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L'État canadien et le capitalisme mondial: stratégies d'insertion

Published online by Cambridge University Press:  10 November 2009

François Houle
Affiliation:
Université d'Ottawa

Abstract

Canada is a member of the very select club of the seven most industrialized countries. However, since the beginning of the 1970s the federal government has been trying to define a strategy allowing for a more favourable insertion of the Canadian economy in the world economy. Historically, the exportation of merchandise has always been essential to the growth of the Canadian economy, but the world market is more and more competitive and economic renewal is necessary if the Canadian economy is not to be marginalized. This article analyzes the decline of Canada's place in the world economy, external and internal constraints which are at the origin of this situation and the two strategies that have been put forward by the federal government in order to ensure the restructuration of the Canadian economy. Finally, the article demonstrates that the traditional dichotomy of weakening/strengthening is inadequate to understand the nation-state's role in relation to economic space.

Résumé

Le Canada est membre du club très sélect des sept pays les plus industrialisés. Pourtant, depuis le début des années soixante-dix, le gouvemement fédéral est à la recherche d'une stratégie qui permettrait une insertion plus favorable de l'économie canadienne dans l'économie mondiale. Historiquement, l'exportation de marchandises a toujours été vitale pour la croissance de l'économie canadienne, mais le marché mondial est de plus en plus compétitif et un renouveau économique est nécessaire pour éviter la marginalisation de l'économie canadienne. Cet article analyse la dégradation de la place du Canada dans l'économie mondiale, les contraintes externes et internes qui sont à l'origine de cette situation et les deux stratégies privilégiées par le gouvernement fédéral pour assurer la restructuration de l'économie canadienne. Enfin, on démontre que la traditionnelle dichotomie affaiblissement/renforcement pour cerner le rôle de l'État-nation par rapport à l'espace économique est inadéquate.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Canadian Political Science Association (l'Association canadienne de science politique) and/et la Société québécoise de science politique 1987

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References

1 Sur ce point, l'ouvrage de C.-A. Michalet est trés important car l'auteury démontre la nécessité de concevoir l'économie mondiale non comme un simple prolongement du marché mondial mais comme étant « le moment du primat de l'internationalisation du capital-productif », c'est-à-dire du capital comme rapport social de production. Michalet, C.-A., Le capitalisme mondial (Paris: Presses Universitaires de France, 1976), 93Google Scholar.

2 Le stock d'investissements directs américains à l'étranger est passé de 11,7 milliards en 1950 à 22,1 milliards en 1956 à 168,1 milliards en 1978 et à 233,4 milliards en 1984. Cette croissance phénoménale de l'internationalisation du capital productif l'est encore davantage lorsque l'on considére que la part des États-Unis qui représentait 53,8 pour cent du stock total des investissements directs à l'étranger en 1967, était tombée à 45,5 pour cent en 1978 (U.S. Department of Commerce, Survey of Current Business, divers numéros; Organisation des Nations-Unies, Transnational Corporations in World Development: A Re-Examination [New York, 1978];Google Scholar O.C.D.E., Investissement international et entreprises multinationales [Paris, 1981])Google Scholar.

3 Nous avons dû négliger ici beaucoup d'élements de démonstration de l'emergence d'une économie mondiale. Par exemple le développement d'institutions politiques supra-nationales, la création d'organismes financiers et bancaires visant la centralisation internationale du capital, comme le Fonds monetaire international et la Banque mondiale, et l'élaboration d'un cadre juridique international, par exemple les accords du GATT. Pour une analyse nouvelle et stimulante du capitalisme mondial, voir Andreff, W., Profits et structures du capitalisme mondial (Paris: Calmann-Lévy, 1976);Google ScholarAndreff, W., Les multinationales hors la crise (Paris: Le Sycomore, 1983);Google ScholarAndreff, W., « The International Centralisation of Capital and the Reordering of World Capitalism », Capital and Class 22 (1984), 5884CrossRefGoogle Scholar. Quant au mouvement de délocalisation de la production, élément important de la mondialisation du capitalisme, Madeuf, Michalet et Ominami démontrent qu'il est demeuré assez limité dans la présente conjoncture de crise. B. Madeuf etal., » D'une crise internationale à une crise mondiale », Critiques de l'économie politique, 2627 (1984), 188–209Google Scholar.

