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L'Opposition Conter Le Temple De Jerusalem Motif Commun de La Theologie Johannique et du Monde Ambiant

Published online by Cambridge University Press:  05 February 2009

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L'historiographie des origines du christianisme est dominée depuis longtemps par un dogme scientifique dont il faudrait se débarrasser. C'est l'école dite de Tubingue, inspirée par la philosophie de Hegel, qui en est responsable. D'après ce dogme (schème: thèse — antithèse — synthèse), il y aurait au début du christianisme la communauté de Jérusalem, entièrement dominée par la théologie juive et surtout l'espérance juive; plus tard, au contact avec le monde hellénistique, un tout autre christianisme aurait surgi: le paganochristianisme. Le catholicisme représenterait la synthèse. Il est vrai que tous les historiens modernes qui s'occupent du Nouveau Testament ont l'habitude d'abord de se distancer en principe de cette Ecole. Il est presque de bon ton de rejeter tout ce qu'il y a de schématique et d'exagéré dans cette position. Et cependant presque tous les savants modernes qui s'occupent des origines du christianisme conservent quand même la thèse générale de cette Ecole selon laquelle il n'y aurait dans le christianisme primitif que ces deux tendances: le judéo-christianisme de la première heure, localisé en Palestine, et le pagano-christianisme né plus tard et localisé en dehors de la Palestine dans la sphère de l'hellénisme. Tous les grands ouvrages consacrés à l'histoire ou à la pensée des premiers chrétiens sont dominés par ce schème. Il est vrai que W. Bousset et R. Bultmann ont le mérite d'avoir démontré dans leurs ouvrages l'existence d'un mouvement de pensée oriental, hellénistique, qu'ils appellent gnosticisme préchrétien et dont us admettent une influence sur le judaïsme antérieur au christianisme, mais leur manière générale de représenter le développement surtout des idées théologiques du christianisme primitif est restée, malgré tout, dominée entièrement par cette perspective: d'abord christianisme juif en Palestine — ensuite christianisme hellénisé en dehors de la Palestine.

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Copyright © Cambridge University Press 1959

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References

page 157 note 1 La seule différence, c'est au fond celle-ci: tandis qu'autrefois on avait insisté davantage sur le fait que les deux tendances, tout en se succédant, ont encore existé simultanément et se sont heurtées effectivement dans leur rencontre historique, aujourd'hui, sans nier cette simultanélté, on montre plutôt comment l'une en faisant place à l'autre a été modifiée.Google Scholar

page 157 note 2 Bultmann, R., Das Evangeliwn des Johannes (1941).Google Scholar

page 157 note 3 Barret, C. K., The Gospel According to St John (1955).Google Scholar

page 158 note 1 Qu'on emploie le terme de ‘gnosticisme’ ou non, cela me paraît une querelle de mots. En tout cas, il est arbitraire de restreindre le terme aux seuls systèmes dans lesquels apparait le mythe du sauveur divin qui, descendu sur terre en se sauvant lui-même, sauve, par son ascension, les autres. Le gnosticisme n'est pas un mouvement aux contours bien délimités. C'est un phénomène syncrétiste, et dès qu'on essaie de choisir plus ou moins arbitrairemetit l'un des multiples aspects pour en faire le seul élément distinctif légitime, on fait violence à la complexitć de la réalité historique. A défaut d'un meilleur terme, il faut continuer d'employer celui de ‘gnosticisme’.Google Scholar

page 159 note 1 Cullmann, O., Le problème littéraire et historique du roman pseudo-dementia. Etude sur le rapport entre le gnosticisme et le judéo-christianisme (1930).Google Scholar

page 159 note 2 Medico, H. E. Del, L'énigme des manuscrits de la Mer Morto (Paris, 1957).Google Scholar

page 159 note 3 Roth, Cecil, ‘Le point de vue de l'historien sur les manuscrits de la Mer Morte’, Evidences, no 65 (1957), p. 37 ss.Google Scholar

page 159 note 4 Driver, G. R., The Hebrew Scrolls from the Neighbourhood of Jericho and the Dead Sea (1951);Google ScholarHebrew Scrolls’, Journal of Theological Studies (1951), p. 17ss.Google Scholar

page 159 note 5 Schiatter, Après A., Die Spro.che und Heimat des Vierten Evangelicten (1902).Google ScholarBurney, Voir aussi C.F., The Aramaic Origin of the Fourth Gospel (1922),Google Scholar et Torrey, C. C., ‘The Aramaic Origin of the Gospel of JohnHarvard Theol. Review, XVI (1923), p. 305 ss.Google Scholar

page 159 note 6 Robinson, J. A. T., ‘The Baptism of John and the Qumran Community’, Harvard Theol. Review (1957), p. 181 ss.Google Scholar

page 160 note 1 Odeberg, H., The Fourth Gospel (1929).Google Scholar

page 160 note 2 Kuhn, K. G., ‘Die in Palästina gefundenen hebräischen Texte und das Neue Testament’, Zeitschr.f. Theol. und Kirche (1950), p. 194 ss.Google Scholar

page 160 note 3 Braun, F. M., ‘L'arrière-fond judaïque du quatrième Evangile et la Communauté de l'alliance’, Revue Biblique, LXII (1955), p. 5 ss.Google Scholar

page 161 note 1 Tome v (1933), p. 59 ss.Google Scholar

page 162 note 1 Dibelius, M., Aufsätze zur Apostelgeschiehte (1951), p. 143 ss.Google Scholar et Haenchen, E., Die Apostelgeschichts (1956), p. 243 SS.Google Scholar dénient toute valeur documentaire à ce discours. Trocmé, E., Le ‘livre des Actes’ et l'Histoire (1957), p. 213, sans aller aussi loin se montre plutôt sceptique—en tout cas en ce qui concerne la pensée directrice.Google ScholarReicke, Bo, Glaube und Leben der Urgemeinde (1957), p. 131, relève avec raison l'a priori inadmissible selon lequel l'auteur du livre des Actes n'aurait même pas pris la peine de rapporter Ie discours à la situation du récit!Google Scholar

