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À propos de la traduction et de l’interprétation de Jacques 2.1

Published online by Cambridge University Press:  16 December 2010

Jacqueline Assaël
Affiliation:
Université de Nice-Sophia Antipolis, 98 Bd Edouard Herriot BP 3209, 06204 Nice Cedex 3, France. email: jacqueline-assael@orange.fr
Elian Cuvillier
Affiliation:
Faculté de théologie protestante, 13 rue Louis Perrier, 34000 Montpellier, France. email: elian.cuvillier@univ-montp3.fr

Abstract

The authors propose a new translation of James 2.1. This is based on a grammatical construction which does not force to such a degree the sense of certain expressions, and which integrates the verse in a context which insists on the vanity of eternal signs of glory. This interpretation underlines the relevance of Christology for the phrase and for the totality of the passage.

French abstract: Les auteurs proposent une nouvelle traduction de Jacques 2.1. Celle-ci se fonde sur une construction grammaticale qui force moins le sens de certaines expressions et intègre le verset dans un contexte insistant sur la vanité des signes extérieurs de gloire. Cette interprétation souligne la portée christologique de la phrase et de l’ensemble du passage.

Type
Short Study
Copyright
Copyright © Cambridge University Press 2010

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References

1 Les autres traductions consultées vont dans la même direction, les différences portant essentiellement sur la fonction du terme ‘gloire’; ainsi, la Bible de Jérusalem: ‘Mes frères, ne mêlez pas à des considérations de personnes la foi en notre Seigneur Jésus-Christ glorifié’; la Bible à la Colombe: ‘Mes frères, ne mêlez pas à des considérations de personnes votre foi en notre Seigneur de gloire, Jésus-Christ’; la Nouvelle Bible Segond: ‘Mes frères, ne mêlez pas de partialité à la foi de notre Seigneur glorieux, Jésus-Christ’; la New International Version: ‘My brothers, as believers in our glorious Lord Jesus Christ, don’t show favoritism’.

2 Dibelius, Martin, James (Philadelphia: Fortress, 1975) 124Google Scholar.

3 Vouga, François, L’épître de Saint Jacques (Genève: Labor et Fides, 1984)Google Scholar 69 et n. 1. Cf. également Burchard, Christophe, Der Jakobusbrief (Tübingen: Mohr, 2000) 95Google Scholar: ‘Meine Brüder, haltet nicht unter Ansehen der Person euren Glauben an die Herrlichkeit unseres Herrn Jesus Christus (aufrecht)’; Moo, Douglas J., The Letter of James (Grand Rapids: Eerdmans, 2000) 99Google Scholar: ‘My brothers, as believers in our glorious Lord Jesus Christ, don’t show favoritism’.

4 L’éloignement des mots πίστιν et δόξης dans une construction où le second est présenté comme complément du premier pourrait sembler créer une difficulté (qui serait d’ailleurs la même quel que soit le sens donné à πίστιν). En fait, l’examen attentif de cette structure indique toute la force de ses effets stylistiques. Car la phrase s’ouvre sur une apostrophe, ἀδϵλφοί μου, indiquant que la suite est au style direct. Pour les destinataires de la lettre, en particulier, qui ont dû en entendre sa lecture à haute voix, mais aussi pour des lecteurs de l’épître, deux mots se trouvent alors mis en évidence: μή, en tête, qui va immédiatement régler le sort de l’ensemble: Jacques exprime ainsi une interdiction forte sur laquelle il n’y aura pas à revenir, et δόξης, à la fin, que cette position met en valeur. L’objet de la phrase est bien cette δόξα. Grammaticalement, c’est donc alors τοῦ κυρίου qui doit être subordonné à τῆς δόξης. Ce type de dissociation de termes semble caractériser le style de cet auteur dans des passages forts et solennels. Dans les épîtres, Jacques est en effet le seul, avec Jude (mais là l'expression est nettement plus courte), à créer, dans le prescript, entre son nom et son état d’‘esclave’ de Jésus-Christ (δοῦλος, 1.1) un écart quantitativement tout aussi important qu’entre πίστιν et δόξης en 2.1. L’autre hypothèse de traduction qui consisterait à comprendre τῆς δόξης comme complément de τοῦ κυρίου, au sens de ‘Seigneur de gloire’ ne peut trouver comme point de comparaison dans le NT que la seule autre occurrence de cette expression, en 1 Cor 2.8. Or, le contexte indique bien, en 2.7 que la gloire dont il s’agit est celle que le Christ donne aux hommes (δόξαν ἡμῶν). Par conséquent, πίστιν est à nouveau mis en relation, essentiellement, avec cette idée de la gloire humaine et son acception la mieux adaptée, dans ce contexte, est encore celle de ‘preuve’, plutôt que ‘foi’.

5 Nous désignons l’auteur de l’épître sous le patronage du nom que l’épître se donne (Jc 1.1) sans nous prononcer ici ni sur la question de l’identité de ce Jacques, ni sur la question de son authenticité.

6 Dans le NT, on trouve ce sens de ‘preuve fiable’ pour πίστις, par exemple en Ac 17.31 où le terme est d’ailleurs construit avec un dérivé de χω (παρχω): πίστιν παρασχὼν πᾶσιν ἀναστήσας αὐτὸν κ νϵκρῶν (littéralement: ‘apportant à tous une preuve fiable en le ressuscitant des morts’). Cf. également Mc 11.22 (voir plus loin et n. 5).

7 Cf. Buber, Martin, Deux types de foi (Paris: Cerf, 2007) 46Google Scholar: ‘La forme causative signifie “avoir confiance”, la forme passive “être soutenu”’.

8 Cf. Assaël, Jacqueline, ‘“Ayez créance de Dieu” (Marc 11, 22)’, ETR 84 (2009) 161–75Google Scholar.

9 Cf. Lev 19.15 (LXX).

10 Cf. Assaël, Jacqueline, ‘Mettre en œuvre la foi selon l’Épître de Jacques’, Biblica 90 (2009) 506–29Google Scholar.