4 La part (en %) des exportations de marchandises dans le P.N. B. est passée entre 1970 et 1980 de 4,4 à 8,4 pour les États-Unis, de 9,8 à 12,4 pour le Japon, de 18,4 à 23,6 pour l'Allemagne de l'Ouest (seul ce pays dépasse maintenant le Canada), de 12,5 a 17,1 pour la France, de 15,9 à 22,0 pour le Royaume-Uni et de 14,3 à 19,7 pour l'ltalie (Ministére des Affaires extérieures, Une étude de la politique commerciale canadienne [Ottawa, 1983], 23)Google Scholar.

5 ibid., 35.

6 Conseil économique du Canada, Sortir de l'impasse (Ottawa, 1981), 29Google Scholar. Voir aussi Ministére des Affaires extérieures, Compétitivité et sécurité (Ottawa, 1985)Google Scholar, graphique 6.

7 Surtout que le Canada est parmi les pays industrialisés celui qui transforme le moins les matières premiéres. De plus, cette tendance qu'a le Canada à exporter ses matiéres premiéres sous forme de produits bruts irait en s'accroissant, alors que cela serait l'inverse pour les nouveaux pays industriels exportateurs de matières premières; voir Wilkinson, B. W., Canada in the Changing World Economy (Montreal: C. D. Howe Research Institute, 1980)Google Scholar. Ceci ne ferait que confirmer la difficulté de plus en plus grande qu'a le Canada é exporter des matières premières.

8 Statistique Canada, Exportations: Commerce de marchandises, cat. 65–202.

9 Le Conseil économique, dans un document récent, affirme que la position relative du Canada s'est maintenue. Il est vrai que, pour ce faire, le Conseil ne considère que la part relative du Canada par rapport aux pays industrialisés à économie de marché. Sur cette base, la part canadienne des exportations de produits manufacturés se stabilise à partir de 1978. De 3,3 pour cent qu'elle était en 1960 elle passe à 4,4en 1970, 3,8 en 1975, 4,3 en 1978, 4,1 en 1980 et 4,2 en 1981 (Les enjeux du progrés [Ottawa, 1983], 104)Google Scholar.

10 Rotstein, A., Rebuilding from Within (Toronto: Lorimer, 1984), 43Google Scholar.

11 Sur la mise en place et le développement d'une stratégie d'industrialisation fondée sur la substitution des importations de même que les conséquences de cette stratégie sur les modes d'intégration de l'économie canadienne au marché mondial—ce qui résults pour le Canada en un développement économique largement modulé par les différents modes d'internationalistion du capital—voir Williams, G., « The National Policy Tariffs: Industrial Underdevelopment Through Import Substitution », cette REVUE 12 (1979), 333–68Google Scholar. Houle, F., « La crise et la place du Canada dans la NDIT », dans Cameron, D. et Houle, F. (dir.), Le Canada et la nouveile division internationale du travail (Ottawa: Éditions de l'Université d'Ottawa, 1985), 79102Google Scholar.

12 Ministére des Affaires extérieures, Une étude de la politique commerciale canadienne, 31; Conseil économique du Canada, Les enjeux du progrès, 115, et Statistique Canada, cat. 65–202, 65–203.

13 L'ensemble des chiffres sur les importations et exportations canadiennes de marchandises par secteurs et par pays a été calculé à partir de: Banque du Canada, Revue de la banque du Canada, Janvier 1987, tableaux 72 et 73, et Statistique Canada, Exportations: Commerce de marchandises, cat. 65–202, et Importations: Commerce de marchandises, cat. 65–203. II est à noter que la catégorie pays européens membres de l'O.C.D.E. inclut l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

