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Diasporas marchandes et commerce interculturel: Familles, réseaux et confiance dans l’économie de l’époque modern

Published online by Cambridge University Press:  20 January 2017

Guillaume Calafat*
Affiliation:
Université Paris I Panthéon-Sorbonne, EA 127/CRHM

Résumé

Comment entretenir des relations de commerce durables avec des étrangers, différents par leurs ethnies, leurs langues ou leurs religions ? Comment leur faire confiance ou s’assurer de leur honnêteté malgré la distance matérielle ? L’historiographie a coutume de mettre en avant la forte cohésion ethnique des diasporas marchandes pour expliquer leur succès dans l’économie globalisée de l’époque moderne. Dans son dernier ouvrage, Francesca Trivellato remet en question cette vision essentialiste. À travers l’étude de la correspondance d’Ergas &Silvera, une société en nom collectif sépharade basée dans le port toscan de Livourne, l’historienne montre l’hétérogénéité de leurs réseaux marchands : les juifs sépharades pouvaient coopérer tout aussi bien avec des coreligionnaires qu’avec des catholiques, voire des hindous à Goa, en fonction des perspectives de gain qu’offraient les associés potentiels. Cela ne dissolvait pas pour autant les préjugés existants entre les différents groupes. L’ouvrage incite de manière convaincante à entreprendre une analyse comparée des diasporas marchandes et offre un exemple réussi d’histoire connectée.

Abstract

Abstract

How to build stable commercial relations with strangers, different in their ethnicity, their language and their religion? How to trust them and to be sure of their honesty in spite of long distance? The historiography used to put forward the supposed strong ethnic cohesion of trading diasporas to explain their success in the global economy of the early modern period. In her recent book, Francesca Trivellato challenges this essentialist vision. Through the study of the merchants’ letters of Ergas &Silvera, a general partnership based in the Tuscan port of Livorno, the author shows the heterogeneity of their trading networks: the Sephardim from Livorno could cooperate with coreligionists as well as Catholics and Hindus in Goa, according to the financial perspectives offered by their potential partners. This did not lead, however, to the disappearance of existing prejudice between the different groups. A successful example of connected history, Trivellato's book is a powerful encouragement to pursue comparative studies of trading diasporas.

Type
Diasporas
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2011

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Footnotes

*

À propos de TrivellatoFrancesca, The familiarity of strangers: The Sephardic diaspora, Livorno, and cross-cultural trade in the early modern period, New Haven, Yale University Press, 2009.

References

1- Curtin, Philip D., Cross-cultural trade in world history, Cambridge, Cambridge University Press, 1984.CrossRefGoogle Scholar P. Curtin ne donne néanmoins pas de définition très précise de ce qu’il entend par culture quand il explique que le « commerce et les échanges au-delà des barrières culturelles ont joué un rôle crucial dans l’histoire humaine » (p. 1). La bibliographie sur les communautés marchandes ethno-religieuses est désormais vaste. Depuis dix ans, notons la parution de : Markovits, Claude, The global world of Indian merchants, 1750-1947: Traders of Sind from Bukhara to Panama, Cambridge, Cambridge University Press, 2000;CrossRefGoogle Scholar Scott Levi, C., The Indian diaspora in Central Asia and its trade, 1550-1900, Leyde, Brill, 2002;Google Scholar Ina Mccabe, Baghdiantz, Harlaftis, Gelina et Minoglou, Ioanna Pepelasis(dir.), Diaspora entrepreneurial networks: Four centuries of history, Oxford, Berg, 2005;Google Scholar Murdoch, Steve, Network North: Scottish kin, commercial and covert association in Northern Europe, 1603-1746, Leyde, Brill, 2006;Google Scholar Studnicki-Gizbert, Daviken, A nation upon the ocean sea: Portugal's Atlantic diaspora and the crisis of the Spanish Empire, 1492- 1640, Oxford, Oxford University Press, 2007.CrossRefGoogle Scholar

