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La promesse face à la peur: de nouveau Mc 16. 8b

Published online by Cambridge University Press:  08 March 2023

Marc Rastoin*
Affiliation:
Faculté de théologie, Centre-Sèvres-Paris Facultés jésuites, 35 bis rue de Sèvres, 75006 Paris, France.

Abstract

The ending of Mark, ‘And they (the women) said nothing to anyone for they were afraid’ (16.8) is one of the most famous cruxes in the New Testament. Could the author really have intended to complete the gospel in such a way? Building on a suggestion made by Joel Marcus and Benoit Standaert, this article defends the hypothesis that Mark is deliberately making a reference to Genesis 18.15 LXX. The same rare expression ἐφοβήθη γάρ which has the verb ‘to be afraid’ followed by the preposition γάρ, appears in a comparable context. In both cases, one or more women are presented by God or his messengers with what could appear to be an unlikely promise and a radical impossibility: the birth of a child in old age or the resurrection of a dead person. While presenting a critique of S. Hultgren's recent proposal that Dn 10 is the background of Mark, the approach here is to add an argument based on a scriptural allusion, which Mark was perfectly capable of making, in support of the now predominant view, but still with many critics, that the writer fully intended to end his gospel with 16.8b.

Abstrait

Abstrait

La finale de l’évangile de Marc en 16,8 - « les femmes ne dirent rien à personne car elles avaient peur » - est une des crux interpretum les plus célèbres du Nouveau Testament. Est-il possible que l'auteur ait pu vouloir finir ainsi un évangile ? S'appuyant sur une intuition mentionnée par Joel Marcus et Benoît Standaert, l'article défend l'hypothèse selon laquelle Marc veut faire discrètement allusion à Genèse 18,15 LXX. La même expression rare ἐφοβήθη γάρ, soit le verbe ‘avoir peur’ suivi de la préposition γάρ, intervient dans un contexte analogue. Dans les deux cas, une ou des femmes sont confrontées par Dieu ou ses messagers à ce qui parait être une promesse invraisemblable et une impossibilité radicale : la naissance d'un fils dans la vieillesse ou la résurrection d'un mort.

La proposition ajoute un argument de type scripturaire, bien dans les possibilités de Marc, pour défendre l'idée actuellement majoritaire mais contestée, que Marc entendait bien achever son évangile avec 16,8b.

Type
Articles
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Copyright © The Author(s), 2023. Published by Cambridge University Press

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References

1 La bibliographie est donc immense. On trouvera nombre de références dans les derniers commentaires et monographies comme Seifert, A., Der Markusschluss. Narratologie und Traditionsgeschichte (BWANT 220; Stuttgart: Kohlhammer, 2019)Google Scholar. Pour une mise à jour récente, voir Clivaz, C., ‘Returning to Mark 16.8: what's new?’, ETL 95 (2019), 645–59Google Scholar et Shively, E.E., ‘Recognizing penguins: audience expectation, cognitive genre theory, and the ending of Mark's gospel’, CBQ 80 (2018), 273–92Google Scholar tout comme Hultgren, S., ‘“A Vision for the End of Days”: Deferral of Revelation in Daniel and at the End of Mark’, ZNW 109 (2018) 153–84CrossRefGoogle Scholar, avec lequel j'entrerais en discussion plus étroite. Cet article fournit un excellent status quaestionis ainsi qu'une bonne bibliographie (hormis en français) tout comme Filannino, F., ‘Il dono nel fallimento: il paradosso del discepolato in Mc 16.1–8’, RivBib 67 (2019) 89–114Google Scholar.

2 Cf. Ratzinger, J., Jésus. De l'entrée à Jérusalem à la Résurrection (Paris: Rocher, 2011)Google Scholar: ‘Il est impossible que l’évangile se soit conclu sur les paroles qui viennent ensuite à propos du silence des femmes: le récit présuppose en effet qu'elles ont fait part de leur rencontre. […] Pourquoi notre texte s'interrompt-il à ce point, nous ne le savons pas’, 295 (souligné par moi).