14 Conseil économique du Canada, L'amorce d'un redressement (Ottawa, 1983), 26Google Scholar.

15 La question de la recherche et du développement a été fortement débattue au Canada; dés 1968, le Conseil des sciences dans son rapport no 4 et le rapport du Sénat en 1970 critiquent non seulement I'importance des sommes qui lui sont attribuées mais aussi le caractère inapproprié des projets et la faible exploitation des découvertes. Ainsi, en 1977 le Canada était le pays qui avait la plus faible proportion de recherche et de développement effectués par le secteur privé, soit 37,3 pour cent (cette comparaison est entre le Canada, d'une part, et les autres pays industrialisés et les pays nordiques, d'autre part) et la plus forte proportion effectuée par le secteur public. Parmi tous les pays qui avaient en 1977 une proportion R.-D./P.I.B. supérieure à l pour cent, seule l'Australie se retrouvait dans une situation plus « désavantageuse » que le Canada (O.C.D.E., Science Ressources/Newsletter 5 [1980], 1213)Google Scholar. L'O.C.D.E., en 1969, avait déjà noté que « industry in Canada still does comparatively little research and development compared with industry in the other main industrialized countries ». Les chiffres de 1977 confirment que, sur ce point, très peu de choses semblent avoir changé. L'on peut même spéculer que, depuis 1977, cette situation s'est détériorée suite au recul des investissements américains au Canada. L'adaptation et la modernisation du secteur industriel au Canada sont compromises par la faible activité de recherche et de développement; en plus: « As long as there is little consultation with industry on the selection and formulation of programs, and the emphasis is on research rather than on development, research and development activities cannot be well adapted to industrial needs. A gap has developed between the results of research and the development of successful innovations. In addition, there is no effective means of transferring these results to industry « (Rapport du Sénat, vol. 2, p. 584). Voir, Conseil des sciences du Canada, Towards a National Science Policy for Canada (Ottawa, 1968);Google ScholarPubMedBritton, J. N. H. et Gilmour, J. M., Le maillon le plus faible (Ottawa, 1978);Google ScholarSénat, Rapport du, A Science Policy for Canada (Ottawa, 1970, vol. 1; 1972, vol. 2)Google Scholar.

16 Le nombre total de brevets accordés à des résidents canadiens était de 1301 en 1976 (soit 0,13/1000 personnes actives) et 1408 en 1979 (soit encore 0,13). Le ratio brevets/1000 personnes actives est plus faible au Canada que dans les autres pays industrialisés; ce ratio est de 0,29 pour les États-Unis, 0,40 pour l'Allemagne fédérale, 0,16 pour le Royaume-Uni, 0,30 pour la France, 0,63 pour le Japon. Cet indicateur, quoique confirmant la faiblesse du développement technologique au Canada, surévalue la performance canadienne, comme le reconnait, d'ailleurs, le Conseil économique du Canada: « étant donné que la population residente comprend les filiales de sociétés étrangères et que les brevets accordés à ces filiales peuvent correspondre à des travaux effectués à l'étranger, il se peut que les données sur les brevets accordés à des résidents soient surestimées « (Conseil économique du Canada, Les enjeux du progrés, 42–43).

17 La meilleure analyse des effets de la « branch-plant economy » du Canada sur le commerce extérieur (forte importation des sociétés-mères de la part des filiales et faible exportation de ces dernières sur le marché mondial) se retrouve dans Williams, G., Not for Export (Toronto: McClelland and Stewart, 1983);Google ScholarPubMedWilliams, G., « Still not For Export », The Canadian Forum 732 (1983), 89, et 42Google Scholar.

18 Conseil économique du Canada, Les enjeux du progrès, 48.

19 O.C.D.E., Études économiques 1983–1984: Canada (Paris, 1984), 36Google Scholar.

20 Par exemple la baisse phénoménale de la productivité dans les industries extractives au Canada « a tenu davantage à des facteurs liés à la demande qu'à des facteurs liés à l'offre. En dépit d'une baisse des investissements, les taux moyens d'utilisation des capacités ont fortement chuté. L'extraction des métaux, l'un des secteurs qui, au Canada, avaient connu l'expansion la plus rapide jusqu'au début des années 70, suit une tendance décroissante depuis 1973 et, pendant la phase de forte expansion de l'activité intemationale en 1979–1980, la production a été inférieure de quelque 20 pour cent à son précédent niveau record, en depit d'un accroissement des bénéfices « (O.C.D.E., Études économiques 1983–1984: Canada, 35).