2- Trivellato, Francesca, « Juifs de Livourne, Italiens de Lisbonne, hindous de Goa. Réseaux marchands et échanges interculturels à l’époque moderne», Annales HSS, 583, 2003, p. 581603.Google Scholar

3- Trivellato, F., The familiarity of strangers…, op. cit., p. 12.Google Scholar

4- Slezkine, Yuri, The Jewish century, Princeton, Princeton University Press, 2004.CrossRefGoogle Scholar

5- L’historienne s’inscrit en cela dans la lignée des travaux de Claude Markovits sur les marchands sindhi : Markovits, C., The global world of Indian merchants…, op. cit., p. 2024.Google Scholar Le terme « minorités intermédiaires » est notamment emprunté à Bonacich, Edna, «A theory of middleman minorities», American Sociological Review, 385, 1973, p. 583594.Google Scholar

6- Trivellato, F., The familiarity of strangers…, op. cit., p. 132136.Google Scholar

7- Ibid., p. 262-265.

8- Ce thème a fait l’objet d’un intérêt renouvelé depuis les années 1980 (on pense, entre autres, aux travaux de Giovanni Levi ou de Laurence Fontaine). F. Trivellato évoque notamment l’important travail de la sociologue Julia Adams, peu connu en France si l’on en croit le portail CAIRN où il n’est cité qu’à deux reprises et n’a fait l’objet d’aucun compte rendu dans les principales revues francophones : Adams, Julia, The familial state: Ruling families and merchant capitalism in early modern Europe, Ithaca, Cornell University Press, 2005.Google Scholar

9- La maison Ergas &Silvera est moins représentative, en revanche, du point de vue de la localisation des activités commerciales, car on sait le rôle considérable des juifs livournais dans le commerce avec les Régences d’Alger et de Tunis. Sur ce commerce, voir en particulier Filippini, Jean-Pierre, Il porto di Livorno e la Toscana (1676-1814), Naples, Edizioni scientifiche italiane, 1999, vol. 3,Google Scholar et Boubaker, Sadok, La régence de Tunis au XVIIe siècle. Ses relations commerciales avec les ports de l’Europe méditerranéenne, Marseille et Livourne, Zaghouan, CEROMA, 1987.Google Scholar

10- Trivellato, F., The familiarity of strangers…, op. cit., p. 132.Google Scholar Aucun contrat écrit ne fut d’ailleurs scellé entre les Ergas et les Silvera : un accord oral, la signature Ergas &Silvera au bas de la correspondance marchande ou des livres de compte, suffisaient à entériner la responsabilité collective des partenaires de la compagnie devant les tribunaux de commerce et les tribunaux civils (p. 139-140).

11- Ibid., p. 143-144.

12- Ibid., p. 35.

13- Ibid., p. 39.

14- Ibid., voir également F.Trivellato, « Juifs de Livourne… », art. cit.

15- Yogev, Gedalia, Diamonds and coral: Anglo-Dutch Jews and eighteenth-century trade, Leicester, Leicester University Press, 1978.Google Scholar

16- Trivellato, F., The familiarity of strangers…, op. cit., p. 224250.Google Scholar

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18- Trivellato, F., The familiarity of strangers…, op. cit., p. 6062.Google Scholar

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21- Trivellato, F., The familiarity of strangers…, op. cit., p.249.Google Scholar

22- Pour un état des lieux récent de la recherche historique sur le port toscan à l’époque moderne, voir Prosperi, Adriano (dir.), Livorno, 1606-1806. Luogo di incontro tra popoli e culture, Turin, U. Allemandi, 2009.Google Scholar

23- Sur l’histoire de la culture et des activités négociantes de la communauté juive de Livourne à l’époque moderne, voir notamment : Lucia Fischer, Frattarelli, Vivere fuori dal ghetto. Ebrei a Pisa e Livorno, secoli XVII-XVIII, Turin, S. Zamorani, 2008;Google Scholar Toaff, Renzo, La nazione ebrea a Livorno e Pisa (1591-1700), Florence, L. S. Olschki, 1990;Google Scholar Filippini, J.-P., Il porto di Livorno…, op. cit. Google Scholar