3 En milieu francophone, les opinions sont assez unanimes: cf. Focant, C., ‘L'évangile selon Marc’ (CBNT 2; Paris: Cerf, 2004) 593–9Google Scholar; Bourquin, Y., Marc, une théologie de la fragilité. Obscure clarté d'une narration (MdB 55; Genève: Labor et Fides, 2005)Google Scholar. En milieu anglophone, la majorité penche de ce côté mais nombreux sont les auteurs défendant la vue autrefois majoritaire selon laquelle la fin a été perdue (C. Evans, R.T. France, R. Gundry, I. H. Marshall, S. Porter, B. Witherington, N.T. Wright: cf. les références en annexe dans Croy, N.C., The mutilation of Mark's Gospel (Nashville: Abingdon Press, 2003)Google Scholar, qui donne un résumé très complet de la recherche sur Mc 16. 8 jusqu'en 2003. Les partisans de ‘l'authenticité’ de la finale longue existent même s'ils sont très rares (cf. S. Hultgren, ‘A Vision for the End of Days’, notes 42–4). Cf. Elliott, J. K., ‘the Last Twelve Verses of Mark: original or not?’, in Black, D.A. (éd.), Perspectives on the Ending of Mark, 4 Views (Nashville: Broadman & Holman, 2008), 80–10Google Scholar2.

4 Cf. Focant, C., ‘Finale suspendue et prolepses de l'au-delà du récit: l'exemple de Marc’, in Focant, C.Wénin, A. (éd), Analyse narrative et Bible (Leuven: Leuven University Press, 2005), 211-22Google Scholar. ‘Mark's ending is structurally consistent with the rest of his’, Blount, B. K., ‘Is the Joke on Us? Mark's Irony, Mark's God, and Mark's Ending’, in Gaventa, B. R. et Miller, P. D. (éd.), The Ending of Mark and the Ends of God (Louisville: Westminster, 2005), 17Google Scholar.

5 Cf. van der Horst, P. W., ‘Can a Book End with γάρ? A Note on Mark xvi.8’, JTS 23 (1972) 121–4Google Scholar, dont les conclusions sont précisées par Iverson, K. R., ‘A Further Word on Final Γάρ (Mark 16.8)’, CBQ 68 (2006) 79–94Google Scholar. Sachant que c'est une structure que Marc utilise fréquemment. Cf. Enslin, M.S.ἐφοβοῦντο γάρ, Mark 16. 8’, JBL 46 (1927) 62–8Google Scholar, qui relève notamment le parallèle entre 16.8b et 10.21–2.

6 Meye, R.P., ‘Mark 16:8: the ending of Mark's Gospel’, BR 14 (1969) 33–43Google Scholar, fait cette remarque: ‘Mark 16:8 is not abrupt as an ending when viewed in the light of the Marcan beginning, or the Marcan narrative in general’ (39).

7 Cf. Grappe, C., ‘Marc 16.1–8 ou les dernières surprises d'un évangile qui ne cesse de surprendre’, in Van Oyen, G., Geert, Wénin, A. (éd.), La surprise dans la Bible, Hommage à Camille Focant, (BETL 247; Leuven: Peeters, 2012) 247–58Google Scholar. Ou encore Petersen, N. R., ‘When is the End not the End? Literary Reflections on the Ending of Marks’ Narrative’, Int 34 (1980) 151–66, 163Google Scholar et Bartholomew, T.E. Boomershine et Gilbert L., ‘The Narrative Technique of Mark 16.8’, JBL 100 (1981) 213–23Google Scholar: ‘This suggests that ending a story with a climactic insight into the feelings of his characters is for Mark a deliberate narrative technique’ (219).

8 Avec la grande majorité des commentateurs, je considère que l'existence même de l’évangile implique que les femmes ont, d'une part, révélé le message reçu de l'ange et, d'autre part, communiqué celui-ci aux ‘disciples et à Pierre’. Certes, il est théoriquement possible d'imaginer que les femmes n'aient rien dit et que les disciples soient allés en Galilée sur le seul souvenir de la prophétie énoncée par Jésus en 14,28 mais quel serait l'intention potentielle de Marc à blâmer définitivement ces saintes femmes que nous avons vues au pied de la croix (Mc 15.40–1)?