21 La croissance moyenne annuelle du taux de productivité pour la période 1974–1981 a été de -0,3 pour le Canada, de 2,3 pour la France, de 2,5 pour l‘Allemagne, de 1,3 pour l'Italie, de 3,0 pour le Japon, de 1,2 pour le R.-U., de 0,3 pour les É.-U. et de 23,2 (période 1975–1979) pour la Corée du Sud (Ministère des Finances, Revue économique, avril 1982, 108; Ministère de l'Industrie et du Commerce, Stratégic canadienne des exportations, Corée, 1982, 14). Sur la balance commerciale canadienne des produits manufacturés, voir O.C.D.E., Études économiques : Canada 1985–1986 (Paris, 1986), 19Google Scholar.

22 Part du Canada sur les marchés de l'O.C.D.E. (%)

23 Il y a eu sept séries de négociations commerciales multilatérales sous l'égide du GATT, les deux dernières étant le Kennedy Round (dans les années 60) et le Tokyo Round (1973–1979). Ces deux dérniers accords sont particulièrement importants car on y dépasse le cadre des négociations bilatérales pour signer des accords globaux de réduction tarifaire. De plus, lors du Tokyo Round une grande partie des négociations portèrent sur les questions non-tarifaires.

24 Ministère des Affaires extérieures, Une étude de la politique commerciale canadienne, 199.

25 Conseil économique du Canada, Les enjeux du progrès, 129, tableau 9–2. Avec la signature des accords du Tokyo Round, c'est le Canada qui a eu la plus forte diminution (après le Japon) des tarifs moyens applicables aux importations de produits industriels, soit un taux de diminution de 38 pour cent (pour le Japon ce taux est de 49%). Alors que le tarif moyen était de 12,7 pour cent avant le Tokyo Round, il est tombè à 7,9 pour cent après. (Trade Policy Research Centre, The World Economy [London, 1979], vol. 2, no 3, 328)Google ScholarPubMed.

26 Rapport, La Commission royale des relations entre le Dominion et les provinces (Ottawa, 1940), vol. 1, 194Google Scholar.

27 F. Houle, « La crise et la place du Canada dans la N.D.I.T. ».

28 Bliss, M., « The Evolution of Industrial Policies in Canada: An Historical Survey », Conseil economique du Canada, Discussion Paper 218 (Ottawa, 1982), 4Google Scholar.

29 La politique nationale de 1879 visait, par la hausse des barrières tarifaires, à renflouer les coffres de l'État qui était fortement endetté à cause de sa politique d'aide à différents secteurs et à protéger le secteur naissant de l'industrie manufacturiére canadienne qui souffrait de la concurrence américaine. On espérait ainsi en finir avec la grave crise que traversait l'économie depuis le debut de la décennie 1870. Les capitalistes des secteurs des ressources et les agriculteurs s'opposaient farouchement aux tarifs mais ils ne faisaient pas le poids face au capital bancaire et marchand qui avait beaucoup à gagner des tarifs.

30 Marr, W. L. et Paterson, D. G., Canada: An Economic History (Toronto: Gage Publishing, 1980), 291Google Scholar.

31 Le rapport Paley, soumis au président des États-Unis en 1952, prévoyait que les États-Unis allaient bientôt épuiser leurs principales ressources. De plus, ce rapport identifiait le Canada comme pouvant devenir le principal fournisseur pour au moins la moitié des ressources vitales pour le développement économique des États-Unis.

32 Pour une présentation des cycles d'affaire (court, moyen, long), de leur manifestation au Canada et des politiques contra-cycliques fédérates, Lamontagne, voir M., Business Cycles in Canada (Toronto: Lorimer, 1984)Google Scholar.

33 En dollars constants (1971), le P.N.B. passa de 29498 millions en 1948 à 88 390 (en 1970) et 140614 (en 1984); les gages et salaires réels par employé rémunére (1971 = 100) sont passés de 54,7 en 1947 à 100 (en 1971) et à 114,6 en 1984; le taux de chômage en 1966 était de 3,4 et de 11,3 en 1984. Ministère des Finances, Revue économique: Avril 1985, tableaux 4, 12 et 28.

34 Ces conséquences sont analysées dans les rapports Gordon (1957), Watkins (1968) et Gray (1972).

35 Aitken, H. G. J., « The Changing Structure of the Canadian Economy, with Particular Reference to the Influence of the United States », dans Aitken, H. G. J. (dir.), American Economic Impact on Canada (Durham: Duke University Press, 1959), 3 et 9Google Scholar.