24- Trivellato, F., The familiarity of strangers…, op. cit., p. 73 et p. 97-101.Google Scholar

25- Samuel Fettah, dans un article sur le « cosmopolitisme livournais », évoque dans son introduction les difficiles emplois du terme à l’époque moderne, même s’il n’hésite pas à l’utiliser par la suite en se basant, comme F. Trivellato, sur les travaux de Robert Ilbert à propos d’Alexandrie à la fin du XIXe et au début du XXe siècle (à une époque où le mot « cosmopolitisme » est employé par les acteurs) : Samuel FETTAH, « Le cosmopolitisme livournais : représentations et institutions (XVIIe-XIXe siècles) », Cahiers de la Méditerranée, 67, 2003, p. 51-60. Quitte à utiliser une expression anachronique, celle de « pluralisme religieux » utilisée par Charles Parker pour l’époque moderne nous semble plus neutre (on pourrait ajouter « communautaire » pour rendre compte de l’organisation civile) : Charles H. PARKER, « Paying for the privilege: The management of public order and religious pluralism in two early modern societies », Journal of World History, 17-3, 2006, p. 267-296.

26- Pour une synthèse d’une partie de ces travaux, analysés sous l’angle de la transmission de l’information commerciale, sa matière, son élaboration et son exploitation, voir Pierre JEANNIN, « La diffusion de l’information », in Cavaciocchi, S. (dir.), Fiere e mercati nella integrazione delle economie europee, secc. XIII-XVIII, Florence, Le Monnier, 2001, p. 231262.Google Scholar

27- Trivellato, F., The familiarity of strangers…, op. cit., p. 205.Google Scholar

28- Ibid., p. 209-210.

29- Ibid., p. 221.

30- Ibid., p. 199.

31- Pour une histoire et une sociologie de ce courant, voir Convert, Bernard et Heilbron, Johan, « La réinvention américaine de la sociologie économique», L’Année sociologique, 55-2, 2005, p. 329364.Google Scholar

32- Citons, entre autres, D. Studnicki-Gizbert, A nation upon the ocean sea…, op. cit.; Sebouh Aslanian, « Social capital, ‘trust’ and the role of networks in Julfan trade: Informal and semi-formal institutions at work », Journal of Global History, 1-3, 2006, p. 383-402 ; Doosselaere, Quentin Van, Commercial agreements and social dynamics in medieval Genoa, Cambridge, Cambridge University Press, 2009;CrossRefGoogle Scholar Oscar Gelderblom et Regina Grafe, « The rise and fall of the merchant guilds: Re-thinking the comparative study of commercial institutions in premodern Europe », Journal of Interdisciplinary History, 40-4, 2010, p. 477-511.

33- Greif, Avner, Institutions and the path to the modern economy: Lessons from medieval trade, Cambridge, Cambridge University Press, 2006.CrossRefGoogle Scholar L’introduction, agrémentée d’une riche bibliographie, a été traduite en français : « Qu’est-ce que l’analyse institutionnelle ? », Tracés, 17, 2009, p. 181-210. Les premiers articles d’A. Greif sur le sujet remontent à « Reputation and coalition in Medieval trade: Evidence on the Maghribi traders », The Journal of Economic History, 49-4, 1989, p. 857-882.

