Langues indo-européennes.
Pour généraliser les idées, la langue doit naturellement les comparer, les peser mutuellement, et, en premier lieu, les juxtaposer. La juxtaposition est le procédé à l'aide duquel tout le système d'une langue se développe, comme le vaste enchaînement des sciences mathématique part du principe de l'identité et de la non-identité, de l'égalité et de l'inégalité. Elle est accompagnée de l'attraction, qui réunit extérieurement, à l'aide de l'enclise, les mots qui, par leur sens, se rapprochent les uns des autres. De la juxtaposition il n'y a qu'un pas à la composition. Par exemple: jusjurandum, respublica, prœire. Son signe extérieur est un accent unique, qui confond les deux mots en un seul. Toutefois, elle ne saurait être complète que lorsque les éléments qui constituent le nouveau mot se sont modifiés dans la fusion. Par exemple: parricida, armiger, imberbis, etc. Un dérivé n'est qu'un composé dont la dernière partie est devenue terminaison, c'est-à-dire a pris un sens tellement abstrait qu'elle ne semble plus rien signifier par elle-même et qu'elle sert désormais à former des séries de mots. Par exemple: γεροντιϰός, (γέρων, εἴϰω), οἰνηρός, (οἶνος, et αρι, ερι, être le premier), agrestis (ager et stare?), amasco (ama-reetesco, ero), candelabrum (candela, et la racine bhri, ϕέρω), etc., etc. Enfin, on ne considère plus comme dérivés, mais bien comme mots simples, des substantifs et des verbes, qui, outre leur thème, ne contientnent plus que les désinences indiquant le cas, la personne, le nombre, le temps, le mode, etc., etc.