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La création des idiomes sémitiques était due à un esprit vif, profond et précoce, qui semble avoir marqué du premier bond le but vers lequel devaient se diriger, par de longs détours et à des distances inégales, les langues indoeuropéennes. Ceux qui semblent l'avoir atteint les premiers après les Sémites sont évidemment les Germains. Dans leur langue, même tendance à dédaigner la rondeur des formes, à laisser tomber les terminaisons, à marquer la pensée par les rapides éclairs du symbolisme, et, dans leur génie, même haine des pompes de l'imagination, même austérité, même puissance d'abstraire. Cette affinité du génie des deux races ne s'est pas démentie dans leur histoire, et lorsque, vérs la fin du moyen âge, la civilisation chrétienne du Midi, doublée de la renaissance, paraissait sur le point d'englober dans son unité tous les peuples civilisés, un mouvement éclata dans le Nord, tout inspiré par les traditions bibliques, et qui prétendit ramener la religion à sa pureté primitive. De quelque manière qu'on envisage la Réforme, on est obligé d'y reconnaître une nouvelle infusion du génie hébraïque dans les âmes du Nord, tandis que les souvenirs de l'ancienne Rome et des splendeurs joyeuses de l'antiquité se sont constamment perpétués au sein des populations du Midi, plus éprises de formes éclatantes et des beautés de l'art.
L'analogie du système grammatical, lorsqu'elle est d'un ordre très général, qu'elle ne s'étend pas aux racines des langues et qu'elle n'arrive pas à démontrer la presque identité des syllabes formatives (terminaisons), est loin de prouver une origine ou une civilisation commune. Ainsi, il n'y a nul rapport entre le dahcota et les langues indo-européennes, quoique certains procédés grammaticaux soient communs à ces dernières avec le dialecte américain. Le hongrois (qui est de la même famille que le lapon, le finnois et bon nombre de dialectes sibériens), en ajoutant des pronoms possessifs abrégés aux substantifs, en admettant dans le verbe des conjugaisons dites factitives et énergétiques, a un faux air d'affinité avec l'hébreu. Les langues tatares et ougro-japonaises constituent une famille à part, et elles ne peuvent être considérées comme s'étant mêlées originairement aux langues sémitiques, dont, pour tout le reste, elles diffèrent absolument. C'est ainsi que la ressemblance de la structure de la langue circassienne avec les dialectes atomiques de l'Afrique ne saurait nous prouver la parenté des Circassiens et des Africains du centre. Il faut admettre que certains procédés des langues, lorsqu'elles établissent leur grammaire, sont inhérents à la nature humaine, qu'ils peuvent se montrer à la fois sur plusieurs points du globe très distants les uns des autres, suivant les influences climatériques, ou le tour d'esprit des peuples qui les emploient.