36 Resnick, Voir P., The Land of Cain: Class and Nationalism in English Canada, 1945–1975 (Vancouver: New Star Books, 1977)Google Scholar.

37 La thèse de R. Hudon constitue certainement la meilleure synthèse de la politique économique canadienne des années 70. L'auteur y démontre comment, à partir de la Troisième option, le gouvernement fédéral tente d'esquisser une redéfinition de la place du Canada dans l'économie mondiale (« De la géranee de l'intégration continental au redéploiement de l'économie canadienne » [doctoral dissertation, Queen's University, 1981]).

38 Qu'il suffise de mentionner la Corporation de développement du Canada; FIRA; A.C.D.I.; Petro-Canada.

39 Houle, F., « Economic Strategy and the Restructuring of the Fordist Wage-Labour Relationships in Canada », Studies in Political Economy 11 (1983), 127–47CrossRefGoogle Scholar.

40 Ce phénomène est reconnu dans I'étude du ministere des Affaires extérieures, Une étude de la politique commerciale canadienne, 56: « Cependant, pendant les années 60 et 70, quelques industries manufacturiéres canadiennes ont commencé à connaitre des difficultés croissantes à répondre au défi de la restructuration industrielle. Ces industries étaient engagées dans des activités à forte intensité de main-d'oeuvre ou faisant appel à des techniques courantes; dans ces secteurs, l'avantage comparatif se déplacait rapidement vers le Japon et les pays nouvellement industrialisés ».

41 Rotstein, Rebuilding From Within, 46.

42 Ministére des Affaires extérieures, Compétitivité et sécurité, 29.

43 Sur des prêts internationaux d'une valeur de 476 milliards entre Janvier 1978 et juin 1982, les banques canadiennes, avec 60,7 milliards, se situent au 3e rang, derrière les banques américaines (197,8 milliards) et britanniques (81,4 milliards), mais devant les banques allemandes (42,8 milliards), japonaises (47,7 milliards) et franÇaises (30,6 milliards). Moreau, F., « Les banques canadiennes dans l'arene Internationale », Interventions économiques 10 (1983), 6571Google Scholar.

44 O.C.D.E., Études économiques: Canada 1984–1985 (Paris, 1984), 35Google Scholar.

45 Sur ce point, Wolfe, voir D., « The Rise and Demise of the Keynesian Era in Canada: Economic Policy, 1930–1982”, dans Cross, M. S. et Kealy, G. S. (dir.), Modern Canada: 1930–1980's (Toronto: McClelland and Stewart, 1984), 4678;Google ScholarDeblock, C., « La politique économique canadienne à la derive? », Interventions économiques 11 (1983), 89123Google Scholar.

46 Pour ne rappeler que quelques-uns des documents les plus récents du Conseil des sciences, mentionnons: Britton et Gilmour, Le maillon le plus faible, 1978; Le maillon consolidé, rapport no 29, 1979; Les entreprises émergentes, étude de documentation no 48, 1982; Dirk de Vos, Les gouvernements et la microélectronique, 1983; Le développement industriel au Canada, rapport no 37, 1984. Pour une analyse critique de ces documents, voir Watson, W. G., « It's still not Time for art Industrial Strategy », Analyse de politiques 10 (1984), 201–10Google Scholar.

47 Cette vision libre-échangiste se retrouve dans presque tous les documents du Conseil economique. C'est le cas dans: Les enjeux du progrès, 1983; L'amorce d'un redressement, 1983; Voir aussi le Rapport du Sénat, Canada-United States Relations, vol. 3: Canada's Trade Relations with the United States (Ottawa); Rapport de la Commission Macdonald et Ministère des Affaires extérieures, Compétitivité et sécurité.

48 Par exemple, la Corporation commerciale canadienne, la Société pour l'expansion des exportations. l'Agence canadienne de développement international, le Programme de projet de promotions, le Programme de développement des marchés d'exportations, le Système informatisé de réperage des débouchés.