9 Nous appellerons ainsi par commodité l'auteur de l’évangile de Marc sans nécessairement affirmer que le ‘Jean-Marc’ de Ac 12.12 soit l'auteur de cet évangile.

10 Argument puissamment exprimé par Gombet-Galland, C., ‘Qui roulera la peur? Finales d'Évangile et figures de lecteur (à partir du chapitre 16 de l'Évangile de Marc)’, ETR 65 (1990) 171–89Google Scholar.

11 Comme le dit bien R.P. Meye, ‘Mark 16.8: the ending of Mark's Gospel’, 33: ‘The whole meaning of Mark is in some measure, perhaps quite intimately, associated with the answer to this question [du sens de sa fin]’.

12 Cf. J. Marcus, Mark 8–16, vol. 2 (AB 27a; New York: Doubleday, 2009) 1082. Les deux citations avaient été vues par R.R. Ottley, ‘ἐφοβοῦντο γάρ Mark XVI 8’, JTS 27 (1926) 407–9: ‘Genesis xviii 15… and xlv 3… One of these Genesis examples contains the very same verb used by St Mark and the other is a sentence rather closely parallel to his’, 409. Cf. pour la première, Lincoln, A.T., ‘The Promise and the Failure’, JBL 108 (1989) 283–300Google Scholar: ‘There is a striking parallel to Mark's conclusion at the end of a sentence in the LXX. In LXX Gen 18.15’, 284, dont le titre rejoint bien ma lecture.

13 B. Standaert, Évangile selon Marc, vol. 3 (Pendé: Gabalda, 2010) 1194. Pour lui cependant, Marc fait que les femmes demeurent silencieuses pour que Pierre prenne le relais: ‘Si les femmes n'ont rien dit, d'autres témoins ont surgi… et notamment Pierre’, 1192.

14 Ce parallèle est relevé aussi par Iverson, K. R., ‘A Further Word on Final Γάρ (Mark 16.8)’, CBQ 68 (2006) 79–94, 87Google Scholar.

15 La toute fin du verset est un peu différente de l'hébreu qui comporte ‘devant lui’. Là aussi le bouleversement est accompagné d'une incapacité à parler.

16 Selon Doron Wilfand, Mark, Matthew, and the Tanakh: A Comparison of Tanakh References in Mark and Matthew, thèse effectuée sous la direction de Joel Marcus à l'université de Duke (https://dukespace.lib.duke.edu/dspace/handle/10161/13412), ‘Mk 12:7–8 echoes the plan to kill Joseph (Gen 37:19–20)’, 90. Il renvoie à S. Ahearne-Kroll, ‘Genesis in Mark's Gospel’, in M. J. J. Menken et S. Moyise (éd.), Genesis in the New Testament (LNTS 466; New York: Bloomsbury T&T Clark, 2012) 27–41, 34–7, ainsi qu’à Blenkinsopp, J., ‘The Oracle of Judah and the Messianic Entry’, JBL 80 (1961) 55–64Google Scholar, et D. Kraus, ‘The One Who Comes Unbinding the Blessing of Judah: Mark 11.1–10 as a Midrash on Genesis 49.11, Zechariah 9.9 and Psalm 118.25–26’, in C. A. Evans et J. A. Sanders (éd.), Early Christian Interpretation of the Scriptures of Israel: Investigations and Proposals (JSNTS 148; Sheffield: Sheffield Academic Press, 1996) 149–50.

17 Les autres cas dans la Bible (LXX) sont Ex 5.8 et Is 29.11, en suivant N.P. Lunn, The Original Ending of Mark: A New Case for the Authenticity of Mark 16:9–20 (Eugene: Pickwick, 2014) 13. Comme le dit K. R. Iverson, ‘A Further Word: “The fact is concluding γάρ statements are extremely, extremely rare at all times and in all genres”’, 93 (souligné par l'auteur). Cette chute ne pouvait qu'intriguer fortement un lecteur contemporain de Marc.

18 Nous savons qu’à la fin du récit, les frères seront de nouveau dans le doute quant à la réalité de ce pardon (cf. Gn 50.15–21), ce qui fait penser au doute des disciples en Mt 28.17 qui fait clairement écho au récit de Joseph.