page 162 note 2 Klijn, A. F. J., ‘Stephen's Speech— Acts vii. 2–53’, N.T.S. IV (1957), p. 25 ss.Google Scholar

page 162 note 3 Les enfants de lumière sont soutenus par les anges (1 QS m, 24), de même que selon le discours d'Etienne les anges interviennent au moment décisif où Dieu s'est révélé à son peuple (Actes vii. 30, 35, 38, 53), mais de part et d'autre il y a le peuple au cou raide qui désobéit.Google Scholar

page 162 note 4 Cuflmann, O., Christologie du Nouveau Testament (1959), p. 141 ss.Google Scholar

page 163 note 1 ‘La Samarie et les origines de la mission chrétienne. Qui sont les “alloi” de Jean IV, 38?’ Annuaire 1953–54 de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes (Paris, p. 3 ss.).Google Scholar

page 165 note 1 Milik, J. T., Verbum Domini (1951), p.151.Google ScholarCarmignac, J., ‘L'utilité ou l'inutilité des sacrifices sanglants dans la “Règle de la communauté de Qumran”’, Revue Biblique (1956), p. 524 ss.Google Scholar

page 165 note 2 Baillet, M., ‘Fragments araméens de Qumran 2. Description de la Jérusalemnouvelle’, Revue Biblique (1955), p. 222 ss.Google Scholar

page 166 note 1 Quod omnis probu liber, 75.Google Scholar

page 166 note 2 Cullmann, O., ‘Die neuentdeckten Qurnrantexte und das Judenchristentum der Pseudokiementinen’, Festschrift f.Buftmanns 70. Geburtstag (1954; 2e ed. 1957), p. 38 ss.Google Scholar

page 166 note 3 Rec. 1, 48.Google Scholar

page 166 note 4 Rec. 1, 68.Google Scholar

page 166 note 5 Hom. II, 16–17.Google Scholar

page 166 note 6 Simon, Voir aussi M., ‘Saint Stephen and the Jerusalem Temple’, Journ. of Eccl. Hist. (1951), p. 132 ss.Google Scholar

page 166 note 7 Glaube und Leben der Urgemeinde (1957), p. 136 ss.Google Scholar

page 167 note 1 C'est ainsi qu'il faut sans doute lire avec B, D et H, plutôt que ‘pour le Dieu de Jacob’ (A, C, Vulg. et les trad. syr.);Google Scholar contre Haenchen, E., Die Apostelgerchichte (1956), ad loc. p. 242.Google Scholar

page 167 note 2 Certainement, Jésus a prononcé une parole de ce genre. En parlant du Temple, il a dit d'une part: ‘il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit détruite’ (Marc xiii. 2), d'autre part en pensant à la communauté: ‘je construirai un temple qui ne sera pas fait de main d'homme’ (Marc xiv. 58).Google Scholar

page 167 note 3 Theologie und Geschichte des Judenchristentums (1949).Google Scholar

page 168 note 1 Cerfaux, L., ‘La Gnose simonienne’, Recueil L. Cerfaux, I (1954) p; 19 ss.Google Scholar

page 168 note 2 C'est surtout le commentaire de C. Spicq, L'Epître aux Hébreux, tomes 1 et 2 (19521953), qui souligne cette parenté.Google Scholar

page 169 note 1 Tout ce qui dans le milieu auquel appartient l'évangéliste a un caractère polémique, est dépouillédans son évangile de la polémique, ou plutôt la polémique tacite se fait sous forme de l'affirmation positive. Ainsi nous avons déjà comparé sous ce rapport la polémique grossière des PseudoClémentines contre la secte du Baptiste avec celle du quatrième évangile. Celui-ci ne se contente pas de dire que Jean-Baptiste n'est pas le Christ, mais il dit qu'il est le témoin.Google Scholar

page 169 note 2 supra, V., p. 167.Google Scholar

page 170 note 1 Reitzenstein, R.-Schaeder, H. H., Studien zum antiken Synkretismus aus Iran und Griechenland (1926), p. 318.Google ScholarBurney, Voir aussi C. F., The Aramaic Origin of the Fourth Gospel (1922), p. 35 ss.Google Scholar

page 170 note 2 Le fait que Jésus soit appelé Fils de l'homme me rappelle encore les dernières paroles d'Etienne.Google Scholar

page 171 note 1 Voir plus haut p. 167.Google Scholar

page 171 note 2 Cultmann, O.. Les sacrements dans l'éuangile johannique (1951).Google Scholar

page 171 note 3 On peut trouver, il est vrai, dans l'Apocalypse un autre courant selon lequel il y a un temple céleste (xi. 19) conformément à la tradition de l'eschatologie juive. Voir M. Simon, ‘Retour du Christ et reconstruction du Temple dana la pensée chrétienne primitive’, Aux sources de la tradition chrétienne, Mélanges Goguel (1950), p. 247 ss. Cette dualité correspond à celle que nous avons déjà constatée à propos de Qumran d'une part: attente du culte d'un temple concret Voir aussi, l'important ouvrage d'Y. Congar, Le mystère du Temple (1958), qui vient de paraître, trop tard pour être utilisé dana le présent travail.Google Scholar

page 173 note 1 C'est surtout Goguel, M. qul dans sa Vie de Jésus a montré que, notamment pour le récit de la passion, les renseignements historiques contenus dans le quatrième évangile sont souvent plus exacts. Voir aussi O. Cullmann, Dieu et César.Google Scholar