34- williamson, Oliver E., The economic institutions of capitalism: Firms, markets, relational contracting, New York/Londres, Free Press/Collier Macmillan, 1985;Google Scholar North, Douglass C., Institutions, institutional change and economic performance, Cambridge, Cambridge University Press, 1990;CrossRefGoogle Scholar North, Douglass C. et Thomas, Robert P., The rise of the Western world: A new economic history, Cambridge, Cambridge University Press, 1973.CrossRefGoogle Scholar L’article de Douglass C. NortH, « Institutions, transaction costs, and the rise of merchant empires », in Tracy, J. D. (éd.), The political economy of merchant empires, Cambridge, Cambridge University Press, 1991, p. 2240,CrossRefGoogle Scholar a sans doute contribué à la popularisation des travaux de l’école néo-institutionnaliste au-delà du champ des sciences économiques, de même que son « prix Nobel d’économie » en 1993. O. E. Williamson a été lui aussi récompensé par la Banque de Suède en 2009. Sur les différentes étapes du néo-institutionnalisme, voir Avner GREIF, « Théorie des jeux et analyse historique des institutions. Les institutions économiques du Moyen Âge », Annales HSS, 53-3, 1998, p. 597-633, particulièrement p. 599-600.

35- Greif, A., Institutions and the path to the modern economy…, op. cit., p. 30.Google Scholar

36- Ibid., p. 4. Cette question fait écho à l’agenda qu’il proposait pour l’analyse historique des institutions dans Greif, Avner, « The fundamental problem of exchange: A research agenda in historical institutional analysis», European Review of Economic History, 4, 2000, p. 251284.Google Scholar

37- Robert BOYER, « Historiens et économistes face à l’émergence des institutions du marché », Annales HSS, 64-3, 2009, p. 665-693, ici p. 668-669.

38- Timothy W.Guinnane, «Les économistes, le crédit et la confiance », Genèses, no spécial « L’identification économique », 2, 2010, p. 6-25, ici p. 11.

39- Pour une vue synoptique de l’ouvrage d’Avner Greif : R. BOYER, « Historiens et économistes… », art. cit., p. 614.

40- Trivellato, F., The familiarity of strangers…, op. cit., p. 247.Google Scholar Le terme de « coalition » a également été repris pour d’autres contextes, en particulier pour les Grecs de la mer Noire au XIXe siècle : Pepelasisminoglou, Ioanna, « The Greek merchant house of the Russian Black Sea: A 19th century example of a traders’ coalition», International Journal of Maritime History, 101, 1998, p. 144.Google Scholar

41- L’existence de cette « coalition » (et notamment la faible importance des contraintes juridiques) a vivement été débattue par Jeremy EDWARDS et Sheilagh OGILVIE, « Contract enforcement, institutions and sociales capitales: TheMaghribi traders reappraised », CESIFO, working paper no 2254, 2008, http://www.cesifo.de/DocCIDL/cesifo1_wp2254.pdf. Avner GREIF a répondu en défendant le fait que les marchands maghribis ne recouraient pas aux tribunaux dans le cadre du commerce à longue distance : « Contract enforcement and institutions among the Maghribi traders: Refuting Edwards and Ogilvie », MPRA Paper, no 9610, 2008, http://mpra.ub.uni-muenchen.de/9610/. Un historien lisant ces débats ne peut qu’être frappé par l’absence étonnante de critique élémentaire des archives : l’« effet de source » n’est nullement envisagé de part et d’autre et le débat s’en tient à des analyses sans nuances sur la représentativité des documents convoqués.

42- Greif, A., Institutions and the path to the modern economy…, op. cit., p. 59.Google Scholar

43- F. Trivellato, The familiarity of strangers…, op. cit., p. 13-14 et p. 157.

44- R. Boyer, « Historiens et économistes… », art. cit., p. 676.

45- Greif, A., Institutions and the path to the modern economy…, op. cit., p. 309349.Google Scholar

46- Trivellato, F., The familiarity of strangers…, op. cit., p. 249.Google Scholar

47- Pour une vue d’ensemble, voir Claire LEMERCIER, « Analyse de réseaux et histoire », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 52-2, 2005, p. 88-112, et « Analyse de réseaux et histoire de la famille : une rencontre encore à venir ? », Annales de démographie historique, no spécial « Histoire de la famille et analyse de réseaux », 109-1, 2005, p. 7-31. Un article désormais « classique » a contribué à diffuser cette approche, initiée surtout par les sociologues Harrison White et Mark Granovetter dans les pays anglophones : John F. PADGETT et Christopher K. ANSELL, « Robust action and the rise of the Medici, 1400- 1434 », The American Journal of Sociology, 98-6, 1993, p. 1259-1319.