19 Cf. C. Clivaz, ‘Incroyants de joie’ (Lc 24.41): point de vue, histoire et poétique’, in Coll. (éd.), Regards croisés sur la Bible (Paris: Cerf, 2007) 183–95, où elle s'appuie notamment sur le travail de Kytzler, B., ‘Der Regenbogen der Gefühle: zum Kontrast der Empfindungen im Antiken Roman’, Scholia 12 (2003) 69–81Google Scholar. Une bonne synthèse récente est Tyler Smith, ‘Complexes of Emotions in Joseph and Aseneth’, Journal for the Study of the Pseudepigrapha 30 (2021) 133–55. Parlant en général de la littérature hellénistique du temps, il note que ‘these are “complex” emotions, useful in narrative situations where a simple emotion (e.g., she rejoiced) would not do justice to the experience the implied author wishes to invoke: a character may be between shame and fear, for example, or between grief and anger, or between joy and longing’, 135. Il note aussi que lorsque Aseneth voit pour la première fois Joseph: ‘she is inwardly pained and/or aroused (κατɛνύγη ἰσχυρώς) and at the same time she is afraid (ἐφοβήθη φόβον μέγαν), 148. Pour une analyse de la façon sont les émotions sont mobilisées dans les derniers versets de Marc, voir Whitenton, M. R., ‘Feeling the Silence: A Moment-by-Moment Account of Emotions at the End of Mark’ (16.1-8), CBQ 78 (2016) 272–89Google Scholar.

20 Cf. C. Clivaz, ‘Returning to Mark 16.8: what's new?’, 657.

21 Cf. D. H. Juel, A Master of surprises: Mark interpreted (Minneapolis: Fortress Press, 1994), 116.

22 D'une certaine manière, les femmes silencieuses vont devoir parler pour que les disciples se souviennent que la consigne de silence qu'ils avaient reçue à la transfiguration s'achève et qu'ils vont devoir eux aussi sortir de leur silence. La Transfiguration permet d'une certaine façon à Marc de faire l’économie de la description d'une apparition postpascale.

23 Cf. Y. Bourquin, Marc, une théologie de la fragilité.

24 Cf. P. Lefebvre, Livres de Samuel et récits de résurrection (LD 196; Paris: Cerf, 2004), 380: ‘Le fils doit-il mourir? Un fils est-il donné pour la mort?’, ou, plus récemment, Lefebvre, P., ‘Filiations humaines, filiation divine. Petites traversées bibliques’, RETM 297 (2018) 11–27Google Scholar: ‘Dieu ne veut pas que le fils meure, il veut sa vie, et cela apparaît en pleine lumière quand la menace de mort est imminente’, 20.

25 Cf. sur ce point Rastoin, M., ‘“Suis-je à la place de Dieu, moi?” Note sur Gn 30.2 et 50.19 et l'intention théologique de la Genèse’, RevBib 114 (2007) 333–47Google Scholar.

26 Il est vrai que Marc n'emploie pas le terme ‘frère’, ce que fera en revanche Matthieu – ‘Ne craignez pas, allez annoncer à mes frères’ (Mt 28.1) -, dans une finale qui a, également, plusieurs points communs avec la Genèse (et notamment les retrouvailles entre Joseph et ses frères). Cf. sur ce point l’éclairante monographie de J. B. Hood, The Messiah, His Brothers, and the Nations. Matthew 1.1–17 (LNTS 441; London/New York: T&T Clark, 2011).

27 Cf. S. P. Ahearne-Kroll, ‘Genesis in Mark's Gospel’, in M. J. J. Menken et S. Moyise (éd.), Genesis in the New Testament, (LNTS 466; New York: Bloomsbury T&T Clark, 2012) 27–41, qui ne relève pas l'allusion éventuelle à Gn 18.15 et conclut ‘Genesis is not a major interpretive lens through which the author of Mark constructs his story of Jesus’, 41. D. Wilfand, Mark, Matthew, and the Tanakh: A Comparison of Tanakh References in Mark and Matthew, thèse non publiée (https://dukespace.lib.duke.edu/dspace/handle/10161/13412), qui observe que ‘it is likely that the LXX is Mark's source’, 53 (à propos de Mc 10.7-8). Pour Herman Waetjen, ‘The Ending of Mark and the Gospel's Shift in Eschatology’, ASTI (1965) 114–31, Mt 14. 52 est une allusion à Joseph en Gn 39.12. Sur ce point, voir T. Désarmeaux, ‘Le “ ‘jeune homme’” de Mc 14. 51-2 : une allusion possible à la saga de Joseph ? ’, Revue biblique (à paraître).

