Voici une histoire d'amour qui va finir mal.
Une femme de nationalité néerlandaise, domiciliée aux Etats-Unis, épouse un citoyen américain et s'établit avec lui dans l'Etat X (des E.U.). Là ils vivent, de moins en moins heureux, pendant quelques années, jusqu'à ce que le juge local mette fin à leur union en prononçant le divorce pour une cause déterminée, prévue par la loi domiciliaire mais ignorée de la loi néerlandaise. A peu près en même temps le même juge dissout, pour exactement la même cause, le lien matrimonial entre un homme néerlandais et une femme américaine; le domicile conjugal de ces derniers s'est également trouvé sans interruption dans l'Etat X, tandis que leur mariage a eu environ la même durée. Après ces événements les jeunes divorcés néerlandais, tous les deux, gravement déçus dans leurs attentes américaines et désireux d'abandonner le monde de leur malchance, se décident, indépendamment l'un de l'autre, à regagner leur pays d'origine. Ils s'embarquent sur le même bateau et — deux âmes souffrant de la même douleur — une « entente cordiale » s'engendre…. L'officier de l'état civil aux Pays-Bas se refuse à coopérer à la célébration du mariage, attendu qu'à son avis les pièces fournies, notamment les deux jugements américains de divorce, n'y suffisent pas. Et c'est ainsi que nos amis se retrouvent devant le juge, cette fois aux fins d'obtenir une ordonnance déclarant suffisant au convoi les documents produits.