48- Trivellato, F., The familiarity of strangers…, op. cit., p. 163.Google Scholar

49- Granovetter, Mark S., « The strength of weak ties», American Journal of Sociology, 78-6, 1973, p. 13601380;CrossRefGoogle Scholar Id., « The strength of weak ties: A network theory revisited », Sociological Theory, 1, 1983, p. 201-233 ; pour une synthèse de cette approche, voir du même auteur, « L’influence de la structure sociale sur les activités économiques », Sociologies pratiques, 13-2, 2006, p. 9-36, et B.Convert et J.Heilbron, « La réinvention américaine… », art. cit., p. 342.

50- Oliver E.Williamson préfère le terme de calculativeness: « Calculativeness, trust, and economic organization », Journal of Law and Economics, 36-1, 1993, p. 453-486 ; W.Guinnane, Timothy a récemment repris et développé ces arguments dans « Trust: A concept too many », Cardanus. Jahrbuch für Wissenschaftsgeschichte, 1, 2005, p. 7792;Google Scholar Id., « Les économistes, le crédit et la confiance… », art. cit.

51- Trivellato, F., The familiarity of strangers…, op. cit., p. 16.Google Scholar

52- Ibid., p. 170-171. F. Trivellato souscrit ici aux idées formulées dans P. Jeannin, «La diffusion de l’information », art. cit. Voir également son article : Trivellato, Francesca, « Merchants’ letters across geographical and social boundaries », in Bethencourt, F. et Egmond, F. (dir.), Cultural exchange in early modern Europe. 3, Correspondence and cultural exchange in Europe, 1400-1700, Cambridge, Cambridge University Press, 2007, p. 80103.Google Scholar

53- Trivellato, F., The familiarity of strangers…, op. cit., p. 172.Google Scholar

54- Ibid., p. 177-193.

55- Ibid., p. 190-193.

56- Ibid., p. 181 et 192.

57- L’usage du terme « cosmopolite » par Trivellato, Francesca est davantage détaillé et explicité dans «A republic ofmerchants?», in Molho, A., Curto, D.R. etKoniordos, N. (dir.), Finding Europe: Discourses on margins, communities, images, ca. 13th-ca. 18th centuries, New York, Berghahn Books, 2007, p. 133157.Google Scholar

58- Trivellato, F., The familiarity of strangers…, op. cit., p. 275.Google Scholar

59- Ibid., p. 251-270.

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62- Trivellato, F., The familiarity of strangers…, op. cit., p. 149152.Google Scholar

63- Ibid., p. 277. L’auteur développe ces enjeux dans Francesca Trivellato, « Sephardic merchants in the early modern Atlantic and beyond: Toward a comparative historical approach to business cooperation », inR. L. KAGAN et P. D. MORGAN (éd.), Atlantic diasporas…, op. cit., p. 99-120. Pour une comparaison entre les réseaux marchands des juifs sépharades, des Arméniens de la Nouvelle-Djoulfa et des marchands indiens de Multan, voir Sebouh Aslanian, David, From the Indian Ocean to the Mediterranean: The global trade networks of Armenian merchants from New Julfa, Berkeley, The University of California Press, 2010.Google Scholar Je remercie Olivier Raveux de m’avoir signalé la parution prochaine de cet ouvrage.

64- L’historienne s’inscrit toutefois explicitement dans la lignée des travaux de Subrahmanyam, Sanjay, en l’occurrence de « Connected histories: Notes towards a reconfiguration of early modern Eurasia», Modern Asian Studies, 31-3, 1997, p. 735762.CrossRefGoogle Scholar

65- Trivellato, F., The familiarity of strangers…, op. cit., p.7.Google Scholar

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