28 Cf. Wilfand, Mark, Matthew, and the Tanakh, 229 (souligné par moi).

29 Cf. Richard B. Hays, Echoes of Scripture in the Gospels (Waco: Baylor, 2016); S.E. Porter, ‘Allusions and Echoes’, in S.E. Porter – C.D. Stanley (éd.), As It Is Written, Studying Paul's Use of Scripture (SBL.SyS 50; Leiden/Boston: Brill, 2008) 29–40.

30 Hester, Selon J.D., ‘Dramatic inconclusion: Irony and the narrative rhetoric of the ending of Mark’, JSNT 51 (1995) 61–86Google Scholar, les femmes échouent mais pour permettre aux lecteurs de réussir: ‘For Mark, the women do not actually fail; but neither do they tell anyone. It is the actual reader who either fails or completes the story’, 85. Si les femmes et les disciples ont échoué, pourquoi donc les lecteurs réussiraient-ils?

31 Elle avait été émise précédemment par A. Ammassari, La Resurrezione nell'insegnamento nella profezia nelle apparizioni di Gesù (Roma: Città Nuova, 1975), 136: ‘Il resto del verso è stato modificato per influsso dello schema apocalittico e in particolare di Dan. 10.7 secondo Teodozione, da cui sono derivati i tre motivi della ‘fuga’, del ‘turbamento’ e della ‘paura’ (ἔφυγον, ἔκστασις, ἐφοβοῦντο, ἔφυγον [sic] ἐν φόβῳ). Le donne si sarebbero comportate di fronte al “giovane uomo” come Daniele di fronte all'angelo che gli si manifestava (Dan 10.5)’, (non cité par S. Hultgren). Pour cet auteur, ‘è possibile anche che l'uso ripetuto del verbo ἐκθαμβέω “essere preso da stupore” in Mc 16.5 e 6 derivi da Dan. Theod. 8.17’.

32 Cf. Hultgren, ‘“A Vision for the End of Days” …’, 154 pour le tableau.

33 Cf. Hultgren, ‘ “A Vision for the End of Days” …’, 155. A noter que ce dernier verbe a aussi la nuance d’être stupéfait/troublé (cf. Ac 2.37, qui décrit le cœur des auditeurs de Pierre après son discours).

34 Cf. Hultgren, ‘ “ A Vision for the End of Days”…’, 159 (pour les trois citations)(souligné par moi).

35 Cf. Hultgren, ‘“A Vision for the End of Days” …, 163.

36 Cf. Hultgren, ‘“A Vision for the End of Days” …’, 179 et 183. Croy, The mutilation, 104, fait remarquer que, dans cette hypothèse, proche de celle proposée en son temps par E. Lohmeyer, pourquoi donc mentionner à part la personne de Pierre? Quel sens aurait une vision de la parousie réservée au seul Pierre? Même argument dans Lincoln, ‘Promise’, 285.

37 Cf. Hultgren, ‘ “A Vision for the End of Days”…’, 173: ‘With the intertext Daniel 10–12, the silence of the women indicates a concealment of revelation, while the lack of a resurrection appearance signals an apocalyptic deferral of the vision of the risen Jesus’ (souligné par moi). Ou ‘in Mark's design, the narration of the vision of the resurrected Jesus must be further delayed; indeed, it cannot be told at all, until the parousia;’, 178 (souligné par l'auteur). A mon sens, la localisation de l'apparition en Galilée conformément à Mc 14.28 n'entre pas dans le scénario de la fin des temps: Marc n'a pas une théologie radicalement opposée à la notion d'apparition du Ressuscité avant la parousie per se.

