copper, zinc and cadmium, but chromium was not detected. The water-soluble vitamins include ascorbic acid, thiamine, riboflavin and niacin. Conclusion. Our work justifies the use of Dennettia tripetala fruits as food and a drug in herbal medicine in Southeastern Nigeria.