La Représentation est originairement une technique de droit privé dont déjà Cicéron donnait la définition: Unus sustineo tres persona, mei, adversarii et judicis. Dans la politique moderne, l'institution de la représentation en droit public porte, dit-on généralement, la marque de l'idéologie des hommes de 1789 et la Constitution de 1791, en son titre III, détermine le contenu juridique du régime représentatif en alliant au principe individualiste dont Siéyès et Mirabeau avaient été les porte-parole une conception organique de la nation que traduit l'idée de l'indivisibilité de la souveraineté nationale. En conséquence, dans le régime représentatif moderne, les députés représentent la nation entière, ce qui entraîne l'indépendance des élus par rapport aux électeurs.

Les Anciens Tenaient pour évident que la philosophie dans ses aspects les plus formels ne pouvait surgir que dans une société dont les composantes étaient suffisamment efficaces et spécialisées pour soustraire ses citoyens à l'obligation d'employer tout leur temps à s'assurer les nécessités de la vie. La philosophie ne serait-elle dans cette optique qu'une activité secondaire à laquelle l'homme s'adonne quand il a trouvé des solutions aux problèmes plus vitaux ou plus pressants qui l'assaillent? Une sorte de jeu de la pensée ou du langage, agréable certes pour des esprits d'une certaine tournure, mais occupé tout au plus à épiloguer sur ce que les hommes ont déjà accompli par d'autres moyens? La philosophie apparaîtrait donc, et c'est ainsi qu'elle est souvent perçue dans la société et même dans l'université, comme la manifestation d'une virtuosité de la raison à laquelle on tient comme aux bonnes manières prescrites par l'étiquette mais qu'on subordonne aux exigences plus fondamentales de l'existence: primo vivere, deinde philosophari.

The Three Papers comprising this series, together with my earlier [34] also published in this journal, constitute an attempt to set out the major issues in the theoretical domain of reduction and to develop (tentatively) a general theory of theory reduction. The fourth paper, [34], though published separately from this trio, is integral to the presentation and should be read in conjunction with these papers. Even so, the presentation is limited in scope – roughly, to intertheoretic reduction among empirical theories – and informal in presentation – not least because a satisfying formal account of theories has yet to be offered. And despite the length, the treatment is still condensed; often corroborating and/or intuitively helpful detail has had to be consigned to footnotes or omitted. I approach the problem from within my own naturalistic realist philosophy of science and formal analysis of abstract hierarchy in theory. The sources for the former are [25], [29], [31], and [32] and those for the latter essentially [27] and [30]. Hierarchical notions played a significant role in the already published [34].

The Aim of this paper is to argue the case for a moral philosophical doctrine which, while Kantian in spirit and in much of its detail, permits an easier accommodation with certain widely held moral judgments than Kant's theory allows. The point at issue is Kant's doctrine of direct duties, namely, that any duty is ultimately to a person; indirectly a duty may be to a non-person, but if the duty in question has moral force it is by virtue of the fact that it is sanctioned or underpinned by a duty to a person. To take a conspicuous example: Kant does not believe animals to be persons, for he holds that a person is essentially rational and that animals lack rationality. Yet he accepts that we have certain duties with regard to animals, in particular a duty not to maltreat them. Kant's solution to this problem is to say that our real duties are to persons, and that it is by virtue of our duties to persons that we are morally required to set restrictions on our behaviour towards animals. It is for the sake of people that we must be kind to animals and never treat them cruelly.

Routinely, in Arriving at decisions on what treatments to recommend in intensive care wards, the moral presumption is that there is an intrinsic difference between the positive duty to save lives and the negative duty not to take lives. The discontinuation of treatment – say stopping chemotherapy or removing a ventilator – is thought of as a “negative” action, an allowing to die, not “positively”, say as an act of suicide by the patient, or a killing by the hospital staff. But the distinction between “positive” and “negative” here, despite its grave ethical import, is elusive and difficult to grasp firmly. St. Anselm of Canterbury was fond of citing the trickiness of the distinction between “to do” (facere) and “not to do” (non-facere). In answer to the question “What's he doing?” we say “He's just sitting there.” (positive), really meaning something negative: “He's not doing anything at all.” Sometimes the “negative” action is described in “positive” terms, or vice versa, and that makes one wonder if the distinction might be somehow trivial, a bit of jesuitry too insubstantial to bear much serious ethical weight.

