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Soigner les Troubles Anxio-dépressifs En Articulant les Trois Vagues de Thérapies Cognitives et Comportementales : Une étude Pilote
- Z. Zachariou
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- Journal:
- European Psychiatry / Volume 28 / Issue S2 / November 2013
- Published online by Cambridge University Press:
- 16 April 2020, pp. 94-95
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La première vague de thérapies comportementales et cognitives (TCC) concerne les techniques comportementales (ex. expositions graduées aux stimulis anxiogènes) et qui s’inspirent du courant théorique du béhaviorisme (conditionnement pavlovien et skinerien). La deuxième vague fait référence au courant théorique de cognitivisme (notamment beckien) et l’utilisation des techniques de la restructuration des pensées et cela à plusieurs niveaux de l’activité mentale normale ou pathologique (ex. discours interne, distorsions cognitives, schémas). La troisième vague TCC considère les techniques des deux premières vagues de gestion active des émotions comme des méthodes d’évitement. Pour dépasser les clivages théoriques (acceptation vs. maîtrise des émotions), nous avons élaboré un protocole psychothérapeutique de 15 séances. Nous proposons une synthèse des techniques cognitives basées sur la méditation en pleine conscience pour la prévention de la rechute dépressive et des exercices d’expositions comportementales dans l’esprit des thérapies transdiagnostiques [1] des troubles anxieux. Nous y intégrons, également, des éléments de thérapie d’acceptation et d’engagement [2] et des exercices de compétences relationnelles basées sur l’affirmation de soi. En effet, nous proposons comme hypothèse que les techniques méditatives puissent être une préparation aux expositions comportementales.
MéthodologieUne étude psychométrique a été réalisée à l’aide d’auto-questionnaires. les questionnaires utilisées dans l’étude psychométrique sont les auto-questionnaires suivants : la capacité de pleine conscience est évaluée par La Mindful Attention Awareness Scale (MAAS) de Brown et Ryan (2003), l’état émotionnel par la Positive Affectivity Negative Affectivity Scale (PANAS) Watson et Clark, 1988), l’alexithymie par la Toronto Alexithymia Scale (TAS-20, de Bagby et al., 1994). La dépression est évaluée par la Beck Depression Inventory forme abrégée (BDI-13, Beck et Beamesderfer, 1974) et l’anxiété est évaluée par la State-Trait Anxiety Inventory, forme trait en 20 items (STAI, Spielberger et al., 1970). L’administration des questionnaires a eu lieu une première fois avant le début de séance en groupe et une deuxième fois juste après la dernière séance.
RésultatsL’étude psychométrique d’une cohorte de 33 patients montre une amélioration de la symptomatologie anxio-dépressive et de la régulation des émotions dans le déploiement de l’attention. En revanche, les modifications de l’affectivité positive-négative et de l’alexithymie ne sont pas significatives. Ces résultats confirment l’efficacité de notre protocole. Néanmoins, l’élucidation du rôle des processus émotionnels nécessite davantage d’investigations. Nous discutons nos hypothèses cliniques et nos constats psychométriques sous l’angle des dernières découvertes dans la régulation des émotions et leurs applications psychothérapeutiques [3].
Étude psychométrique des facteurs émotionnels et motivationnels impliqués dans la prise alimentaire
- L. Bourdier, C. Carre, C. Dantzer, L. Romo, S. Berthoz
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- Journal:
- European Psychiatry / Volume 30 / Issue S2 / November 2015
- Published online by Cambridge University Press:
- 15 April 2020, p. S109
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Le concept d’alimentation émotionnelle se définit comme le fait de moduler la consommation alimentaire en réponse à un ressenti émotionnel plutôt qu’à celui de la faim ou de la satiété [1]. Il postule que l’affectivité ferait partie des traits psychologiques qui augmentent ou diminuent la consommation alimentaire et le contrôle du poids. Le recours à l’alimentation émotionnelle est de plus en plus mis en cause dans la surconsommation (overeating) et l’obésité [2], et les différents sous-types de troubles du comportement alimentaire [3]. Si des études suggèrent qu’adopter un comportement alimentaire « de réconfort » peut avoir des effets délétères, on ne sait pas encore dans quelle mesure certaines ou toutes les émotions sont associées à des modifications importantes de la prise alimentaire. L’objectif de l’étude était de mieux identifier si toutes ou certaines émotions favorisent l’émergence de l’alimentation émotionnelle, et quelles sont les personnes les plus vulnérables. Des étudiants (n = 149 ; âge = 21,5 ± 2,9 ; 81,9 % femmes) ont complété des évaluations de l’alimentation émotionnelle (EMAQ), l’alimentation intuitive (IES), l’addiction à l’alimentation (YFAS) ainsi que la personnalité affective (ANPS). Des corrélations bivariées (Spearman) et des régressions linéaires ont été menées. L’effet de la catégorie d’IMC a été analysé par des tests de Mann-Withney. On retrouve des associations significatives entre la personnalité affective et : la propension à moduler sa prise alimentaire (ex. : EMAQ-émotions négatives/ANPS-négatif Rho = –0,17, p = 0,04 ; IES-Total/ANPS-Tristesse Rho = –0,19, p = 0,03) et à présenter des symptômes d’addiction alimentaire (e.g. YFAS-Sevrage/ANPS-Tristesse Rho = 0,18, p = 0,04). L’alimentation émotionnelle et l’alimentation intuitive prédisent l’IMC (EMAQ-négatif/IMC : = 0,17, p = 0,04 ; IES-Total/IMC : = –0,17, p = 0,04). Le fait de moduler la consommation alimentaire indépendamment de la sensation de faim ou de la satiété (IES-signaux internes) est significativement plus marqué chez les étudiants en surpoids/obèses (p = 0,03). L’étude confirme l’importance de prendre en compte le recours à l’alimentation comme une stratégie potentiellement inadaptée de régulation émotionnelle et ses conséquences sur la santé.