49 Les documents auxquels nous faisons référence ici sont: Gouvernement du Canada, Strengthening Canada Abroad, 1979 (The Hatch Report); Stratégie canadienne d'exportation pour les années 80, 1980 (réponse gouvernementale au rapport Hatch); Rapport d'un comité de la Chambre des communes, Le défi commercial du Canada, 1981; Ministère des Affaires extérieures, Une étude de la politique commerciale canadienne (1983), La politique commerciale du Canada pour les années 80, Compétitivité et sécurité.

50 Ministére des Affaires extérieures, Une étude de la politique commerciale canadienne, 58.

51 Ministére des Affaires extèrieures, Compétitivité et sécurité, 18 et 8.

52 Gouvernement du Canada, Stratégie canadienne d'exportation pour les années 80, 3.

53 Ministère des Affaires extérieures, La politique commerciale du Canada pour les années 80, 5.

54 Sur ce point le cas du Japon nous paraît plus ambigu à cause des configurations particulières du rapport salarial qui y domine. Des recherches plus approfondies seraient nécessaires, car son économie nationale semble être une de celles qui au centre ait été la mieux adaptée pour répondre au nouvel ordre économique mondial.

55 L'ampleur du déficit budgétaire fédéral a fait l'objet de nombreuses critiques depuis quelques années de la part du patronat, des économistes libéraux et des centres de recherches (C. D. Howe, Fraser Institute, Conseil économique). Si la question du déficit fut complètement mise de côté Iors de la campagne électorate fédérate de 1984, les banquiers n'ont pas manqué de rappeler le nouveau gouvernement à l'ordre dès le lendemain des élections. Voir les déclarations de W. D. Mulholland, président de la Banque de Montréal, et M. Bélanger, président du conseil de la Banque nationale du Canada, dans le Devoir du 11 et 12 septembre 1984. Us invitent l'État, d'une faÇon assez peu subtile, à soumettre les travailleurs à l'arbitraire patronal et aux lois du « libre » marché. Le programme d'austérité proposé par le ministre des Finances, M. Wilson, montrait que la lutte contre le déficit serait, avec les négotiations sur le Iibre-échange canado-américain, la grande priorité du gouvernement conservateur. Toutefois, les résultats du gouvernement conservateur sont plutôt mitiges (voir tableau 7) car il a été incapable d'effectuer des coupures radicales dans les programmes sociaux à cause de la légitimité dont ils jouissent dans la population canadienne. Sur ce dernier point voir: F. Houle, « Réflexions sur la restructuration de l'État au Canada », Interventions économiques 18 (1987)Google Scholar.

56 The Citizen (Ottawa), mercredi 29 août 1984.

57 ibid. Pour une excellente analyse macro-économique des effets de la réduction de la durée hebdomadaire du travail, voir Guillaume, M., Partagerie travail (Paris: Presses Universitaires de France, 1983)Google Scholar. L'auteur, bien que favorable à cette réduction, n'en reconnait pas moins les limites à L'interieur de l'actuel système économique; voir en particulier le chapitre 5.

58 Pour ne citer que quelques exemples : la dette extérieure du Brésil est de 108 milliards, celle du Mexique de 94 et celle de l'Argentine de 52.

59 Sur l'endettement du tiers-monde, les conséquences des exigences du FMI, la disette dans les villes de la périphérie, voir l'article de Salama, P., « Endettement et disette urbaine? » Critique de l'économie politique 25 (1983), 719Google Scholar.

60 Pour plus d'informations, voir Quinn, J. et Slayton, P. (dir.), Non-Tariff Barriers after the Tokyo Round, Institut de recherches politiques (Ottawa, 1982);Google ScholarLazar, F., The New Protectionism (Toronto: Lorimer, 1982)Google Scholar.

61 Cette volonté de centraliser les pouvoirs économiques dans la fédération canadienne a été analysée ailleurs. Hudon, Voir R., « Quebec, the Economy and the Constitution », dans Banting, K. et Simeon, R. (dir.), And No One Cheered (Agincourt: Methuen, 1983), 133–53Google Scholar. On pourra aussi consulter avec profit le document du Gouvernement du Canada intitule : Les fondements constitutionnels de I'union économique canadienne Ottawa, de môme que le document définissant le mandat de la Commission Macdonald.

62 Offe, C., Contradictions of the Welfare State (London: Hutchinson, 1984), 269Google Scholar.