Les auteurs, d'après les données de la recherche bibliographique, soulignent l'actualité de la conception anthropo-criminologique du suicide, qui avait été formulée à la fin du siècle dernier et qui a été ensuite enrichie avec de nouvelles perspectives dans le domaine psychanalytique et psychodynamique.
Afin d'approfondir l'étude de cette conception, selon laquelle le suicide représente une manifestation de satisfaction de l'agressivité qui peut, à ses débuts, être retournée envers autrui, le professeur G. Canepa a programmé et réalisé un plan de recherches avec la collaboration de ses assistants. Ce plan comprend l'examen de 816 dossiers relatifs aux cas de suicide et de suicide tenté dans les années 1960-1961-1962, d'après les archives de la préfecture de police de Gênes (Dott. T. Bandini), et aussi comprend l'examen de 306 cas de suicide tenté, étudiés individuellement dans le Service d'hygiène mentale, Province de Gênes (professeur A. Arata).
D'après les recherches conduites il apparaît que l'examen des cas que l'on peut encadrer dans le domaine de la conception anthropo-criminologique, met en évidence l'existence de trois mécanismes générateurs d'agressivité: c'est-à-dire les forces de libido inassouvies, le sentiment de culpabilité et le sentiment d'infériorité.
Ces forces d'agressivité, qui naturellement ne sont pas à l'origine de tous les cas de suicide, peuvent se trouver aussi dans le mécanisme générateur de l'agressivité qui conduit à l'homicide. Mais la possibilité que, dans l'imminence de la réalisation d'un acte meurtrier, des modalités auto-agressives puissent se prospecter concrètement au sujet, correspond a une réalité effective qui a été quelquefois sous-évaluée, ou bien considérée comme un argument inconsistant de défense dans le domaine judiciaire.
Cette conceptioin du suicide désignée comme « anthropologique » aussi en rapport à certaines directives d‘études modernes de la psychiatrie (anthropologie existentielle) et de la sociologie (anthropologie culturelle), met en évidence très claire la nécessité que le problème du suicide soit enfin considéré sous un point de vue phénoménologique, global et unitaire, se rattachant à cette « pluralité causale » qui est prise actuellement en considération, au point de vue criminologique, pour l‘étude des manifestations antisociales et criminelles.