Opponents of Hegel's philosophy traditionally support their arguments against his metaphysics and dialectical methodology by implying that the lack of an ethics in his system has unfortunate consequences for personal and political life. In rebuttal, defenders of Hegel then block the ad hominem charges by pointing out examples of sound moral and political behavior in Hegel's own life and by arguing that amoral or immoral conduct is not entailed by Hegel's dialectical reasoning. The success of this defense of the biographical Hegel has not yet been matched, however, by a systematic explanation of the nature of morality based on Hegel's philosophical writings themselves. Instead of supplying an alternative to Kant's conception of morality, Hegel's texts indeed seem to involve the devious strategy of attacking Kantian morality and then abruptly moving on to another topic. The shift of discussion to religion or the state appears to force commentators to conclude either that his philosophy lacks a systematic moral philosophy (Marcuse) or that it surreptitiously preserves an essentially Kantian ethics (Knox). In the former case his system apparently permits immoral conduct (for the sake of historical progress), and in the latter the philosopher merely deceives us with a dialectical sleight of hand. In either case, Hegel's morals are still in doubt.

C'est un ouvrage remarquable à bien des égards que Claude Ménard, qui est né au Québec en 1944 et a étudié en France l'histoire des sciences et l'économie avant d'enseigner l'histoire aux Pays-Bas, a récemment publié chez Flammarion sous le titre La formation d'une rationalité économique: A. A. Cournot. L'épistémologue des sciences sociales y trouvera une analyse intelligente et documentée d'une contribution qui occupe, par rapport à la formation de l'économie moderne, une place qui n'a probablement d'équivalent dans aucune autre discipline. L'historien de la philosophie, tout autant que celui de l'économie, y appréciera l'éclairage neuf jeté sur l'œuvre d'un penseur dont l'importance a toujours été méconnue malgré le fait – ou peut-être plutôt à cause du fait – qu'au milieu du XIXe siècle, il se consacrait à des questions théoriques qui souvent n'allaient devenir importantes que pour les hommes du XXe siècle. L'historien des idées saura gré à l'auteur d'avoir su situer son analyse de la contribution de Cournot dans le contexte plus large des institutions et des idées qui ont fait du XIXe siècle le moment décisif de la reformulation moderne des idéologies. L'analyste des idéologies y trouvera donc aussi matière à réflexion puisque le rapport des sciences sociales et des idéologies y est abondamment discuté encore que, comme je chercherai à le montrer, le traitement proposé risque davantage, sur ce point, de laisser le lecteur sur sa faim.

Ce fut un projet ambitieux que de réunir des géants de la philosophie contemporaine pour dèbattre les enjeux de la rationalité d'aujourd'hui. Non seulement ne fallait-il pas craindre d'aborder des questions de taille, qui sont d'une extrême importance, mais encore ne devait-on pas hésiter à composer avec des intérêts fort divergents. De ce fait, les résultats dont fait état ce livre représentent une variété de points de vue, hétérogènes certes, mais qui contribuent tous, de prés ou de loin, à une même question concernant la «possibilité d'une théorie de la rationalité», selon les paroles mêmes de l'éditeur (IX). Bien sûr que le livre ne répond pas en exhibant une théorie toute faite, mais on peut dire que le volume que nous discuterons est une mine d'or, riche en indications pour une éventuelle théorie de la rationalité, et ce malgré certains handicaps qui auraient pu entraver le projet dès le départ. J'en signale deux.

Le réalisme se porte mal: des philosophes comme Putnam ou van Fraassen qui naguère encore défendaient des points de vue à tout le moins apparentés au réalisme proposent des thèses anti-réalistes ou qui sont aux antipodes du réalisme métaphysique. Et ceux qui tiennent encore au réalisme le voilent prudemment. Quant au réalisme critique de Popper et des poppériens, il est relégué aujourd'hui au rôle d'une thèse historique sur le développement rationnel de la science que contredit la doctrine kuhnienne. Reste le réalisme naïf.