Au 31 juillet 1957, les Conventions de Genève, du 12 août 1949, liaient, par voie de ratification ou d'adhésion, 66 Etats. Au 31 mai 1965, 40 nouveaux Etats ont accédé à ces Conventions, portant ainsi à 106 le nombre total des Etats qu'elles lient. Plusieurs Etats nouvellement indépendants ont confirmé leur participation en remettant au gouvernement dépositaire — le Conseil fédéral suisse — une déclaration de continuité, c'est-à-dire un document par lequel ils confirmaient être liés, des la date de leur indépendance, par la ratification que l'Etat auquel ils succédaient avait antérieurement donnée.

Le présent rapport a trait à la participation des Sociétés nationales à la protection civile. Il s'agit, par conséquent, de leur collaboration aux mesures pratiques qui sont prises sur le plan national par des organismes gouvernementaux ou privés, en vue de protéger la population civile et ses biens des effets des conflits armés ou des catastrophes naturelles, et de porter secours aux victimes de ces événements.

En 1957, à léépoque de la XIXe Conférence internationale de la Croix-Rouge, réunie à La Nouvelle Delhi, 69 Etats étaient parties aux Conventions de Genève du 12 août 1949, par ratification ou par adhésion. Au 31 décembre 1964, 100 Etats étaient formellement liés par ces Conventions, dont 87 par ratification ou adhésion et 13 par déclaration formelle de continuité se rapportant à la ratification donnée en son temps, pour les Etats nouvellement indépendants, par les Puissances qui exerçaient, à l'époque, la souveraineté sur ces pays. Les autres Etats nouvellement indépendants peuvent être également considérés comme liés par les Conventions de Genève, en vertu de la ratification antérieure par la Puissance qui exerçait la souveraineté sur leur territoire à l'époque de cette ratification, même s'ils n'ont pas confirmé au Conseil fédéral suisse, gérant de ces Conventions, leur participation à ces Conventions par une déclaration de continuité.

Dans ses premières années, l'Union Internationale de Protection de l'Enfance coopéra étroitement avec le CICR. Au reste, la présidente d'honneur de l'UIPE, Mme A. Morier, a rappelé id mime I'appui qu'Eglantyne Jebb, fondatrice de I'Union Internationale de Secours aux Enfants, avail trouve aupres du CICR, en 1920.

Parmi les articles communs aux quatre Conventions de Genève de 1949, on trouve les dispositions suivantes, dont toute la première partie est identique dans les quatre traités:

– Convention de Genève pour l'amélioration du sort des blessés et des malades dans les forces armées en campagne (art. 47)

et

– Convention de Genève pour l'amélioration du sort des blessés, des malades et des naufragés des forces armées sur mer (art. 48)

L'Article 109 de la IIIe Convention stipule que les Parties au conflit sont tenues de renvoyer dans leur pays, sans éegard au nombre ni au grade, les prisonniers de guerre grands malades et grands blessés.

Ce même article stipule que les Puissances belligérantes s'efforceront d'organiser une «hospitalisation en pays neutre», solution subsidiaire pour tous les cas où la captivité devrait cesser pour des raisons humanitaires, mais où, pour des raisons militaires, les Etats ne pourraient consentir au rapatriement. Nous pensons ici surtout aux prisonniers âgés, ou qui ont subi une longue captivité, ou encore à ceux qui sont atteints d'une nevrose de la captivité.

I. Lorsque la Croix-Rouge fut créée, en 1863, sa première tâche a été d'assurer la protection des blessés et des malades, d'intervenir pour que ces victimes de conflits armés reçoivent les secours et les soins médicaux nécessaires. Pour remplir ce dessein, on créa les Sociétés nationales et les Etats signèrent la Convention de Genève du 22 août 1864.

L'assistance médicale aux blessés et malades en temps de guerre est devenue inconcevable sans la protection du droit humanitaire.

C'est le grand mérite des fondateurs de la Croix-Rouge et des membres de la Conférence diplomatique de 1864 d'avoir, dès le début, reconnu la nécessité d'assurer aux blessés non seulement une assistance, mais également une protection par le droit humanitaire, codifiées dans la Convention de Genève du 22 août 1864 pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne.

C'est la dernière d'une série de trois conférences faites à l'Institut universitaire des hautes études internationales, à Genève, en octobre et novembre 1963, qui a fourni la substance de l'article qu'on va lire. L'auteur voudrait saisir cette occasion pour exprimer sa gratitude à M. Jacques Freymond, directeur de cet Institut, qui avait organisé ces conférences et qui a bien voulu autoriser la publication du présent article dans cette Revue.

Si, du fait de sa mission, la Croix Rouge connaît surtout de l'homme une image de souffrance, ses efforts, tendant à aménager pour la «victime» qu'il est un statut aussi protecteur que possible, rejoignent aujourd'hui le vaste mouvement en faveur de la protection internationale des droits de l'homme. Une telle rencontre n'a rien de fortuit. Grâce, notamment, aux Conventions de 1949, les principes humanitaires qui justifiaient l'action de l'organisation née à Genève, sont devenus du droit humanitaire, où le qualificatif employé est de moins en moins le trait distinctif d'une categorie de règies trop différentes du droit international général. Si le droit humanitaire mérite encore une place à part, c'est moins par sa nature intrinsèque, que par les méthodes utilisées pour en obtenir le respect.

Les Conventions de Genève du 12 août 1949 s'inspirent de l'idée que la victime de guerre doit être traitée d'une manière humaine. C'est dans un secteur déterminé qu'elles accordent une protection, c'est-à-dire qu'elles ne concernent que les personnes dites «protegees», et cela seulement dans le cas de conflit armé à caractère international, et non durant les conflits n'ayant pas ce caractère. Cependant, malgré ces limitations, la protection offerte par les Conventions de Genève est tres importante, puisqu'elle est prévue dans les situations où l'homme en est le plus démuni et où il est le plus exposé à la souffrance.

La Conférence mondiale d'éducateurs, réunie en 1963 à Lausanne, dans le cadre des manifestations du Centenaire de la Croix-Rouge, a souligné le rôle important que la Croix-Rouge de la Jeunesse peut — et doit — jouer dans l'Education humanitaire des jeunes. Tous les participants ont reconnu que l'idée originelle et les objectifs fondamentaux de la Croix-Rouge de la Jeunesse sont toujours valables. Par contre, il est devenu nécessaire de trouver des méthodes et des techniques nouvelles pour atteindre ces objectifs. Les jeunes d'aujourd'hui désirent être étroitement associés à des efforts sur le plan mondial, mais ils veulent aussi avoir un contrôle plus direct sur leurs programmes d'activités et ils refusent de travailler dans un cadre trop rigide. Nombreuses sont actuellement les organisations internationales qui s'efforcent de gagner la jeunesse à leurs actions; la Croix-Rouge de la Jeunesse doit trouver la place qui lui est propre et la faire reconnaître. Et les éducateurs eux-mêmes ont devant eux la tâche immense et urgente de développer toujours plus, toujours mieux, chez les jeunes, l'esprit du service volontaire, cet esprit quiest aussi celui de la Croix-Rouge.