38 Etant entendu que la résurrection du Messie Jésus est ipso facto un événement eschatologique. Sur la chronologie de Mc 13 en lien avec la question de la parousie, cf. Sloan, P., Mark 13 and the return of the shepherd: the narrative logic of Zechariah in Mark (LNTS 604; London: T & T Clark, 2019)CrossRefGoogle Scholar. Selon ce dernier, Za 13–14 présente le scénario que beaucoup d'exégètes considèrent être le problème en Mc 13; une attaque de Jérusalem suivie par la venue de Dieu avec ses anges (148).

39 Cf. Hays, Echoes of Scripture in the Gospels, 98.

40 Le dernier mot de Dieu n'est pas celui des humains, hommes ou femmes: ‘God's yes, in the end, is much louder than our no’, III, B. Witherington, The Gospel of Mark. A Socio-Rhetorical Commentary (Grand Rapids: Eerdmans, 2001), 442Google Scholar.

41 Avec C. Grappe, ‘Marc 16,1–8 ou les dernières surprises d'un évangile’, 252, on peut relever que la fin fait écho plus lointainement avec le début de l’évangile en Galilée où quelqu'un d'autre que Jésus, Jean Baptiste, l'annonce. La péricope finale entre également en lien selon lui avec la Transfiguration (Mc 9) au centre du récit par la reprise du terme λɛυκός, dont ce sont les seuls emplois dans l’œuvre. Le côté pascal de la transfiguration est si fort que Schmithals, W., ‘Der Markusschluss, die Verklärungsgeschichte und die Aussendung der Zwölf’, ZTK 69 (1972) 379–411Google Scholar, avait même fait l'hypothèse que la tradition pré-marcienne avait le récit actuel de la transfiguration comme apparition pascale et que Marc l'aurait rétro-projeté dans le ministère galiléen… Ce qui ne règle pas vraiment la question de la fin: ‘Übrig bleibt die Frage, warum Markus sich einen so schwerwiegenden Eingriff in seine Vorlage erlaubte, daß er die Ostergeschichte und damit sein ganzes Evangelium mit der Entdeckung des leeren Grabes und dem Schweigen der Frauen recht abrupt enden ließ, die Erscheinungsberichte aber in sein Evangelium versetzte’, 409.

42 La puissance de la promesse (16.7) l'a emporté sur la peur (16. 8). Cf. A.T. Lincoln, ‘Promise’: ‘the juxtaposition of 16:7 and 16:8 provides a paradigm for Christian existence according to Mark—the word of promise and the failure of the disciples, and yet the word of promise prevailing despite human failure’, 292.

43 Ce trait, souvent relevé, est très bien en valeur par Malbon, E. Struthers, En compagnie de Jésus. Les personnages dans l'évangile de Marc (Bruxelles: Lessius, 2009 [2000])Google Scholar.

44 J'admets que le fait que nous n'ayons pas de traces de Pères de l'Eglise (ou, à ma connaissance, d'autres exégètes plus avant dans l'histoire) défendant ce rapprochement est un handicap pour notre proposition (tout comme pour celle de S. Hultgren d'ailleurs) mais le fait est que quasiment aucun commentaire patristique de Marc ne nous soit parvenu doit être rappelé. In fine, cette suggestion ajoute un argument supplémentaire pour défendre les conclusions de la majorité des commentateurs actuels. Elle ne veut pas proposer une solution bizarre ou ésotérique à une redoutable énigme littéraire et théologique. Elle mérite au minimum, ce me semble, d’être évoquée et discutée dans les commentaires futurs.

45 Mc 1.1 commençait par ‘commencement [Ἀρχή]’. On peut le prendre presque littéralement. C'est bien le commencement mais le dernier mot ne se trouve pas à la fin du récit car l’évangile continue.

46 Cet élément est noté également par S. Hultgren, ‘A vision for the End of Days’, 183: ‘To be sure, the promised resurrection appearance in 16.7, with the implied forgiveness and reconciliation of the disciples through Jesus as the Son of Man (cf. 2.10) suggests Jesus's presence’ (souligné par moi, sauf pour ‘resurrection’).